Les anévrismes
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
1 ANEVRYSMES DE L’AORTE ABDOMINALE ET DE SES BRANCHES
H.
Boccalon et J.P.
Bosssavy
INTRODUCTION
L’anévrisme artériel est une pathologie de la paroi artérielle responsable d’une dilatation localisée
permanente de la lumière, avec perte du parallélisme des bords du vaisseau.
On en distingue deux formes
anatomiques principales :
Les anévrismes vrais : la paroi artérielle est distendue mais elle constitue la paroi de l’anévrisme.
Selon son
aspect, on distingue :
les anévrismes sacciformes
les anévrismes fusiformes
Les faux-anévrismes : c’est l’organisation d’une poche formée par extravasation de sang, située à côté et autour
de l’artère qui l’alimente; la paroi est fibro-conjontive, néoformée.
Ces anévrysmes peuvent être uniques ou multiples.
Leur principale localisation est l’anévrisme de l’aorte
abdominale sous-rénale mais tous les segments de l’aorte peuvent être touchés.
Les anévrismes périphériques
concernent les branches de l’aorte.
Les plus fréquents sont les anévrismes de l’artère poplitée.
Ils sont associés à
l’anévrisme aortique dans presque 50% des cas.
Enfin ces anévrismes peuvent concerner les artères viscérales.
Les anévrismes de l’aorte et de ses branches périphériques s’opposent du point de vue pronostic : l’anévrisme de
l’aorte abdominale fait courir un risque de rupture avec menace vitale par hémorragie interne, l’anévrisme des
artères des membres fait courir un risque de thrombose avec menace de perte de membre par ischémie.
I - ANEVRISME DE L’AORTE ABDOMINALE
Il touche quasi-essentiellement le segment V de l’aorte soit l’aorte sous-rénale.
1 - Etiologie :
1,1 Athérome (95% des cas)
Favorisé par les facteurs de risques habituels, il touche l’homme (10H/1F) de 60-70 ans.
1,2 Etiologies rares
1,2,1 Syphilis : concerne plutôt l’aorte thoracique (segment IV), mais l’aorte abdominale
peut être touchée.
Le patient est généralement plus jeune.
1,2,3 Infection : elle provoque une ulcération pariétale puis une perforation donnant
naissance à un faux-anévrisme.
Cette complication se rencontre au cours des endocardites, des septicémies, des
septico-pyohémies.
Il fut noter qu’une infection peut se greffer sur un anévrisme préexistant qui est dans ce cas
un anévrisme vrai.
1,2,4 Congénitaux : maladie de Marfan, maladie d’Ehlers-Danlos qui sont responsables
d’anomalies au niveau tissu élastique rendant la paroi artérielle très fragile.
1,2,5 Traumatiques : les traumatismes pénétrants et fermés (dilacérant la paroi) entraînent
la formation de faux-anévrismes.
1,2,6 Faux-anévrismes sur anastomose prothétique : leur fréquence augmente avec
l’accroissement de la population porteuse de prothèse vasculaire.
2 - Physiopathologie
En ce qui concerne la principale entité, à savoir l’anévrisme athéromateux.
2,1 Sa constitution fait intervenir des facteurs :
2,1,1 Pariétaux : destruction progressive des tuniques pariétales par le développement de
l’athéromatose
2,1,2 Génétiques : non encore élucidés mais probables comme en témoigne l’existence
d’anévrismes familiaux
2,1,3 Hémodynamiques : tourbillons du flux sanguin en amont et au niveau de la
bifurcation aortique qui entraînent une augmentation des pressions pariétales.
Ce phénomène s’exerçant sur une
paroi fragilisée ayant perdu son élasticité, va entraîner une dilatation fusiforme de l’artère.
Un cercle vicieux
s’instaure alors puisque l’augmentation du diamètre provoque une augmentation des pressions pariétales selon la
loi de Laplace aggravant l’augmentation du diamètre : l’anévrisme grossit jusqu’à la fissuration et/ou la rupture..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓