les conséquences de l'affaire Dreyfus
Publié le 16/02/2024
Extrait du document
«
Objet d’étude : La littérature d’idées et la presse du XIXème siècle au XXIème siècle.
Ecrivains et artistes engagés dans les débats de leur
temps
Corpus de documents autour de l’affaire Dreyfus
Document A : Émile ZOLA, « J’accuse », article publié dans le journal L’Aurore le 13 janvier 1898 ;
Document B : Émile ZOLA, La Vérité, (1903, posthume) ;
Document C : Édouard PÉPIN, lithographie parue dans le journal Le Grelot le 19 décembre 1897 ;
Document D : Caran D’ACHE, dessin paru dans le journal Psst… le 10 juin 1899.
I.
Questions
1).
Quels sont les types d’argumentation représentés par ces quatre documents ? Justifiez votre
réponse.
Document A
Cet article de presse de Zola relève de l’argumentation directe.
Ce texte entre dans la
catégorie de l’essai, plus particulièrement du dans celle du pamphlet et de la lettre ouverte.
Document B
Ce texte est un extrait de roman.
Il s’agit donc d’argumentation indirecte.
A travers une fiction
peuplée de personnages Zola va développer une réflexion sur la justice, la vérité,
l’antisémitisme...
Documents C et D
Ce sont des documents iconographiques, des dessins de presse et plus particulièrement des
caricatures.
2).
Quels procédés d’écriture participent de la critique dans le document A (lexique / tonalités / figures de
style) ? Justifiez votre réponse en n’oubliant pas de vous référer au texte.
Les procédés soulignant la tonalité satirique
Le recours à des termes dépréciatifs voire insultant
Pour mettre en avant les nombreux défauts du procès, l’auteur se sert de la
tonalité satirique « j
Les procédés soulignant la tonalité polémique
En utilisant des
Les procédés soulignant la tonalité ironique
On a une phrase moqueuse, ces « experts » sont ridiculisés.
3).
Observez attentivement les documents C et D et commentez-les (voici quelques pistes de réflexion :
description des images / visée argumentative = thèse = message véhiculé par chaque image /
tonalités utilisées…).
Document C
Description de l’image
Au centre de l’image se trouve une femme, elle incarne la vérité.
De part et d’autre de cet
femme il ya deux groupe d’homme : un groupe qui essai de la hisser hors du puits et un
autre qui s’approche avec un été noir.
Et au premier plan un militaire avec sa longue vue
et un personnage qui l’en empêche.
Message véhiculé par cette image
Cette caricature présente les partisans de Dreyfus à droite (Zola, Clemenceau…) et à gauche
les détracteurs qui veulent que la vérité soit tue.
La caricature utilise l’antiphrase, cette femme est
l’allégorie de la vérité représenté par la lumière.
Document D
Description de l’image
Au premier plan se trouve une brosse et dans le deuxième plan Zola qui tient une poupée
représentant Dreyfus.
Dans l’autre main il tient un journal.
Zola se tient debout dans des
latrines.
Message véhiculé par cette image
Cette caricature est publié dans un journal anti Dreyfus et est dégradante et humiliante affirmant
que Zola remue une affaire nauséabonde.
C’est une caricature polémique.
Objet d’étude : La littérature d’idées et la presse du XIXème siècle au XXIème siècle.
Ecrivains et artistes engagés dans les débats de leur temps
Corpus de documents autour de l’affaire Dreyfus
Document A : Émile ZOLA, « J’accuse », article publié dans le journal L’Aurore le 13 janvier1898 ;
Document B : Émile ZOLA, La Vérité, (1903, posthume) ;
Document C : Édouard PÉPIN, lithographie parue dans le journal Le Grelot le 19 décembre 1897 ;
Document D : Caran D’ACHE, dessin paru dans le journal Psst… le 10 juin 1899.
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Document A :
Émile ZOLA, « J’accuse », (article publié dans le journal L'Aurore le 13 janvier 1898)
En 1898, Emile Zola prend la plume pour défendre Dreyfus.
Il en appelle au président de la République Félix Faure.
Il met
en cause le système de la justice militaire et dénonce par son article "J'accuse" la chaîne des responsabilités dans cette affaire.
1
Monsieur le Président,
Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m’avez fait un jour, d’avoir le
souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu’ici, est menacée de la plus honteuse,
de la plus ineffaçable des taches ?
5
Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs.
Vous apparaissez rayonnant
dans l’apothéose de cette fête patriotique que l’alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à
présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de
vérité et de liberté.
Mais quelle tache de boue sur votre nom – j’allais dire sur votre règne – que cette abominable
affaire Dreyfus : un conseil de guerre vient par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité,
à toute justice.
Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence
qu’un tel crime social a pu être commis.
Puisqu’ils ont osé, j’oserai aussi, moi.
La vérité, je la dirai, car j’ai promis de la dire, si la justice, régulièrement
saisie, ne la faisait pas, pleine et entière.
Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice.
Mes nuits seraient
10 hantées par le spectre de l’innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu’il n’a pas
commis.
Et c’est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d’honnête
homme.
Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l’ignorez.
Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe
malfaisante des vrais coupables, si ce n’est à vous, le premier magistrat du pays ? […]
Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.
15
J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en
inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations
les plus saugrenues et les plus coupables.
J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus
grandes iniquités1 du siècle.
[…]
J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans
doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte,
20 inattaquable.
J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate 2, j'entends par là
une enquête de la plus monstrueuse partialité3, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable
monument de naïve audace.....
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