Les échanges mondiaux de produits agricoles alimentaires : une traduction des inégalités de développement ?
Publié le 16/05/2020
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Introduction
Comme tous les échanges, ceux qui concernent les produits agricoles alimentaires traduisent un déséquilibre entreproduction et consommation.
Cela tient à différents facteurs dont l'influence est fonction des besoins du pays.Cette diversité des besoins génère des flux de produits, certains occupant une place prépondérante.
Cettegéographie des échanges de produits alimentaires est ainsi la traduction d'un système alimentaire mondial qui profiteinégalement aux pays concernés.
I - La diversité des besoins
1.
Les pays développés : des situations agricoles fort différentes
Les pays producteurs excédentairesPays à fortes productions (céréales, viandes, voire vins) ; recherchent des débouchés pour leurs excédents (États-Unis, Union européenne et notamment France, Pays-Bas...).Au sein de ce groupe : des facteurs de différenciation.
Certains pays importent des produits d'alimentation du bétail(France), d'autres non.
Dans ce cas, les échanges traduisent plus des inégalités de facteurs de production naturels(climat pour le soja) que des inégalités de développement.
Les pays développés à faible surface agricole par rapport à leur population (cas du Japon, par exemple)Une nécessité, pour eux, d'importer une part plus ou moins grande de leur alimentation.
Un besoin commun aux pays développés : diversifier l'alimentationLe modèle occidental (riche en calories, en sucres, en produits animaux)évolue :- recherche de produits hors saison ;- effets de mode (fruits exotiques, riz divers...).Cela impose de recourir à des importations en provenance du monde entier.
Une part croissante de la productioncéréalière va à l'alimentation animale.
Cette part dépasse 60 % en Amérique du Nord.
Le modèle occidental sediffuse largement même dans les PVD (élites locales), ou au Japon (malgré les habitudes culturelles).
2.
Les PVD : des besoins antagonistes
L'impérieuse nécessité d'assurer l'alimentation de baseDans de nombreux PVD :- apport calorique moyen/habitant insuffisant ;- malnutrition chronique des enfants (majorité des pays d'Afrique noireou sahélienne, États andins, certains pays d'Asie...).Pour ces pays : l'augmentation des productions alimentaires est cruciale.
Certains d'entre eux sont plus ou moinsrégulièrement tributaires d'une aide alimentaire extérieure : ces échanges traduisent de cruelles inégalités dedéveloppement.
L'obligation de se procurer des devises grâce aux exportations- En 1992, 19 pays d'Afrique avaient une économie reposant sur les exportations agricoles.- Sans les devises ainsi obtenues : impossibilité de se procurer les biens manufacturés qui leur sont nécessaires.- Paradoxe : beaucoup d'États touchés par la faim sont exportateurs de denrées alimentaires.
3.
Les PECO et la RussieDifficile héritage de la période soviétique (passage à agriculture privée) Baisse des productions :- certaines importations demeurent nécessaires ;-certaines exportations (produits animaux) ont baissé et stagnent actuellement.Il est donc bien déjà clair que les besoins recensés traduisent des inégalités de développement.
Ces besoins créentdes flux qui, eux, nerésultent pas nécessairement des différences de développement.
II - Les flux de produits alimentaires agricoles : des significations différentes
95 % de l'alimentation mondiale provient de 30 cultures, au premier rang desquelles le blé (suivi du riz, du maïs, de lapomme de terre).
L'étude des flux de cette production s'impose ; on y ajoutera celle des produits d'élevage et desproduits tropicaux, pour prendre en compte des productions qui alimentent des échanges importants.
1.
Le commerce mondial du blé Une géographie contrastée- Une offre concentrée (États-Unis, Canada, Union européenne dont France, Australie, Argentine).- Une demande morcelée (Russie, Chine, pays du Proche-Orient d'Afrique du Nord, Brésil...)- Un commerce dominé par les Bourses occidentales (Chicago, Winnipeg, Zurich, Rouen) et s'inscrivant dansl'activité des grands « chargeurs » céréaliers (Cargill, Dreyfus...)- Le commerce mondial du blé résulte bien d'inégalités de développement : les pays vendeurs sont pour l'essentieldes pays développés, les pays acheteurs sont des PED ou des pays à agriculture peu performante (Russie)..
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