Les Gratte-ciel

« Les Gratte-ciel Les gratte-ciel et de nombreuses tours modernes atteignent jusqu'à 450 m de hauteur.

Mais des considérations d' ordre physique et économique découragent les architectes de pousser plus loin leurs limites.

L es gratt~iel, dont les premières réa lisations datent de la fin du siècle dernier, représen­ tent un chapitre important de l'histoire de l'architecture.

Les architectes d'antan étaient déjà parvenus à ériger des bâtiments d'ul)e taille impres­ sionnante, telles les pyramides d'Egypte ou plus tard les cathédrales, en Europe.

Ces premières constructions en hauteur reposaient sur des murs massifs à leur base et, dans IP cas des cathédrales, flanqués latéralement d'appuis pour supporter la charge (arcs-boutants).

Profitant de ces larges assises, les cathédrales pouvaient alors se prolon­ ger en hauteur par d'élégantes solutions architec­ turales en voûtes et en flèches.

Une armature métallique Les gratt~iel et les tours construits ces cent der­ nières années relèvent d'une conception différente et de techniques nouvelles, étant conçus pour livrer le meilleur rendement de leur surface au sol.

Les gratt~iel se sont développés en ville, là où la surface du terrain à bâtir est coûteuse et où l'utilisation la plus rentable de l'espace est de construire les bâtiments les plus élevés possibles.

Dans les conceptions architecturales tradi­ tionnelles, construire en hauteur signifiait aug­ menter l'épaisseur des murs à la base , au point de diminuer considérablement la surface d'occ u­ pation au sol.

On atteignait ainsi un étagement suffisamment rentable, d'un point de vue écono­ mique , et pratique qui limita la hauteur des immeubles à six ou sept étages, au x1x· · siècle.

Une nouvelle direction fut prise avec l'introduc­ tion , à la fin du siècle dernier, d 'un concept de construction totalement nouveau: la structure «en squelette ».

Dans ce type d'architecture, une char­ pente métallique constitue un cadre capable de supporter des charges importantes et de soutenir des cloisons qui peuvent être relativement fines.

La masse totale étant ainsi réduite, le bâtiment peut offrir une superficie utile beaucoup plus importante à aménager en une dizaine d'étages.

Les ascenseurs Mais comment accéder, sans trop de fatigue , à une dizaine d'étages et plus? Avant l'ère de l'as­ censeur, les constructions se limitaient à cinq ou six étages en considération des efforts physiques que réclamait l'accès aux niveaux supérieurs.

Le principe de l'ascenseur , développé au milieu du siècle dernier, offrait une solution élégante mais d'une mise au point difficile.

Les premiers ascen- eurs souffraient oit d' une trop grande lenteur , soit de brusques arrêts lorsqu 'ils s'élevaient, en raison de rupture de vitesses .

Pour ces raisons, les mécanismes de traction dans les bâtiments se limitèrent longtemps aux mont~harge et autres transports de marchandises.

La situation bascula du tout au tout lorsque l'ingénieur améric?in Elisha Graves Otis (1811- 1861 ) inventa aux Etats-Unis , en 1854 , un disposi­ tif de sécurité révolutionnaire , qui arrêtait la chute d 'une cabine même en cas de rupture des câbles.

Dans une expérience restée célèbre, Otis démon­ tra lui-même son procédé et la confiance qu'illui vouait en prenant place dans une cabine dont il fit couper les câbles.

Le système de sécurité blo­ qua immédiatement la chute , la cabine n'esquis­ sant qu'une légère secousse.

La démonstration d'Otis connut un vif succès et assura l'expansion et le développement des i De nombreux gratte-ciel se dressent a sur l'île de Manhattan à New York , où le socle granitique supporte bien le poids des tours.

À l'arrière-plan , à droite , l'Empire State Building.

ascenseurs , permettant du même coup celui des gratte-ciel.

Avec la construction en armature métallique et la desserte des étages à l'aide d 'as­ censeurs, les bâtiments pouvaient désormais se lancer à l'assaut du ciel.

Le premier édifice qui e ut droit au titre de gratt~iel fut le Home Insu ranc e Building de Chi­ cago, achevé en 1885 et conçu par l'architecte américain William Jenney Le Baron: avec ses dix étages, il faisait déjà figure d'exploit.

Dès lors, les hauteurs ne firent que croître: en 1931 , le record. »