LES BOUCLES
Publié le 06/12/2021
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LES BOUCLES
On appelle « boucle « (en anglais "loop") un film hard extrêmement court de 6 à 10 minutes, en super 8 ou vidéo, monté sur un appareil de visionnement de telle façon qu'il défile indéfiniment. Seul le jeton glissé dans la fente relance la manoeuvre. Les pre¬miers appareils à boucle sont apparus dans les « Penny Arcades «. Les boucles projetées alors étaient en général d'innocents effeuillages. Puis on est graduellement passé du soft au hard (1960 à 1975),
Le hard clandestin est lui aussi un film court (8 à 10 minutes sauf exception rare). Mais il est presque toujours élaboré. Il y a une intrigue (souvent humoristique), des person¬nages, une situation. Des intertitres apportent les dialogues nécessaires et même construi¬sent l'espace et le temps.
La boucle, elle, ne construit pas, ne raconte pas ; elle montre.
On aurait pu croire que l'apparition du hard légal amènerait la disparition des bou¬cles pornographiques. Il n'en a rien été. On peut même dire que paradoxalement la léga¬lité a multiplié les boucles. A cela deux raisons fondamentales.
«
LES BOUCLES
On appelle «bo u cle» (en ang la is "loop ") un film ha rd ex trêm em ent court d e 6 à IO minut es, en s uper 8 o u vid éo, mo nté s ur un a ppare il d e v is io nne m ent de te lle faço n qu'il défile ind éfin im ent.
Se ul le je to n gli ssé
d a ns la fent e re la n ce la manœ uvre.
Les pre
m ier s a ppa re ils à bo ucle so nt a pparu s da ns les « Pe nny A rcades ».
L es bo ucles proje tées alors
é ta ient en généra l d'inn oce nts effe uillages .
Puis on est grad uellem ent passé du sof t au
ha rd ( 196 0 à 1975),
L e h ard cla ndes tin est l ui aussi un film
co urt (8 à I O minut es sa uf exce ption rar e) .
M ais il es t presque to ujours éla bo ré.
Il y a une
intri gu e (so u vent hum oristiqu e), d es perso n
n ages, une situa tio n.
D es int ert it res a pport ent
l es dial ogues nécessa ires et m êm e co ns trui se nt l'es pace et le temps.
L a bo ucle, e lle, n e cons truit pas, ne ra co nt e
p as ; e lle m ont re.
On a u ra it pu cro ire que l 'appariti on du ha rd léga l amènera it la d is p a riti on d es bo u cles po rn ogra phi ques.
Il n'e n a rien été .
On p eu t m êm e dire que p ara doxa le m ent la léga
lit é a multipli é les bo ucles .
A ce la deu x ra iso ns
fo n
damen tales.
L 'une es t l iée à la na tur e mêm e du dés ir
m asc ulin : il mo nte rap ideme nt, il explose ful
g urant, il r e to mb e a uss itô t.
Les sexs ho ps
offre nt donc des cab ines où l e sp ec ta te ur,
se ul, ass is te à une scè ne pornogra phiqu e
t y p ée .
Il est significatif qu 'à Pigalle (com me
s ur l a 4 2' Ru e) se tro u vent cô te à côte , des
sa lles où l e sp ec ta te ur, avec un se ul billet,
ass is te s uccess i vement à tro is film s ba rd s di f fér e nt s : soi t 3 à 5 he ures de sp ectac le pour 30 fr ancs - et d es sexs ho ps où l es cabin es de
p ro jec tio n vi déo off re nt tro is bou cles de IO minut es ch acu ne po ur 50 fra ncs.
L'h o mm e
p ressé ch o is it la bou cl e.
D eu xième raiso n plu s fondament al e: dans
l ' infini e var iété des fantas mes, ch a que indi
v id u m âle ne se me t e n bra nle, en gé néra l, q ue
p o ur un ou d eu x thèmes extrêmem ent préc is .
N
o
mbr e de s pec t ate urs po tenti els du film
h a rd de 90 minut es hési te nt à e ntr e r d ans une
s all e: il leur faudr a acce pter un e intri gue e t
un e abo ndance de figures am oure uses qui
l e ur so nt to ta le m e nt indiff ére nt es , ava nt d 'ar
rive r, éve ntu elleme nt à LA scène q ui les
a ccroc h e.
La bo ucle, e lle perm et l e choix exac t.
Ra pid e, effi cace, fa bule u se me nt «po intu e», elle combl e à merv e ille un client q ue la ric h esse du m arc h é a re ndu ex igea nt: « les bie nnes» , tri ole t, so do mie, bo ndage, « bl acks and blo nd es », do m in a tri ces , « gol den sh owe r '>, femm es ép ilées , femm es
o bèses ...
L e ré p ert oir e es t imm en se .
Sur ch a que ca bin e v idéo la ja que tt e é pin glée perm et à
l 'am ate ur d e c ho i sir avec préc is io n.
Ph oto e t
l ége nde lui perm ette nt d'év iter une a ttent e
i r rita nte , un mystè re do nt il ne veut à a ucun
pri x.
Ca r, d a ns ce h ard-l à, rien n 'est pire que
l a déce p tio n .
D an s ce
tte multipli cit é de bo ucles il ex is te
plu sie urs ge nres.fasc inants d'où le « po rn o» a tota le m ent disp a ru .
C it ons: M IL K Y MAMAS @ : une fe mm e seule appa raî t deva nt la ca méra qu'e lle rega rde.
E n
s ile n ce , ou en murmu ran t dou ce ment à un invis ibl e bé b é, e lle dén ude sa poit rin e e t presse do uce ment son se in.
L e lai t sor t l ent e
m ent en go uttes (d a ns un zoo m ava nt obli ga
t o ir e) ou j aillit au co ntrai re en t raînées lumi
n e u ses s
ur fond noi r.
P R EGNANT MAMAS @: un e femm e nue,
e n ce int e de huit m ois appara ît : la ca méra
r es te s ur p ied .
L a femm e to urn e le nte m e nt sur elle-mêm e.
E lle s'a llonge pa rfo is s ur un di van
o u un lit prépa ré d errière e lle.
La caméra
ca dre , so ulig ne la sph ère de so n ventre .
Pas le
m o indr e ges te o u a ttitud e é qui vo que: to ut au
plu s so ut ient-e lle ce ventre à deu x m a ins.
Six minut es.
U ne cé ré m o nie sec rè te .
C'es t
t o u t.
@ S H AVE -TA I L.
@F REEWAY HONEY ..
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