Les chats

« DOMESTIQUÉS MAIS INDEPENDANTS Comme les chiens, les chats sont de longue date des compagnons de l'homme mais, à la différence des représentants de l'espèce canine, ils sont restés trés individualistes, presque distants.

Le chat le plus sophistiqué demeure un prédateur efficace, capable de subvenir à ses propres besoins en cas d'abandon dans la nature.

Cet instinct de chasseur n'a pas disparu malgré des millénaires de domestication.

Du point de vue du comportemen� il y a peu de différences entre nos félins domestiques et leurs cousins sauvages des forêts européennes.

En revanche, les croisements et sélections successives ont engendré une grande diversité de morphologies et de pelages ORIGINE ET DOMESTICATION PREMIERS CHATS • Il y a 40 millions d'années, apparaît un carnivore à moitié cha� à moitié civette : P�ZFPTbus.

Il marche sur la plante des pieds, alors que notre chat marche sur les doigts mais sa morphologie évoque celle des chats.

• 15 millions d'années plus tard, un félin primitif fait son entrée en scène.

Il est digitigrade (marche sur les doigts), a la denture d'un chat, avec des canines développées et tranchantes.

Il s'appelle Pseudooilu�b^ •Il y a 12 millions d'années, les vrais félins sont désormais de notre monde avec des lions jusqu'en Italie, des lynx en Europe, des tigres géants en Chine, mais aussi des espèces plus petites, qui nous intéressent plus particulièrement : des chats sauvages comme le chtlf manul, encore présent en Asie, et le chat de Martelli.

Disparu depuis un peu moins d'un million d'années, le chat de Marte IIi est considéré comme l'ancêtre direct du chtlf sauvage actuel (Felis silvestris) et donc _ _ .._. llollde nos chats domestiques.

00MEmCAnON • Le Moyen-Orient berceau des premières civilisations est probablement le lieu de domestication des premiers chats sauvages africains (Felis silvestris libyca).

Des ossements de ces félins ont été retrouvés sur les s�es archéologiques datant de plus de 5 000 ans.

• Dans l'Égypte antique, les chats étaient les gardiens des silos à grains mais on les adorait également comme des dieux (Bast est la déesse-chatte égyptienne).

pouvaient même être momifiés.

• Les chats domestiques ont ensuite accompagné l'homme à travers le monde.

Grace aux Phéniciens, ils franchirent la mer Méditerranée puis se propagèrent en Europe.

• Les chats à poils longs ont vraisemblablement une origine un peu différente.

Ils descendraient d'une espèce sauvage à poils longs d'Iran ou d'Afghanistan, elle même issue du chat manul (Felis manul).

ANATOMIE ET MORPHOLOGIE • Le chat possède des caractéristiques anatomiques que l'on retrouve chez tous les mammifères (présence de poils, glandes mammaires ...

) mais son squelette révèle quelques traits remarquables.

• Les vertèbres, par exemple, sont reliées entre elles par des muscles et non par des ligaments comme chez l'homme, ce qui lui confère force et souplesse.

• Il ne possède pas de clavicules si bien que son poitrail, très étroit, lui permet de se faufiler partout • Ses dents (32 au total) sont celles d'un carnivore avec des canines bien développées et des molaires bien tranchantes, appelées « carnassières ».

• Son tube digestif est court, caractéristique des carnivores.

Celui du chien est proportionnellement un peu plus long car associé à un régime plus omnivore.

LA VISION • Le chat a une très bonne vision crépusculaire (lorsque la lumière est relativement faible).

On estime que sa vision est six fois plus sensible que la nôtre.

• Cette particularité est liée à la présence de nombreux batonnets (cellules visuelles responsables de la vision en basse intensité lumineuse), mais également à celle d'un tapi cellulaire réfléchissant (tapetum lucidum) à l'arrière de la rétine.

C'est ce « miroir » qui fait briller les yeux des chats dans la lumière des phares d'automobiles la nu�.

• Les chats perçoivent également les couleurs, ce qu'atteste la présence de cônes, cellules visuelles responsables de la vision des couleurs, dans leur rétine.

L'OUlE • C'est le second sens par ordre d'importance pour le chat.

Trente muscles moteurs orientent le pavillon de l'oreille en tous sens pour pouvoir localiser avec une grande précision l'origine des bruits.

• Le chat est beaucoup plus sensible que l'homme -et même que le chien- aux hautes fréquences.

C'est une excellente adaptation à la chasse car les petites proies émettent des sons dans ces fréquences aiguës.

• Les chats blancs, quelle que soit leur race, sont souvent affectés d'une surdité congénitale à cause d'une malformation de l'oreille interne.

L'ODORAT ET LE GOÜT • !:odorat est un sens bien développé chez tous les félins.

La muqueuse nasale du chat comporte près d'une vingtaine de millions de terminaisons nerveuses sensibles aux odeurs alors que celle de l'homme n'en possède que 5 millions (on en dénombre cependant près de 150 millions chez le chien).

• !:odorat est peu utilisé pour repérer les proies mais il joue un rôle important dans la communication entre les individus.

Les chats signalent leur présence et délimitent leur territoire en déposant des jets d'urine ou en se frottant la tête (qui porte des glandes odorantes) sur un support (arbre, mur, canapé, jambe d'être humain ...

).

• Les chats ne semblent pas très performants sur le plan du goût Ils manqueraient notamment de papilles gustatives responsables de la perception des saveurs sucrées.

I.E TOUCHER • Le sens du toucher est bien développé chez les chats.

Ils sont très sensibles aux vibrations par exemple.

Un chat allongé sur le sol perçoit, grâce à des récepteurs situés dans son ventre, les vibrations propagées par le sol, telles celles, très légères, que provoque le trottinement d'une souris.

• Les " moustaches » (vibrisses) jouent également un rôle important dans la perception des objets à courte distance, en particulier la nuit lieMI4U:jiJô!Jül LA CHASSE • Le chat est un carnivore et un prédateur : il montre une tendance naturelle à capturer des proies.

• Les bases du comportement de chasse sont innées, mais il doit apprendre à le maîtriser par imitation (d'abord auprès de sa mère puis avec ses frères et sœurs) et à perfectionner sa stratégie en fonction de ses erreurs pour devenir un chasseur digne de ce nom.

• Ses ancêtres sauvages chassaient à l'affût : le chat domestique fait de même.

Il s'approche silencieusemen� en s'abaissan� puis, lorsqu'il est suffisamment proche, il bondit sur sa proie.

Il chasse en solitaire, le plus souvent par jeu ou poussé par ses instincts que par nécessité vitale.

LA VIE SOCIALE • Le chat domestique est plutôt un solitaire mais les occasions d'interagir avec ses congénères ne manquent pas.

• Le mâle défend un territoire contre les intrus à l'aide de postures et de cris, qui suffisent généralement à les repousser, mais il peut également y avoir des affrontements (dont certains chats portent toute leur vie durant les cicatrices).

• Le marquage du territoire se fait par l'odeur, mais il peut également être visuel : le chat griffe un support bien visible pour que les autres chats soient informés de sa présence.

• Il existe également des territoires neutres, non défendus, où tous, mâles et femelles se retrouvent • Les chattes sont prolifiques car elles se reproduisent pendant une grande partie de leur vie, donnant naissance en moyenne à quatre chatons à chaque portée.

• Les périodes de chaleur, pendant lesquelles les chattes sont fécondes (œstrus), durent 2 à 4 jours et se reproduisent à 2 semaines d'intervalle.

Ce cycle se déroule au printemps et en été.

Cet état de réceptivité sexuelle se manifeste par un comportement particulier : position en« lordose» (avant abaissé, arrière relevé), feulements plus ou moins spectaculaires selon les races.

lŒI • Vermifuges, poudres insecticides et vaccins (le TCL protège contre le typhus, le coryza et la leucose féline) permettent de prévenir ou de traiter un grand nombre de troubles et maladies.

• Boules de poils : si le chat avale trop de poils en se toilettan� ceux-ci peuvent former une boule dans son tube digestif, que l'animal recrache généralement sans problème.

• Parasites externes : puces, teigne (mycose) ou gale (acariens).

• Parasites internes : ascaris ou ténias, provoquant des troubles digestifs.

• Toxoplasmose : infection parasitaire (protozoaire) généralement inapparente chez le cha� mais transmissible à l'homme et représentant un risque important pour la femme enceinte.

• Coryza : affection des voies respiratoires d'origine virale ou bactérienne, avec écoulement nasal et éternuements, accompagnés de conjonctivite.

• Typhus : maladie virale provoquant des troubles digestifs et une forte déshydratation.

• Leucose féline : tout comme le VIH responsable du sida chez l'homme, ce virus qui peut être mortel s'attaque au système immunitaire.

LES RACES DE CHATS DOMEmQUES CHATS À POILS LONGS L'ongoro • C'est probablement le premier chat à poil long.

apparu en Europe au XVI' siècle.

D'origine Turque, ce chat au caractère doux et joueur a été supplanté par les persans au XIX' siècle.

Cette race, qui a failli disparaître, doit sa survie au zoo d'Ankara.

· Tête : petite ou moyenne, nez long • Oreilles : grandes et pointues • Yeux : moyens ou grands, en amande, verts ou noisette.

• Corps : mince et athlétique • Pattes : longues et minces • Queue : longue, portée en panache • Fourrure : mi-longue, fine et soyeuse • Robe : nombreuses teintes (noire, bleue, blanche, grise, rousse, bicolore ...

). »