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Les aspects comiques d'une pièce de théâtre (texte et représentation) ne servent-ils qu'à faire rire ? Vous vous appuierez pour répondre à cette question sur les pièces que vous aurez lues ou dont vous aurez vu une représentation.

Publié le 02/12/2021

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Introduction: [ Entrée en matière]Depuis l'antiquité et jusqu'à l'époque classique, le théâtre est un genre où l'on a toujours distingué la tragédie de la comédie; cette dernière se définit essentiellement par le fait qu'elle provoque le rire. Mais il serait regrettable de la réduire à cette seule caractéristique. 

[ Problématique] On peut alors se demander quelles sont les fonctions des aspects comiques dans une pièce de théâtre.

[ Annonce du plan] Après avoir étudié la façon dont la comédie nous divertit, il faudra examiner quels sont les autres objectifs qu'elle poursuit.

 

 I ) Les aspects comiques d'une pièce : effets les plus évidents :

 A) font rire :

 C'est leur objectif premier : ex. : dans On purge bébé, de Feydau : Follavoine, qui a marqué tant de mépris face à l'ignorance de Rose, se ridiculise à son tour puisque le lecteur comprend qu'il ne sait pas  orthographier « Hébrides «. ( On peut parler ici de « l'arroseur arrosé «).

 => Voilà pourquoi de nombreuses scènes de comédie reposent sur le comique de gestes : ex. : scène du sac dans Les Fourberies de Scapin; gestuelle du professeur dans La leçon, de Ionesco.

 B ) soulignent le ridicule ou les excès de certains personnages :

 Cf le comique de caractère : ex. L'Avare, de Molière, mais aussi presque tous les personnages de vieillards dans les comédies du même auteur (  bernés et ridiculisés par leurs fils ou leurs serviteurs, amoureux d'une jeune fille qui n'éprouve rien pour eux...). En faisant rire de leurs excès, le dramaturge montre qu'ils ne sont pas conscients de leur âge ou de leurs défauts.

 Lorsque la comédie ridiculise toute une catégorie de personnes, il s'agit alors d'une comédie de mœurs, qui est la satire de certaines pratiques sociales; ex. : les médecins ridiculisés par Molière ou les employés de bureau par Ionesco, au travers des personnages de Botard et Dudard ( Rhinocéros).

 

 => Donc la comédie est avant tout un divertissement, elle distrait le lecteur ou spectateur en le faisant rire de différentes façons; mais ne sert-elle qu'à cela?

 

 II) Castigat ridendo mores: « elle corrige les mœurs en riant «

  C'est la devise de la comédie, illustrée en particulier par Molière. 

 A ) «  en riant «

 En effet, il a montré les défauts et les excès de plusieurs catégories de personnes dans ses pièces; ex. : les femmes qui  se consacrent exclusivement à l'apprentissage  de connaissances  au détriment de tout le reste ( Les Femmes savantes); les Précieuses, victimes d'une mode dans leur façon de penser et de parler : Les Précieuses ridicules ( mais ici Molière ne condamne que les excès des Précieuses, d'où la précision « ridicules «) + ex du bourgeois gentilhomme: les bourgeois enrichis qui veulent imiter les nobles.

 B ) « Elle corrige les mœurs «

 Le procédé fonctionne d'autant mieux que le rire est bien plus plaisant ( nous venons de voir qu'il est divertissant ) qu'une leçon de morale; de plus, on est plus vexé d'être ridiculisé que de recevoir une leçon; c'est pourquoi, selon le sujet de ses pièces, Molière a eu de nombreux ennemis : ceux-ci voyaient bien que l'attaque portée contre eux touchait son objectif ( ex. : les faux dévots ridiculisés dans Le Tartuffe).

=> Le spectateur, s'il retrouve ses propres défauts sur la scène, voudra s'en corriger pour ne plus être ridicule; ex. :les avares, avec le personnage d'Harpagon.

 

=> Fonction moralisatrice de la comédie. Mais ses aspects comiques peuvent aussi servir une réflexion plus vaste encore :

 

 III ) Le comique qui dénonce et qui pose question :

 A ) Les situations peu plaisantes mais dont on fait rire :

 Parfois, les aspects comiques d'une pièce permettent de dénoncer certaines situations ou rapports de force qui n'ont en eux-mêmes rien de comique; ex. : L'Ile des esclaves, de Marivaux, qui fait rire sur les relations entre maîtres et valets au XVIII° siècle, mais en montre aussi la cruauté et l'absence d'humanité ( idem, dans une moindre mesure, avec On purge bébé : relation de Rose et Follavoine, où celui-ci n'a aucune sympathie pour elle).  

 => le dramaturge utilise alors beaucoup le comique de situation ( cf quiproquos du texte C, coups de théâtre chez Marivaux).

 

 B ) La réflexion sur la condition humaine :

 Le « théâtre de l'absurde «, avec en particulier Becket et Ionesco, reflète une vision du monde selon laquelle la condition humaine serait absurde car privée de sens.

  Pour illustrer cela, ces deux dramaturges placent leurs personnages dans des situations répétitives et vaines (Beckett : En attendant Godot, où les deux personnages attendent en vain pendant toute la pièce Godot, qui ne viendra pas, ou Ionesco: La Cantatrice chauve, qui commence et se termine par les mêmes répliques => cf répétition des tâches quotidiennes, qui fait prendre conscience de l'absurde).

 Surtout, ils jouent sur le non-sens des dialogues pour souligner l'absurdité de la condition humaine : cf La leçon, où les paroles du professeur en arrivent à ne plus rien signifier de cohérent  : les exemples qu'il donne n'illustrent absolument pas la règle qu'il a énoncée auparavant (=> comique de mots).

 

 => Les procédés de la comédie servent donc aussi en définitive à exposer des opinions ou des visions du monde qui n'ont rien d'humoristique; mais si l'on revient encore à la fonction de divertissement du comique, cela permet donc aux dramaturges de mieux convaincre leurs spectateurs ou lecteurs.

 

 Conclusion : [ Bilan] Le comique d'une pièce de théâtre est donc bien destiné à provoquer le rire chez le spectateur, il a avant tout la fonction d'un divertissement; mais il sert aussi de leçon de morale d'une efficacité redoutable, et permet même au dramaturge de représenter sa vision des rapports sociaux ou de la condition humaine. [ Réponse] Paradoxalement, les aspects comiques d'une pièce de théâtre ne servent pas uniquement à faire rire.

 [ élargissement] Parallèlement, on pourrait aussi étudier les objectifs poursuivis par les auteurs de tragédies, avec en particulier le rôle de la catharsis, spécifique à ce genre théâtral.

 

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