LES DUELS
Publié le 16/05/2020
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LES DUELS
Au début du XVIIe siècle, la noblesse française connaît une véritable épidémie de duels.
Sous les prétextes les plusfutiles, on se provoque, on se bat, on se tue et comme la tradition veut que les témoins participent au combat,cette épidémie se traduit par une véritable hécatombe.D'après le journal de L'Estoile, quatre mille gentilshommes auraient trouvé la mort en combat singulier de 1589 à1607.
Pourtant, de nombreux édits (1569, 1579, 1599, 1602, 1609, 1611, 1613) interdisent le duel.
Mais la police etla justice montrent peu d'empressement à empêcher une pratique réputée conforme au code de l'honneur.
AvecRichelieu, cette complaisance s'achève.Décidé à briser la turbulence de la noblesse, à mettre au service du roi l'intrépidité des jeunes gentilshommes, lecardinal de Richelieu, par l'édit de 1626, entend interdire définitivement le duel.
Cette intention provoque la colèrede la noblesse qui voit dans cet édit une atteinte à un droit considéré comme légitime et une nouvelle manifestationde l'absolutisme.
Par défi, un bretteur impénitent, le comte de Montmorency-Bouteville, décide de livrer son vingt-deuxième duel le 14 mai 1627, en plein Paris, contre le marquis de Beuvron.
La rencontre se solde par la mort d'undes témoins, Bussy d'Amboise, tué par le comte des Chapelles.
Louis XIII et Richelieu sévissent immédiatement,Beuvron a pu passer en Angleterre, mais Montmorency et des Chapelles, qui ont tenté de s'enfuir, sont arrêtés et leParlement instruit leur procès.
Toute la noblesse intervient en leur faveur, mais le roi reste inflexible et les deuxduellistes sont condamnés à avoir la tête tranchée.
A la veille de l'exécution, la princesse de Condé, les duchessesde Montmorency, d'Angoulême, de Ventadour, la comtesse de Bouteville elle-même, qui attend un enfant, tententde fléchir Louis XIII.
En vain.
«Leur perte m'est aussi sensible qu'à vous, mais ma conscience me défend de leurpardonner.» Montmorency et des Chapelles mourront courageusement.Ce terrible exemple est bénéfique.
Le duel régresse et, après un nouvel édit de Louis XIV en 1679, semble sur lepoint de disparaître.
En fait, les duels réapparaissent au XVIIIe siècle et persistent au XIXe, pour des raisonspolitiques.
C'est ainsi qu'en 1836 le journaliste Armand Carrel est tué par Emile de Girardin.
Des combats singuliersopposeront Gambetta au ministre Fourtou , Charles Floquet à Boulanger et par une ironie des choses, c'est legénéral qui sera blessé ! Déroulède, Léon Daudet et Clemenceau se feront une réputation de redoutables duellistes..
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