les fabliaux
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Le rire dans Le Vilain de Bailluel
Introduction
Le fabliau qui fera l’objet de notre étude, s’intitule
Le Vilain de Bailluel .
Son auteur, Jean
Bodel, appartint à la Confrérie des jongleurs et des bourgeois d’Arras 1
, et mourut en 1210
dans la léproserie de Beauvains, nous informe A.Brasseur 2
.
Il écrivit dans les années 1190, et
se trouve être le plus ancien auteur de fabliaux qui nous soit connu.
Auteur de fabliaux, mais
aussi de pastourelles, de poèmes (la Chanson des Saisnes , longue épopée en alexandrins), de
drames (le Jeu de saint Nicolas ), son œuvre littéraire est donc riche et variée.
Il existe six manuscrits de ce fabliau dont les rédactions sont voisines, même « si elles
présentent des traces de réfection 3
».
Les titres diffèrent en fonction du manuscrit, mais l’on y
retrouve toujours les mots-clefs « mort », et « vilain ».
Jean Bodel, lui même dans son fabliau
Deus Chevaux
fait allusion à ce conte, l’intitulant « Et del mort Vilain de Bailluel ».
A le lire,
il s’est inspiré pour ce fabliau de quelque ouvrage littéraire.
Il fait effectivement référence à
un maître dès le début du conte :
« dont avint il, ce dist mes mestre 4
».
Et il termine par : « mes li fabliaus dist en la fin(…) 5
.
Comme le signale donc, dans sa thèse, Charles Foulon, « de l’aveu du poète lui-même, il y a
découverte dans le fonds commun des histoires plaisantes.
6
».
D’après ses recherches, ses
sources ont pu être le récit n°VII des Sept sages , dans lequel on retrouve la même morale : un
roi auquel un sénéchal a pris sa femme parce que « celui-ci crut plus aux paroles qu’à ses
yeux qui connaissoient la vérité 7
».
Et tout comme P.Ménard 8
, il compare le vilain de Bailleul
à un autre mari cocufié dans le très célèbre Trois Dames qui troverent l’anel au conte .
Le Vilain de Bailluel , conte caractérisé par sa brièveté, comme la majeure partie des fabliaux,
est composé de 116 vers.
L’action du récit est, elle aussi, courte, se déroulant en quelques
heures, et progressant de manière linéaire.
Elisabeth Gaucher évoque la structure théâtrale de
ce récit 9
, construction digne du dramaturge qu’était aussi Bodel.
1
A.
Brasseur, « Jehan Bodel ( ?-1210).Un ménestrel écrivain de génie », Nord’ , 19, juin 1992, p.13.
2
Ibid.
p.14.
3
Fabliaux érotiques , Le livre de Poche, Lettres gothiques, 1992, p.
107.
4
Vers 2.
5
Vers 114.
6
C.Foulon, L’œuvre de Jean Bodel , 1958, p.52.
7
Ibid.p.54.
8
Philippe Ménard, Les fabliaux.
Contes à rire du Moyen Age , Presses Universitaires de France, Littératures
modernes, 1983, p.188.
9
Elisabeth Gaucher, « La fausse mort de Vilain de Bailleul (Jean Bodel)» in Nord’ : revue de critique et de
création littéraire du Nord/Pas de Calais , n°24, décembre 1994, p.90..
»
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