LES ETRUSQUES

« LA TOSCANE LEUR DOIT SON NOM Les Étru squ es ont vécu, au cours du 1~ millénaire avant notre ère, en ~lJj;- ' Étrurie, un territoire compris entre la mer Tyrrhénienne, le Tibre et l'Arno, correspondant à peu près à l'actuelle Toscane et au nord du Latium , soit le centre de la péninsule italienne .

• À son apogée, entre les Vl~ et V' siècles av.

J.-C., l'Étrurie comprenait probablement la partie de l'Italie allant des Alpes jusqu'au Tibre .

• Leurs voisins grecs appelaient ces populations Tyrsenoi, c'est-à-dire Tyrrhéniens.

Ce sont les Romains qui les ont nommées Etrusci ou Tusci, (d'où le nom «Toscane »).

Mais les Étrusques eux-mêmes s'appelaient semble-t-il, Rasena , nom de leur premier chef selon les uns, ou d'un peuple du Nord vivant dans les Alpes rhétiques selon d 'autres , ou encore terme signifiant simplement « les hommes».

VI' siècle av.

J.-C.

Occupation de la Campanie et de la plaine du Pô • En Toscane, ces groupes minoritaires s'ajoutèrent aux Villanoviens antérieurement venus par le nord des plaines danubiennes ; à l'aube du 1~ millénaire , ceux-ci étaient déjà installés dans la péninsule italique.

Là, ils s'étaient précédemment mêlés aux véritables autochtones , habitants établis dans la région depuis le néolithique et vraisemblablement depuis le paléolithique.

En somme , les Étrusques seraient la résultante de la fusion de trois composantes ethniques : l'orientale , la nordique et l'autochtone , formant ainsi un peuple nouveau .

INSTALLA TIO N EN TOSCANE ET DtV EL OPPEMENT MARITIME • Le peuple étrusque apparaît comme tel en Toscane aux alentours du Vll~ siècle av.

J.-C.

Alors se développent une série de puissantes cités .

Les richesses minières de la province favorisent leur industrie et leur commerce ; la fertilité du sol assure leur prospérité .

• Cette prospérité s'appuie également sur la puissance maritime .

Dès l'aube de leur h istoire, les Étrusques apparaissent en effet comme un peuple de marins, et j------ ------ ~ les textes anciens évoquent L'EXPANSION ÉTRUSQUE LES ORIGINES • Les hypothèses les plus contradictoires ont été émises sur les origines des Étrusques.

Les historiens anciens ont été les premiers à en débattre .

Le Grec Denys d'Halicar­ nasse (t apr.

7 av.

J.-C) est le seul à les considérer comme un peuple autochtone.

Plus nombreux sont ceux qui avancent une origine orientale .

Par exemple, selon un autre historien grec , Hérodote (v.

484-v .

420 av.

J.-C), les Étrusques auraient émigré de Lydie (en Asie Mineure ) en Toscane peu avant la guerre de Troie .

Selon une autre tradition, soutenue par le Latin Tite-Live (59 av.

J.-C.- 17 apr.

J.-C), ils seraient au contraire venus du Nord .

• Il y a sans doute du vrai dans chacune de ces versions : il y eut probablement une migration depuis l'Asie Mineure vers la Toscane , en groupes isolés porteurs d 'une civilisation évoluée , suite à des troubles survenus dans leur zone de provenance (peut-être une famine après une guerre ); mais les migrants étaient également attirés par les richesses minières de ce qui allait devenir l'Étrurie .

fréquemment leurs batailles navale s ou leurs actes de piraterie dans les eaux méditerranéennes .

Ils s'allient aux Carthaginois pour combattre les Grecs , dont l'élan colonisateur est alors à son apogée (et dont les colonies du centre et du sud de l'Italie leur portent ombrage ).

t'OCCUPATIO N D U lATIUM ET DE ROME ·À partir du Vl~ siècle av.

J.-C..

les territoires des cités étrusques deviennent contigu s, faisant disparaître, à quelques except ions prés , les centres secondaires .

Une fédération de douze cités réunit Caere (Cerveten ).

Volaterrae (Volterra ), Volsinii (Bolsena ), Véies (Veio ), Tarquinii (Tarquinia ), Vulci (Vulcia ), Clusium (Chiusi), Rusellae (Roselle ), Vetulonia , puis Cortona (Cortone ), Perusia (Pérouse ) et Arretium (Areuo ) -avec.

sur le territoire de Voisin ii, un sanctuaire commun dédié à Voltumne.

Là se rencontrent les -524 Victoire d 'Aléria Défaite d'Aride; (Corse ) sur émancipation les Grecs des Latins élites sociales des douze cités , qui choisissent semble-t-il.

un magistrat fédéral, le praetor d'Étrurie .

• Mais cette ligue ne constitue pas un véritable État fédéral , et les entreprises guerrières des Étrusques sont surtout le fait de cités agissant isolément.

L'expansion de ce peuple, qualifiée de belliqueuse par les auteurs anciens , serait plutôt , pour nombre d'étruscologues actuels , un phénomène de conquête culturelle .

• Dés la seconde moitié du Vll ' siècle av.

J .-C..

les Étrusques, qui sillonnent déjà les eaux de la Méditerranée occidentale (mer Tyrrhénienne et golfe du Lion ), étendent leur domination à de vastes régions de la péninsule italienne.

Ils s'emparent d 'une grand partie du Latium, atteignent le Tibre et occupent le site même de Rome.

Cette dernière sera ainsi dirigée , à partir de 616 av.

J.-C. , par des rois étrusque s originaires de la cité de Tarquinia.

CONQU (TE D E LA CAMPANI E ET DE L A PLAINE DU P ô • Le~ siècle av.

J.-C.

est l'époque glorieuse de l'histoire des Étrusques.

Leur pouss é e vers le sud s'accentue : il s'emparent de la Campanie et fondent Capoue .

Toutefois , tout le littoral demeure aux mains des Grecs , et Cumes va devenir le foyer de la résistance helléniqu e contre la poussée étrusque.

• À la même époque , les Étrusques s'étendent vers le nord , au-delà de la barrière des Apennins : une partie de la plaine du Pô connaît alors la domination des armées et des marchands toscans .

Plusieurs villes coloniales sont fondées (dont la future Bologne ), certaines sur les bords de la mer Adriatique.

D 'où un développement du commerce maritime avec la Grèce.

• Sur mer , une alliance entre la cité étrusque de Caere et les Carthaginois permet en 535 av.

J.-C..

lors de la bataille d'Aialia (Aléria ), de chasser de Corse les Phocéens de Massalia (la colonie grecque de l'antique Marseille); mais , en Campanie, Cumes résiste , et les Grecs ne -509 (ou -475) -265 Fin de la domination étrusque sur Rome Lucques VDYterrae e Volterra (~ Populonio Vetu lon la l" si ècle av.

J.-C.

Profonde romanisation de l'Étrurie Portoferraio ile d 'Elbe • ~ ) Vuld ~ Mer Tyrrhénienne Vukto Tarquinia • ûvitovecchia Villes de la confédération étrusque Vulci Nom ancien Tarquinia Nom moderne peuvent être délogés des Ues Lipari (début du V' siècle av.

J.-C).

LA DOMINATION ROMAINE L E D tcuN • L'arrêt de l'expansion étrusque comm ence à la fin du ~ siècle av.

J.-C..

puis le déclin s'amorce durant le V' siècle av.

J.-C.

Les Latins dans leur ensemble se libèrent de la domination étrusque avec l'aide d'Ari stodème Malacos («le Mou »), tyran de Cumes , en -524 (bataille d 'Aride ).

Puis , Rome chasse les Tarquins (en- 509 selon la tradition; en fait plus tard , vers -475).

SO km • Les têtes de pont étrusques restent ainsi isolées en Campanie .

Après la défaite d'Himère (-480) , subie par les Carthaginois et les Étrusques alliés, elles s'affaiblissent plus encore à l'issue de la bataille navale de Cumes (-474 ), qui voit la flotte étrusque vaincue par Hiéron de Syracuse; et elles sont définitivement perdues en -423 lors de la conquête de Capoue par les Samnites .

• Au nord , l'Invasion gauloise détruit les cités étrusques de la plaine du Pô au début du V' siècle av.

J.-C.

En -396, Rome conquiert Véies, étendant ainsi son influence sur toute l'Étrurie méridionale .

Durant plus f----------- ---1 de deux siècles , à l'Initiative tantôt de DES URNES SCULPTÉES Les urnes, ou sarcophages, de forme parallélépipédique , de petite taille , présentent des parois sculptées de magnifiques bas-reliefs.

Elles sont coiffées d'un couvercle sur lequel un personnage -souvent, un couple tendrement uni -en ronde­ bosse est allongé sur le flanc, appuyé sur un coude (position du banquet), l'autre bras posé sur la hanche, tenant généralement un objet rituel, par exemple une coupe.

Coiffure, vêtements, bijoux , inscriptions, scènes mythologiques constituent une riche source de renseignements pour les historiens.

Le musée étrusque Guarnacci, à Volterra, abrite plus de 600 exemplaires de ces urnes.

l'une, tantôt de l'autre de leurs cités, les Étrusques luttent contre l'expansion romaine .

Mais , en -295 , bien que coalisés avec la population d 'Ombrie , les Gaulois cisalpins et les Samnites, ils sont vaincus à la bataille de Sentino : en quelques décennies, ils deviennent totalement assujettis à Rome et inclus , par des traités spécifiques, parmi les «alliés» de la péninsule italienne, jusqu'à ce que la citoyenneté romaine leur soit accordée lors de la guerre sociale de 90-88 av.

J.

-C.

• Toutefois , leur statut récemment obtenu se détériore rapidement quand ils rallient le camp perdant dans les guerres civiles {88-86 et 83 av.

J.-C) .

Le vainqueur, Lucius Cornelius Sylla, se venge brutalement Les Romains ont nommé ce peuple Etrusci ou Tusci , d'où le nom «Toscane ».

Des rais étrusques originaires de la cité de Tarquinia ont dirigé Rome de 616 av.

J.

- C jusqu 'au début du V' siècle avant notre fre.

Confort urbain Aqueducs , égouts et chauffage «central » ont été repris ultérieurement par les Romain s.

La femme étrusque participe aux fêtes etaux banquets sur un pied d'égalité avec son époux .

Les combats de gladiateurs sont un h éritag e des Étrusques.

Deux sur trois divinit és roma ines présentes dans le sanctuaire du Capitole portent un nom étrusque : Junon e t M i nerv e ( a ssociées ii Jupit e r).

L'empereur romain Claude (41-54) roi de Rome 616-578 av .

J.-C.. »