Les cathares
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
•
Cathare vient du grec katharos, qui
signifie "pur».
Le mot apparaît pour
la première fois dans le Sermon
contre les cathares du moine
allemand Eckert von Schtinau, paru
en 1163, pour désigner des
hérétiques de la région de Mayence
et de Cologne.
• Les cathares ne s'appelaient pas
eux-mêmes ainsi, mais plutôt" bons
hommes» et «bonnes dames», ou
mieux, "parfaits».
Albigéisme et
albigeois (peut-être d'après la ville
d'Albi) sont d'autres appellations
traditionnelles appliquées aux
cathares et aux vaudois (autre
mouvement qualifié d'hérétique
apparu à la fin du xu• siècle).
• Le catharisme a tenté d'établir
durablement une contre-Église
catholique, ce qui ne pouvait
manquer de lui valoir les foudres
de Rome jusqu'à son éradication
totale.
• Le Languedoc n'a pas eu
l'exclusivité d'accueillir le catharisme
- des communautés sont attestées
en Rhénanie, dans les pays de la
Meuse, en Flandre, en Champagne
(183 hérétiques y sont brûlés en
1239) et en Italie.
Mais le pays d'oc
fut le seul à subir la croisade et
l'Inquisition.
LES SUCCÈS DU CATHARISME
• Vers 1020 :venue d'Italie, une
hérésie est attestée à Toulouse par
Adhémar de Chabanne.
• Vers 1120 : le pape Calixte Il
dénonce l'hérésie.
Deux
hérésiarques en particulier, Pierre
de Bruis et Henri de Lausanne,
s'avèrent de zélés chantres du
catharisme.
«croyances
condamnables», mais
sans parvenir à endiguer l'hérésie.
Le Midi toulousain est alors
largement touché.
Le culte cathare
est encore pratiqué avec discrétion,
voire dans le secret mais cela ne va
pas durer.
• 1163 : le concile de Tours doit
reconnaître l'ampleur des
conversions.
• 116S : lors du concile de Lombers,
le cathare Ollivier est autorisé à
discuter de ses théories avec des
prélats catholiques.
• Mai 1167 : le premier concile
cathare se tient à Saint-Félix-de
Lauraguais sous l'autorité de
Nicétas, évêque hérétique de
Constantinople.
• Autour de 1200 : le catharisme
méridional est à son apogée.
Combien sont-ils? Les sources
fournies plus tard par les
inquisiteurs chargés de la répression
indiquent que le catharisme a
touché environ 10% de la
population urbaine : environ
1 000 personnes à Albi (ville de
B ooo à 10 ooo habitants), 2 soo à
Toulouse (environ 30000 habitants),
1 000 à Montauban (de 6000 à
7 000 habitants), 350 à Castres
(quelque 8000 habitants), etc.
Dans
les campagnes, l'information est
moins facilement disponible, mais
l'hérésie n'a certainement pas
concerné plus de 15% de la
population.
• S'ils sont si peu nombreux, c'est
que le catharisme est avant tout
une religion des élites urbaines.
Ainsi, à Albi, entre 1299 et 1301,
32 personnes sont arrêtées et
jugées; parmi elles, 1 artisan,
3 membres de la petite noblesse,
6 juristes ou notaires et
22 marchands.
Tous sont aisés.
La
plupart pratiquent l'usure (prêt à
taux élevé) : à eux tous, ils cumulent
1 057 débiteurs pour une créance
globale de 3 500 livres (il faut alors
au minimum &livres par an pour
vivre).
À Toulouse également, les
notables et les manieurs d'argent
sont les principales recrues du catharisme.
Le lien entre usure et
hérésie, constamment souligné par
l'Église, est donc une réalité.
·Le catharisme n'est ni une religion
populaire ni l'expression d'une
identité régionale tournée contre la
couronne de France.
Le petit peuple
se convertit très peu à l'hérésie.
On trouve des officiers royaux, y
compris français, parmi les cathares.
À Carcassonne, certains cathares,
issus de l'aristocratie, ont étudié le
droit à l'université de Bologne.
Le catharisme jouit d'ailleurs d'une
incontestable indulgence de la part
de la noblesse languedocienne.
Cette dernière préfère un clergé
cathare, peu avide des biens de ce
monde, au haut clergé catholique
qui, à force de donations et
d'héritages, assume désormais un
pouvoir temporel considérable.
Ainsi, le monastère de Lagrasse
possède quantité de villes et de
châteaux; et les seigneurs laïcs
de Pamiers ou de Moissac doivent
partager leurs pouvoirs sur ces cités
avec des abbés.
• Le catharisme est un manichéisme
radical, un affrontement entre les
principes du bien et du mal.
Les
cathares croient en un royaume invisible
et spirituel, œuvre de Dieu,
d'où le mal est exclu.
Par opposition,
ils développent un pessimisme
absolu à l'égard de l'univers
terrestre, créé par Satan, domaine
du mal et de la souillure.
L'enfer
n'est nulle part ailleurs que dans ce
monde.
• Les âmes déchues sont punies par
l'incarnation dans la matière des
corps ici-bas.
Elles expient leurs
fautes au fil de réincarnations
successives (métempsycose), jusqu'à
la purification finale marquée par le
consolament ou baptême de
l'Esprit.
Tous les sacrements de
l'Église sont contestés (baptême,
eucharistie, mariage, etc.).
Conséquence de la croyance en la
métempsycose, les cathares nient le
purgatoire.
• Les cathares nient aussi la Trinité :
selon eux, le Père est supérieur au
Fils et au Saint-Esprit.
Ils nient
également la réalité humaine du
Christ (docétisme), son incarnation
dans une chair mortelle, sa mort et
sa résurrection.
La Vierge est
considérée comme un ange, de
nature purement spirituelle.
• Ils condamnent Abraham, Isaac,
Jacob, Moïse, les Pères de l'Église
tout comme Jean-Baptiste, tous
considérés comme ennemis de Dieu.
Le diable est le véritable auteur de
l'Ancien Testament.
• Dans la Nouvelle Église, les femmes
sont à égalité avec les hommes; au
même titre qu'eux, elles peuvent
prêcher et sauver les âmes.
Cela
explique pourquoi tant de dames de
l'aristocratie languedocienne, à
11mage de la sœur du comte de Foix,
Esclarmonde, ont grossi les rangs
cathares.
• De fait le catharisme rejette
violemment la société féodale du
Moyen Age, dont il condamne les
ressorts.
Ainsi, un parlait qui a reçu
le baptême s'interdit de jurer, de
juger et de tuer.
Or le serment est à
la base des relations entre suzerains
f----------� et
vassaux; le droit de justice est un
UNE HIÉRARCHIE COMPLEXE
droit féodal essentiel; et la guerre
L'Église cathare compte plusieurs
est la raison d'être de la chevalerie.
échelons de fidèles.
Tout en bas, les • Le haut clergé du Languedoc, issu
sympatisants.
C'est dans leurs rangs de grandes familles seigneuriales
que sont recrutés les croyants, qui
refusent l'inféodation à Rome,
acceptés après des épreuves ne
fait pas grand-chose pour juguler
probatoires.
Ceux qui le souhaitent
l'hérésie cathare.
Le pape
peuvent ensuite choisir de solliciter
Innocent Ill envoie donc trois légats
le consolament pour devenir des à poigne pour remettre de l'ordre
parfaits.
Au préalable, un candidat dans
le clergé séculier
marié devra briser le lien du languedocien :il s'agit de maître
mariage.
Il devra se préparer une Raoul
et de Pierre de Castelnau,
année entière, s'Imposer des jeûnes tous deux moines de l'abbaye
répétés, recevoir l'approbation de dstercienne de Fontfroide, et
sa communauté.
Au jour dit,
l'évêque lui confie le livre des
Évangiles, lui impose les mains et
l'instruit de ses devoirs avant de lui
accorder le pardon de ses fautes.
C'est parmi les parfaits que sont
choisis les diacres et les évêques.
d'Arnaud-Amaury,
cistercien de
choc, lui-même abbé de Oteaux.
Les
cisterciens sont choisis pour leur
goût de l'ordre, leur mode d'action
autoritaire et leur sentiment
orgueilleux de prôner le
christianisme le plus authentique.
• Les légats pontificaux épurent
l'épiscopat avec sévérité.
Les
évêques de Béziers et de Viviers sont
suspendus; l'archevêque de
Narbonne est dénoncé; l'évêque de
Toulouse -siège stratégique -est
remplacé par un cistercien,
Foulques, abbé du Thoronet,
particulièrement intransigeant.
Parallèlement, sur les conseils de
Diègue d'Acébès, évêque d'Osma
(Espagne), les légats tentent de
calquer leur comportement sur celui
des cathares en renonçant aux
richesses extérieures, en allant à
pied, sans argent et sans appareil
fastueux.
Mais ni la purge
ecclésiastique ni l'humilité affichée
ne réduisent la dissidence
religieuse : la lutte spirituelle est
perdue sur le terrain.
• Un seul homme parvient à
marquer quelques points contre
Fanjeaux, à Prouille.
Cette fondation
marque les débuts de l'ordre des
dominicains, Ordo Proedicatorum
(Frères prêcheurs), qui naîtra un peu
plus tard.
• Les envoyés du pape vont alors
privilégier l'action politique en
contraignant les barons du Midi à
un serment de paix et en les plaçant
sous l'autorité du pape.
Le comte de
Toulouse Raymond VI refuse cette
soumission, en partie parce que le
mouvement cathare a sa sympathie,
et s'attire l'excommunication de
Pierre de Castelnau le 29 mai 1207.
LA PREMIÈRE CROISADE
CONTRE LES ALBIGEOIS
• 14 janvier 1208: alors qu'il vient
de rencontrer une nouvelle fois sans
succès le comte de Toulouse à Saint
Gilles-du-Gard, Pierre de Castelnau
est assassiné d'un coup d'épieu
dans le dos.
Raymond VI est-il le Carcassonne
Évéché cathare dès 1167,
devenue
possession de
Simon de
Montfort, elle
tombe en 1226.
Peyrepertuse Son seigneur,
Guillaume, est
désigné en 1229
«protecteur
des parfaits».
Il se révolte
contre le roi
de France
en 1240.
Quéribus
Dès 1233, il sert
de refuge ci
l'évêque cathare
Benoit de Termes.
Il capitule devant
le sénéchal
de Carcassonne
en 1255.
Termes
Ses seigneurs
- tel Benoît de
Termes, frère du
seigneur
Raymond, lui
même évêque
cathare -furent
d'ardents
défenseurs de
l'hérésie.
En 1209,
Termes est pris
après un stège
par les croisés.
Montségur
A plus de 1200 m
d'altitude, c'est
le symbole
de la résistance
cathare.
Il se rend
en 1244 apres dix
mo is de siège.
20 00
env1ron
Presque toute la
population
20 000
morts.
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