LES CONFESSIONS D'UN ENFANT DU SIÈCLE MUSSET : Analyse du Chapitre II

« LES CONFESSIONS D'UN ENFANT DU SIÈCLE MUSSET : Analyse du Chapitre II Grand siècle de révolutions, avide de connaissances sur l'Homme, le XIXe siècle s'estintéressé, avec le Romantisme, à la place de l'homme dans le monde.

Alfred de Musset, aulendemain de sa rupture avec Aurore Dupin alias George Sand, publie La Confession d'unenfant du siècle chez Félix Bonnaire qui illustre particulièrement bien l'esprit et les mœurs dece siècle.

Après un premier chapitre qui ressemble d'avantage à une préface qu'au début del'œuvre, le chapitre II paru isolément en septembre 1835 dans La Revue des Deux Mondes,retrace un contexte historique qui s'apparente aux guerres de l'Empire avec la gloire et lachute de Napoléon Bonaparte.

Dans ce chapitre qui regorge de métaphores , le lecteur enapprend beaucoup sur les évènements passés.

Bien que cet extrait semble être purementinformatif, il paraît judicieux de s'interroger sur l'identité et l'origine du mal qui rend cechapitre si touchant et perturbant pour le lecteur.

Après avoir abordé le contexte perturbé quimêle la guerre à la littérature, il conviendra de remarquer le voile jeté sur le texte par sonauteur, voile qui révèle entre autres une jeunesse en proie à un mal inconnu. En premier lieu, il apparaît que les hommes sont présentés comme des soldats partant dansles campagnes de l'empereur.

Puis mis en opposition aux enfants qui sont « conçus entredeux batailles » (l.3) et représentés à la manière de petites créatures chétives.Ces hommes sont avant tout des époux et se trouvent en Allemagne « pendant les guerresde l’empire »( l.1).

On pourrait situer la période de cet extrait durant la campagne deNapoléon Bonaparte en Allemagne.

grâce à : « Pendant les guerres de l'empire »(l1), et «ses soleils d'Austerlitz»(l.18), La bataille d'Austerlitz étant la grande victoire de Napoléoncontre l'Autriche et la Russie, le lecteur est quasi-assuré d'assister au récit des aventures deNapoléon Bonaparte,Il est ensuite nécessaire de remarquer que Napoléon préfigure ici comme une icône, ouencore une sorte d'idole de son temps.

En effet, malgré le joug qu'il exerce sur le peuple ,les recrutements massifs, cet homme est manifestement aimé par le peuple français: «Chaque années, la France faisait présent à cet homme de trois cent mille jeunes gens » (l.9); « jamais il n'y eut tant de joie, tant de vie, tant de fanfares guerrières dans tous les cœurs[...] On disait que Dieu les faisait pour cet homme » ( l.17).

Certains pensent même qu'il «ne peut mourir ».

Napoléon est donc une figure adorée du peuple , qui contribue à sesdépends, à faire avancer la France.Peu à peu, la situation se détériore et Napoléon déçoit lors de sa défaite en 1815 où il estexilé sur l'île Sainte Hélène.

La France est abattue par la déception, Musset et le courantromantique en général, s'inspire des mythes pour tenter de retrouver la pureté d'un monderévolu.

Le chapitre II en est l'exemple parfait avec la citation d'Azraël qui dans le texte: «l'effleura du bout de l'aile, le poussa dans l'Océan.

» , la métaphore faisant référence avec lemot Océan à l'exil de Napoléon.

Azraël est, selon la Bible et quelques références du Coran,l'ange de la mort au service de Dieu signifiant littéralement: que Dieu aide.

Cette référencemythologique et plus particulièrement la signification du nom Azraël est très claire sur le faitque le romantisme est lié de près à l'aventure de Napoléon au sein du romanautobiographique de Musset. Toutefois, Musset a pris grand soin de truffer son chapitre II de métaphores et autres figuresde styles.

De plus, Les Confessions d'un enfant du siècle semble au premier abord appartenirà l'autobiographie.

Mais plusieurs indices remettent en doute cette affirmation.

Le mot «enfant » peut faire douter un lecteur avisé car selon la définition de l'autobiographie dePhilippe Lejeune il s'agit d': « un récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sapropre existence, quand elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoirede sa personnalité.

».

Musset n'a pas écrit son ouvrage enfant.

Il s'agit par conséquent d'unroman autobiographique.De plus, les métaphores étant courantes au sein de ce chapitre II, il est important deremarquer, sinon toutes, les plus significatives.

Lorsque Musset parle de « l a pourpre deCésar » changée en « habit d'Arlequin », le ton est significatif.

En effet la pourpre représentel'Empire , la Royauté, le règne de Napoléon qui lorsqu'il se change en habit d'arlequin, c'est àdire se disperse en multiples facettes colorées, repasse à la monarchie.

Il est égalementprobable qu'on cherche a comparer le déclin de Napoléon à la folie, l'arlequin étant le « fou »du roi en Italie.La jeunesse est toutefois en proie à un mal jusqu'ici inconnu.

La nouvelle génération d' «. »