Les Bonnes de Genet, le dénouement

« Le dénouement Les Bonnes , Genet (1947) INTRODUCTION : Présentation de l'auteur et de la pièce : Jean Genet, dramaturge français du 20ème qui a connu la prison, écrit Les Bonnes en 1947.

C'est l'histoire de deux soeurs, Claire et Solange, au service d'une patronne, Madame.

Leurs rapports oscillent entre haine et désir.

Elles répètent chaque soir la même cérémonie obsessionnelle pour tuer Madame. Situation de l'extrait étudié : Après une nouvelle répétition de l'assassinat de Madame (jouée par Claire), le jeu prend une forme tragique et finit par la mort réelle de Claire.

Ce texte fait immédiatement suite à la tirade de Solange et à son désir d'émancipation de la tutelle de Claire.

C'est la toute fin de la pièce. Problématiques : Comment se met en place le théâtre dans le théâtre ? Solange, instrument et marionnette aux mains de sa sœur ? Claire, metteur en scène de sa propre mort ? La fin de la soumission de Solange et de la domination de Claire ? LECTURE Annonce du plan : Nous analyserons dans un premier temps la répétition tragique de la mort de Madame (qui finit par celle réelle de Claire), puis nous montrerons la fin du jeu de soumission/domination. DÉVELOPPEMENT I.

Une répétition tragique : * Claire se déguise de nouveau en Madame mais cette fois, ce n'est la fin fantasmée de Madame (par le jeu) mais la fin réelle de Claire (son suicide) qui va boire le tilleul empoisonné. * Solange veut en finir avec le jeu : "Nous sommes mortes de fatigue.

Il faut cesser." La fatigue extrême est la seule mort que Solange accepte, or Claire veut vraiment mourir car elle se rend compte que c'est sa seule chance de tuer Madame : Elle ne peut pas tuer sa maîtresse donc elle va se tuer pendant qu'elle est déguisée en Madame. * Claire, comme au théâtre est metteur en scène de sa mort, elle donne des ordres : "Obéis-moi !", "Répète !" * Solange reste vivante mais a l'apparence de la mort : "Tu ne vois donc pas comme je suis faible ? Comme je suis pâle ?" * Les deux soeurs, comme au théâtre, répètent comme un acteur qui apprend son rôle : Solange répète sans réfléchir, comme une marionnette les mots de Claire : "Car il faut qu'elle dorme" (deux fois) "et que je veille." (deux fois).

Claire parle de la mort d'une manière détournée : elle utilise l'euphémisme du sommeil. * Claire n'a pas l'impression de mourir puisqu'elle est déguisée en Madame.

Selon elle, c'est Madame qui meurt et non vraiment elle (mise en abyme ou théâtre dans le théâtre).

La mort de Claire = la fin du jeu entre les deux soeurs mais aussi la fin de la vraie pièce de Genet II.

La fin du jeu soumission/domination : * A d'autres moments, Claire a conscience qu'elle va mourir : "Tu seras seule pour vivre nos deux existences." Cela prouve le dédoublement de personnalité de Claire (proche de la schizophrénie).

Elle dit à Solange : "N'oublie pas que tu me portes en toi .

(...) Nous serons belles, libres et joyeuses." Claire utilise ici le pronom personnel de la deuxième personne du pluriel or, seule Solange vivra.

On peut aussi se demander comment Solange sera-t-elle libre au bagne (peut-être est-ce une contradiction née de la folie de Claire ?).

Claire, quant à elle sera libre car elle sera morte et donc elle sera délivrée de l'obsession de jour Madame. * Solange résiste et nomme la maladie de sa soeur : "Tu es folle." Elle préfère la fuite au meurtre/suicide : "Nous allons partir." Mais, finalement, la domination de Claire sur Solange se poursuit lorsque Claire insulte Solange pour la pousser à obéir : Tu es lâche.

(...) Ne n'interromps plus.". »