Les états généraux de 1614Un remède sans effet.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Les états généraux de 1614
Un remède sans effet 2 7 octobre 1614-25 février 1615
Les états généraux de 1614 sont les der
niers avant ceux de 1789.
Ce sont les grands, menés par le prince de Condé,
chef des huguenots, qui en ont demandé
la convocation.
Mécontents d'avoir été
écartés du pouvoir à la mort d'Henri IV,
ils pensent s'appuyer sur l'opinion de la
nation pour condamner la politique inté
rieure et extérieure
de la régente, Marie de Médicis, dominée par ses favoris ita
liens, les Concini.
Le 27 octobre 1614, dans la grande
salle de l'hôtel de Bourbon (situé en
tre le vieux Louvre et Saint-Germain
l'Auxerrois, à l'emplacement de la
colonnade), les 464 députés des trois
ordres commencent leurs travaux.
Sont
présents
le jeune roi Louis XIII, qui
vient d'être déclaré majeur, et sa mère,
Marie
de Médicis.
Les 140 délégués du
clergé sont venus en carrosse, les 132
nobles à cheval, les 192 membres du
tiers état (en grande partie magistrats et
fonctionnaires) à pied et vêtus
de noir.
Dès le début de la session, les inégalités de traitement, le mépris affiché par le clergé et la noblesse envers le tiers accu
sent la division des représentants du
pays.
La question la plus urgente à
dé battre est celle des finances: le déficit est de 3 millions de livres; la «banquière» florentine a largement puisé dans le Tré
sor amassé par Henri IV.
Les pâles suc
cesseurs de Sully ont recouru à des
expédients: diminution des rentes, aug
mentation des droits
de sceau, vente
d'offices nouveaux et superflus.
La noblesse s'oppose à cette vénalité des
charges.
Elle attaque particulièrement l'impôt
annuel qui permet aux titulaires
de devenir possesseurs de leur charge, ce qui favorise l'ascension sociale de la
bourgeoisie.
De son côté, le tiers, seul à
payer les impôts, en réclame une répar
tition plus juste; il veut aussi réduire les
pensions et bénéfices accordés aux
nobles: en quatre années
de régence, le nombre des pensions a en effet quadruplé et représente la moitié du budget.
En outre, gallicans et ultramontains
s'opposent: pour les premiers, apparte
nant
en majorité au tiers, la monarchie
française tient son pouvoir de Dieu seul,
sans l'intermédiaire du pape; pour les autres, membres surtout du clergé, une
telle rébellion contre Rome est héréti
que.
Un délégué du clergé, le jeune évêque de Luçon, Armand-Jean de Richelieu, crai
gnant l'échauffement des esprits, pro
nonce un discours très habile, mais la
reine et son entourage préfèrent mettre
un terme aux débats.
Les mois
de dis
cussions n'ont abouti qu'à mettre en évi dence le gallicanisme du tiers et à ouvrir les voies du pouvoir au futur cardinal de Richelieu.
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