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Les conceptions bibliques de la création

Publié le 14/10/2022

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« UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL TRAVAIL DE SESSION 2 LES CONCEPTIONS BIBLIQUES DE LA CRÉATION : UNE ANALYSE COMPARATIVE DES TRADITIONS PROPHÉTIQUE, PSALMIQUE ET SAPIENTIALE PRÉSENTÉ À M.

JEAN-JACQUES LAVOIE DANS LE CADRE DU COURS REL 2302 ANTHROPOLOGIE DES MYTHES BIBLIQUES PAR SYLVAIN ARSENEAULT ARSS31037007 LE 7 AVRIL 2021 DIEU ET SA CRÉATION Dans la littérature prophétique de la Bible, Dieu (YHWH) est le créateur de l’univers (Is 44, 24; Vermeylen, p.

215).

C’est lui qui met de l’ordre dans le cosmos, en y organisant ses deux principales composantes : les cieux et la terre.

Tel un orfèvre, Dieu les travaille (Vermeylen, p.

215).

Il « pèse », « mesure » (Is 40, 12), « étend » (Is 40, 22), « fonde » (Is 48, 13), « martèle ou affermit » (Is, 42, 5 ; 44, 24). etc.

(Vermeylen, p.

214). YHWH est également le maître incontesté de tous les éléments de univers, dont il dispose librement.

Il étend les cieux comme une tente pour y habiter (Is 40, 22) et il trône au-dessus du cercle de la terre (Is 40, 22).

Les astres répondent docilement à son appel (Is 40, 26; Vermeylen, p.

214).

Tous les éléments célestes et terrestres (les armées de YHWH) sont en ordre et obéissent parfaitement à ses commandements (Is 45, 12; 48, 13; 40, 26; Cf.

Ps 148, 1-6; Gen.

1; Vermeylen, p.

216-217).

Ce Dieu Tout-Puissant convoque tous les éléments de la nature par leur nom, ce qui évoque le recensement militaire.

En chef suprême, le créateur agit avec une autorité absolue et incontestée sur ses armées (Vermeylen, p.

217). Voilà une particularité de la théologie prophétique de la création : Dieu a créé la lumière et les ténèbres.

Tout (le bien et le mal) vient de YHWH.

Le but est de souligner que rien n’échappe à son ordre divin (Is 45, 7; Vermeylen, p.

231).

Dieu intervient constamment dans sa création.

Les œuvres créatrices de Dieu appartiennent au présent.

Elles sont actuelles, liées à l’actualité du monde (Vermeylen, pp.

186, 237). Au sein de la tradition psalmique, Dieu est à l’origine du cosmos (Renaud, p.

86).

Son œuvre de création suit fréquemment un schéma cosmologique tripartite : ciel, terre et mer (Cf.

Ps 104, 1b-4, 5-24, 25-26; Renaud, p.

18; Vesco, p.

968).

C’est à travers l’acte de la création que YHWH manifeste sa grandeur (Renaud, p.

5).

Il est non seulement le créateur de l’univers : il en est également le régulateur (Vesco, pp. 957, 969).

Le ciel représente la demeure de Dieu.

Il a construit ses « chambres hautes » au-delà du firmament et au-dessus des eaux « d’en haut » (Ps 104, 3; Vesco, p.

964; Girard, p.

68).

C’est de là que Dieu règne sur le monde.

Les anges et les astres font partie de sa cour céleste (Vesco, p.

1363).

Sa « grandeur se reflète sur les éléments de l’espace où il réside » (Renaud, p.

18).

Dieu crée la lumière et se revêt 2 d’elle.

Au même titre que les planètes, la lumière fait partie du cosmos créé par Dieu (cf.

Gen 1, 1-8, 14-19; Vesco, p.

957 ; Renaud, p.

6).

Ainsi, l’étendue céleste proclame la gloire et la majesté de Dieu (cf.

Ps 19, 2; Renaud, pp.

6, 19).

Dieu a créé le soleil et la lune pour marquer les temps de la nuit et du jour (Ps 104, 19-20; cf.

Gen. 1, Renaud, p.

19; Vesco, p.

962).

Le créateur a épinglé ces luminaires au firmament pour les cycles diurne-nocturne et des saisons (Girard, pp.

60-61, 65). Dieu est « transcendant et immanent à sa création » (Renaud, p.

86).

Il se sert de tous les éléments qui la composent à sa guise.

Dieu est donc en parfait contrôle sur sa création (Renaud, p.

8,9).

Il se déplace au moyen des nuages « sur les ailes du vent » (Ps 104, 3; Renaud, p.

30; Vesco, p.

964).

Il se sert aussi des vents et des éclairs pour communiquer ses messages mystérieux (Ps 104, 4; Girard, p.

57). Quoique les éléments de l’univers aient l’air de posséder une autonomie, « ils s’inscrivent dans le mouvement de l’action divine » (Renaud, p.

28).

Ces éléments ne sont pas des divinités indépendantes; ce sont plutôt des créatures au service de Dieu. Un simple ordre de YHWH et ils obéissent (Vesco, p.

1363).

Dieu se sert des forces de la nature à volonté.

Il les fait « entrer dans une symphonie comme autant d’instruments qu’il contrôle avec une parfaite souveraineté » (Vesco, p.

968).

Le cosmos en entier est donc entre les mains de Dieu.

Il en est le maître incontesté (Renaud, p.

28, 29).

Son regard fait trembler la terre et « s’il touche aux montagnes, elles fument » (Ps 104, 31-32; cf.

Gen.

1, 31; Renaud, p.

17; Vesco, p.

963).

C’est lui qui cause les phénomènes naturels, comme les tremblements de terre et « les éruptions volcaniques » (Vesco, p.

963). Dieu est le fondateur de la terre.

Il la fixe solidement sur ses bases (Ps 104, 5; Vesco, pp.

957, 960) et met de l’ordre dans le chaos.

Dieu préside à l’organisation du cosmos par sa parole (cf.

Ps 33, 9; Renaud, pp.

8-9; Vesco, p.

1363).

Le créateur exerce son contrôle sur les eaux qui, à l’origine, recouvrent la terre comme un vêtement : « celles d’en haut » et « celles d’en bas ».

À sa parole elles doivent se fixer dans le lieu qui leur a été assigné (Ps 104, 6-8; Renaud, p.

8).

Au lieu de dominer la terre, Dieu les soumet, les canalise, pour qu’elles soient au service de ses créatures (Vesco, p.

960).

Ainsi, Dieu fait boire les montagnes en déversant la pluie (Vesco, p. 960).

Les eaux d’en haut donnent de la pluie et les eaux d’en bas fournissent des sources.

D’eaux menaçantes qu’elles sont au départ, elles deviennent, sous l’ordre de YHWH, des eaux fécondantes (Ps 104, 3.6; Renaud, pp.

18,19; Girard, p.

55).

YHWH 3 possède une maîtrise parfaite sur la mer et ses monstres, symboles hébraïques des forces « hostiles et mauvaises » (Girard, p.

53).

Dieu a des réserves d’eau au-dessus du firmament (Ps 148, 4).

C’est là d’où vient la pluie au moyen d’écluses, que Dieu peut ouvrir ou fermer à son gré (cf.

Mal 3,10; Vesco, p.

1363). L’œuvre créatrice de Dieu est toujours actuelle (Renaud, p.

29; Vesco, p.

963). Dieu n’arrête jamais de créer.

Il est toujours « en train de créer dans l’aujourd’hui » de l’existence humaine (Auffret, p.

78), un concept que l’on retrouve au sein des autres conceptions bibliques de la création.

Ainsi, Dieu est « capable de renouveler » (Ps 104, 30; Vesco, pp.

953, 963).

La création n’est donc pas un acte passé.

Dieu la maintient, il est toujours à l’œuvre (Vesco, pp.

959, 967; Girard, p.

67). Dieu est invisible aux humains, mais le dynamisme de l’univers le leur révèle (Vesco, p.

968).

La création tout entière nous parle de Dieu.

Elle nous révèle plusieurs aspects de sa nature.

Outre sa splendeur, sa grandeur et sa majesté (Ps 19, 2; 104, 1b), les œuvres de Dieu témoignent également de sa sagesse (Ps 104, 24; 136, 5; Vesco, pp.

958, 962, 968).

L’organisation du monde terrestre évoque la puissance et la sagesse de Dieu (Renaud, p.

14).

Les éléments de la nature nous révèlent aussi l’infinie bonté de Dieu.

La pluie que Dieu déverse depuis ses chambres hautes (Ps 104, 3) fait pousser la végétation qui, en retour, sert à nourrir toutes les créatures de la terre, humains et animaux (Vesco, p.

961; Girard, p.

60).

Toute la création reflète la bonté de Dieu et se trouve à son service.

Elle représente le don de la vie de la part de Dieu aux êtres vivants (Renaud, p.

29).

Dieu est rempli de miséricorde.

Il a créé le monde « bon » (cf.

Gen, 1; Vesco, p.

969).

Le Dieu-Providence s’occupe de sa création (Vesco, p.

954) en mettant le cosmos au service des vivants (Renaud, p.

28). Il pourvoit à tout dans la marche du monde (Ibid.).

Il prend soin de la nature (Ibid.). Ainsi, Dieu crée l’harmonie du monde (Renaud, p.

19).

YHWH joue un rôle providentiel sur la terre entière (Vesco, p.

953).

C’est à cause de l’amour de Dieu que la terre ne chancellera jamais (Vesco, p.

954). Dieu est fier de sa création et il se réjouit de ses œuvres (Ps 104, 31; Renaud, p.17; Vesco, p.

958). Dans la théologie sapientiale de la création en général, on retrouve un concept familier chez les autres traditions déjà évoquées plus tôt : Dieu est le Maître. Il a tout fait, tout créé par sa parole (Si 42, 15; cf.

Gen 1; Lavoie, p.

141). 4 Dieu a créé la Sagesse en premier lieu et l’a répandue sur toutes ses œuvres (Si 1, 9; Lavoie, p.

141).

La sagesse étant une création de Dieu, elle n’est pas une divinité.

Elle est immanente au monde (Jb 28; von Rad, p.

173).

Cette sagesse, qui équivaut à l’ordre primordial que Dieu a attribué au monde, est ce qu’il y a de plus précieux (Jb 28; von Rad, p.

174).

La sagesse de Dieu a établi son droit de propriété en bonne et due forme et ce droit légitime s’étend sur le monde entier (von Rad, pp. 188-189).

La sagesse régit de la même manière la création extérieure aux humains (la nature) et le domaine social propre à ceux-ci (von Rad, p.

189-190). Dieu a créé le soleil, l’arc-en-ciel et l’être humain (Si 43, 5, 11; 10, 12; Lavoie, p.

142).

Dieu est l’auteur de tout ce qui est grand (Si 50, 22; Lavoie, p.

141).

Tout ce que Dieu accomplit est parfait et ses œuvres son « foncièrement bonnes » (Si 39, 16a; cf.

Gen 1, 1-2, 4a.

Lavoie, p.

143).

Le créateur est omniscient.

Il ne fait rien à la légère, rien ne lui échappe et il a tout créé dans un but précis (Si 39,19, 21; Lavoie, p. 144).

L’immutabilité du créateur garantit l’inaltérabilité de sa création (Si 42,21; 18, 16; Lavoie, p.

144). L’HUMANITÉ ET LA CRÉATION Dans les textes prophétiques, les humains occupent une place centrale dans la création.

Parallèlement aux astres du cosmos, qui sont les habitants des cieux, les êtres humains, créés eux aussi par Dieu, sont les habitants de la terre (cf.

Is 45,12; Vermeylen, pp.

214, 221). La théologie psalmique présente l’humain vivant avec ses semblables et toutes les autres créatures « sous le regard de Dieu… en interaction mutuelle… comme des pairs dont chacun se voit assigner un rôle particulier » (Ps 148; Girard, p. 534).

Dans le psaume 148, l’auteur évoque une fraternité cosmique, au sein de laquelle l’humain est égal aux autres créatures, qu’il s’agisse des autres humains, des éléments de la nature ou des animaux (Girard, p.

534). Pour l’auteur du psaume 148, la création entière est appelée à louer un Dieu créateur de l’univers et sauveur de son peuple.

(Vesco, p.

1365).

Les phénomènes atmosphériques, la nature, les humains et les animaux, qui font partie des œuvres de Dieu, s’unissent pour louer le Seigneur et témoignent de leur auteur (Ibid.).

Loin de supposer une quelconque supériorité humaine sur le reste de la création, le poème sous-entend que la louange des cieux envers Dieu sert de modèle à imiter pour les 5 humains (Vesco, p.

1361).

De fait, la création entière devrait inciter les humains de tous les âges, de tous les sexes et de toutes les conditions sociales à louanger Dieu (Vesco, pp.

1362, 1364). Dans le psaume 104, on souligne que l’humain a un rôle à jouer dans la création (Ps 104, 14-15.23), à l’instar des autres créatures de Dieu.

« Tous les êtres y trouvent leur place, solidaires entre eux » (Vesco, p.

969).

L’humain, tout comme les autres créatures, est quotidiennement témoin du renouvellement de la création (Vesco, p.

967). L’humain et la nature sont unis par le rythme que Dieu leur donne (Vesco, p. 968).

Le poème affirme que les animaux et la végétation, au même titre que les humains, sont bénéficiaires des dons de Dieu (Renaud, pp.

26, 28).

Les uns comme les autres, Dieu les nourrit (Girard, p.

70).

Dans sa bonté, Dieu abreuve les bêtes de la terre via ses sources d’eau (Girard, p.

58) et leur fournit un abri (Ps 104, 12-18; Vesco, p.

958).

Comme pour l’humain, leur existence dépend du souffle divin.

Dieu détient le pouvoir de vie ou de mort sur eux (Renaud, p.

16).

Si Dieu cache sa face, ils sont dans la terreur (Vesco, p.

963).

S’il retire son souffle, ils.... »

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