LES DIFFERENTS PROCEDES LITTERAIRES
Publié le 09/06/2024
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LES DIFFERENTS PROCEDES LITTERAIRES
Les procédés littéraires sont des choix d’écriture opérés par un auteur dans le but de produire un effet sur le
lecteur.
Dans le cadre d’un commentaire ou d’une explication linéaire, vous devez identifier des procédés variés
pour enrichir votre développement.
I.
LES PROCEDES STYLISTIQUES
1.
Les figures de rapprochement et d’opposition
– La comparaison rapproche deux éléments reliés par un outil de comparaison (comme, semblable à…)
Exemple : « il chancelait comme un homme ivre » (Émile Zola, L’Œuvre, chapitre IX, 1886.)
– La métaphore compare deux éléments sans outil de comparaison.
Exemple : « c'est un débordement de louanges en sa faveur » (Jean de la Bruyère, Les Caractères, « De la cour », 32, 16881696.)
– L’allégorie rend concrète une idée abstraite.
Exemple : « Nature, berce-le chaudement : il a froid.
» (Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val », Cahiers de Douai, 1895.)
– La personnification attribue des caractéristiques humaines à une chose ou un animal.
Exemple : « C'est un trou de verdure où chante une rivière » (Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val », Cahiers de Douai,
1895.)
– L'animalisation est comme la personnification, à l'exception du fait qu'au lieu de donner des caractéristiques humaines
au sujet, on lui donne des éléments propres aux animaux.
– La réification consiste à donner les caractéristiques d’un objet à ce qui ne l'est pas, pour leur donner un caractère statique
ou figé.
-– La périphrase désigne quelqu’un ou quelque chose par des mots qui le décrivent.
Exemple : « Que ces rois de l'azur » (Charles Baudelaire, « L’albatros », Les Fleurs du mal, 1857.)
– L’oxymore juxtapose deux termes contraires.
Exemple : « un malheureux succès » (Pierre Corneille, Le Menteur, 1643, Acte I, Scène 6.)
– L’antithèse utilise des termes contraires non juxtaposés dans une phrase.
Exemple : « en disent plus de mal, que ceux qui s'étaient comme dévoués à la fureur d'en dire du bien.
» (Jean de la
Bruyère, Les Caractères, « De la cour », 32, 1688-1696.)
– L’antiphrase consiste à dire le contraire de ce qu’on pense.
– L’antonomase consiste à faire d'un nom propre ou d'une périphrase un nom commun.
Exemple : « Un Pamphile » (Jean de la Bruyère, Les Caractères, « Des grands », 50, 1688-1696.)
– La métonymie utilise un mot pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée.
Exemple : « ce que vous avez fait pour gagner mon cœur n’est point blâmable » (Marivaux, Les Fausses confidences, Acte III,
Scène 12, 1737.)
– La synecdoque consiste à donner à un mot ou une expression un sens plus large ou plus restreint que sa propre
signification.
Exemple : « À peine les ont-ils déposés sur les planches » (Charles Baudelaire, « L’albatros », Les Fleurs du mal, 1861.)
– La synesthésie est une figure de style qui fait appel, pour définir une perception, à un terme normalement réservé à des
sensations d’ordre différent.
Exemple : « où la lumière pleut » (Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val », Cahiers de Douai, 1895.)
2.
Les figures de construction syntaxique
– Le parallélisme est une construction syntaxique en ABAB.
Exemple : « Arrias a tout lu, a tout vu » (Jean de La Bruyère, Les Caractères, « De la société et de la conversation », 9, 1688.)
– Le chiasme est une construction syntaxique en ABBA.
Exemple : « Un Pamphile en un mot veut être grand, il croit l'être ; il ne l'est pas, il est d'après un grand.
» (Jean de la
Bruyère, Les Caractères, « Des grands », 50, 1688-1696.)
– L’anaphore répète un même mot ou groupe de mots en tête de phrase, de vers, ou de proposition.
Exemple : « Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là » (Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte I, Scène 2, 1737) L’anaphore
du pronom « je » montre que le valet Dubois est le personnage central.
– L’épiphore consiste à répéter un mot ou un groupe de mots à la fin de propositions, de phrases ou de vers qui se suivent.
Exemple : « Un soldat jeune, […] // Dort ; il est étendu dans l'herbe, […] // Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
» (Arthur
Rimbaud, Cahiers de Douai, « Le Dormeur du val », 1895.)
– L’antépiphore est la répétition d'un même groupe de mots (ou d'un même vers) au début et à la fin d'un paragraphe (ou
d'une strophe).
Exemples : « Je n’imagine point de femme qui mérite d’inspirer une passion si étonnante, je n’en imagine point.
»
((Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte II, Scène 15, 1737.)
– L’anadiplose consiste à répéter un élément identique, à la fin d’une proposition et au début de la suivante.
Exemple : « moi qui n’ai point de bien ? − Point de bien ! votre bonne mine est un Pérou ! » (Marivaux, Les Fausses
Confidences, Acte I, Scène 2, 1737.)
– L’asyndète et la polysyndète sont l’absence totale ou la présence abondante de mots de liaison.
3.
Les figures d’amplification et d’atténuation
– L’hyperbole est une exagération extrême.
Exemple : « Mon respect me condamne au silence, et je mourrai du moins sans avoir eu le malheur de lui déplaire.
»
(Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte II, Scène 15, 1737.)
– L’énumération est un effet de liste qui n’est pas ordonnée.
Exemple : « ni opulent, ni puissant, ni ami d'un ministre, ni son allié, ni son domestique.
» (Jean de la Bruyère, Les
Caractères, « Des grands », 50, 1688-1696.)
– La gradation est une liste ordonnée de manière croissante ou décroissante.
Exemple : « un génie du premier ordre, un héros, un demi-dieu.
» (Jean de la Bruyère, Les Caractères, « De la cour », 32,
1688-1696.)
– La litote dit le moins pour faire entendre le plus.
Exemple : « Il n'y a pas deux voix différentes sur ce personnage.
» (Jean de la Bruyère, Les Caractères, « De la cour », 32,
1688-1696.)
– L’euphémisme atténue une idée désagréable.
Exemple : « Votre ordinaire est-il de rêver en parlant ? » (Pierre Corneille, Le Menteur, 1643, Acte I, Scène 6.)
– La prétérition consiste à dire qu'on ne va pas parler d'une chose en le faisant....
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