Les fourberies et stratagèmes de Scapin
Publié le 16/10/2021
Extrait du document
«
Dans les Fourberies de Scapin, Molière reprend les caractéristiques de la farce pour faire rire les
spectateurs et de nombreux stratagèmes et fourberies rythment cette pièce.
Le terme « stratagème
», issu du grec et signifiant « la ruse de guerre » est un mécanisme essentiel des comédies qui peut
aussi s’apparenter aux "fourberies", ruses réalisées à l’aide du mensonge et de la tromperie.
Le
stratège est celui qui conduit une armée et par extension, il désigne toute personne se distinguant
par son aptitude et son habileté à concevoir des plans qui vont lui permettre de maîtriser une
situation et d’en tirer profit.
Le nom "Scapin", venant de l'italien Scappare signfiant "l'échappeur", est
le nom attribué au valet de Léandre, capable de se sortir de toutes situations grâce à la ruse et à son
intelligence.
Dans la scène 2 de l’acte I, Octave supplie Scapin de l'aider à duper son père qu’il n’ose
pas affronter : « par où sortir de l’embarras où je me trouve ».
En effet, Octave et Léandre voient
leurs amours contrariées face à deux pères autoritaires qui rentrent de voyage avec l’intention de les
marier à des jeunes filles inconnues.
Scapin se met directement en avant en se présentant comme
maître de la manipulation : « il y a peu de choses qui me soient impossibles » « j’ai sans doute reçu
du ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries
ingénieuses à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies », « On a guère vu d’homme qui fut
plus habile ouvrier […] que moi dans ce noble métier ».
Scapin sort de son rôle de domestique pour
prendre le pouvoir sur ses maîtres et durant toute la pièce, met en œuvre une série de fourberies
destinées pour la plupart à rendre service à Octave et Léandre.
Animé par un esprit de vengeance
personnelle comme le montre la phrase « tu me paieras l’imposture » (III, 2), il souhaite aussi par une
ruse se venger de Géronte en se jouant de lui.
Octave et Léandre ont besoin respectivement de 200
pistoles et 500 écus et vont donc avoir recours à Scapin pour soutirer cet argent de leur père.
1.
Il déguise Silvestre en spadassin pour extorquer 200 pistoles à Argante
Tout d’abord, la première fourberie de Scapin est donc d’escroquer deux cents pistoles à Argante.
Dans la scène 5 de l’acte II, Scapin essaye de soutirer la somme à Argante en lui faisant croire que
pour deux cents pistoles, le frère de Hyacinte accepte de faire casser en justice le mariage de sa
soeur.
Mais Argante est avare et préfère aller devant un tribunal pour gagner un procès.
Ainsi, Scapin
fait intervenir Sylvestre dans la scène 6 déguisé en soldat mercenaire pour terroriser Argante qui finit
par céder et donner les 200 pistoles à Scapin.
2.
Il invente que Léandre s’est fait enlever par des Turcs sur une galère pour extorquer 500
écus à Géronte
A la scène 7 de l’acte II, il use également de la ruse pour faire payer Géronte.
Il lui fait croire que
Léandre a été enlevé par des Turcs qui l'ont emmené dans une galère et qui demandent une rançon.
Pour susciter la pitié de Géronte pour son fils, il insiste sur le lien filial "Il va vous emmener votre fils
en Alger" et sur son amour « un fils que vous aimez avec tant de tendresse ».
La rapidité des
répliques montre que Scapin presse Géronte, la scène est ponctuée par les rappels de l’urgente
nécessité d’intervenir puisqu’ils ne disposent que de deux heures pour apportent la somme.
Géronte,
avare, va trouver plusieurs moyens pour ne pas payer : par exemple, il veut envoyer la justice en mer
et Scapin prendre la place du fils ou bien réduire la somme à 400 écus.
Voyant que son stratagème ne
fonctionne pas, Scapin essaye d’apitoyer Géronte et l’accuse d'être un mauvais père en lui rappelant
les dangers que court Léandre notamment par « les fers » et « esclave ».
Géronte finit par donner ces
500 écus à Scapin.
3.
Il se déguise en gascon (= Espagnol), met Géronte dans un sac et le frappe avec un bâton
pour se venger.
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