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Léovigied

Publié le 16/05/2020

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« Léovigiedrégna de 568 à 586 Roi wisigothique de l'Espagne.

Après la mort d'Atanagild (567), le duc de Narbonne, Liuva, fut élu roi, mais soit qu'ilfût déjà malade, soit que son élection eût été purement locale, il associa au pouvoir son frère Léovigild, quicommandait à l'intérieur de la péninsule, vraisemblablement à Tolède.

À la mort de Liuva, au printemps de 572,Léovigild resta seul roi.

Il était un homme d'une grande intelligence et d'une volonté intrépide.

Avec une décision quidevait soulever de nombreuses oppositions, il se proposa une double tâche : unifier et réorganiser le royaume. L'Espagne n'était pas alors unifiée.

On y trouvait le royaume des Suèves au Nord-Ouest, à l'Est et au Sud, lesrégions occupées récemment par les Byzantins, au Nord, des peuples qui, comme les Cantabres et les Vascons,s'étaient déclarés indépendants après la chute de l'Empire.

D'autres régions étaient faiblement assujetties.

Lenouveau roi devait vaincre aussi la résistance de la noblesse et l'opposition de la hiérarchie catholique.

Il commençapar entreprendre une série de campagnes contre les ennemis de l'État wisigothique : en 570, expédition contreMalaga et la Bastetania, dominées par les Byzantins ; en 571, conquête de Medina Sidonia sur les Impériaux ; en572, domination de Cordoue et de nombreuses villes, dont la juridiction s'étendait sur toute la partie occidentale dela Bétique.

La même année, comme le roi des Suèves s'était hasardé à pénétrer jusqu'à la Ruconia, c'est-à-dire larégion des Berones ou Rioja actuelle, il marcha contre lui et le battit.

Nouvelle campagne l'année suivante poursoumettre les zones limitrophes des Suèves : la Sabaria, au Sud, région de Zamora et Léon, et les Sappes, à l'Est,près des Asturies.

En 574, ce fut l'expédition à Cantabria, avec la conquête d'Amaya, une des villes les plusimportantes, suivie de la soumission du pays.

L'année suivante, il entre en Galice pour étouffer la rébellion del'Hispano-Romain Aspidius dans les “ montes Aregenses ”, province d'Orense, pénétrant de là à l'intérieur du royaumedes Suèves, dont le roi Miro fut contraint à demander la paix, qui lui fut accordée pour quelque temps.

Ce fut letemps nécessaire pour marcher vers le Sud, écraser un soulèvement qui, appuyé peut-être par les Byzantins, avaitsurgi dans l'Orospeda, au sud de Grenade.

Après avoir anéanti les insurgés, il dut apaiser les craintes des nobles etdes campagnards.

Dans les inscriptions des monnaies : “ Toledo justus, Elbora justus ”, on voit avec raison desallusions aux opérations militaires entreprises pour en finir avec des mouvements de révolte à Tolède, à Saldana(Palencia) et à Ibor ou Talavera de la Reina.

En général, Léovigild était rigoureux dans ses châtiments : l'exil, laconfiscation, la réclusion, la mort.

Aspidius, le révolté d'Orense, fut emmené à Tolède et dépossédé de ses biens.Nous connaissons une autre campagne qui eut pour but l'apaisement de la région méditerranéenne depuis lafrontière avec les Byzantins jusqu'à Narbonne et qui se situe en 578.

Grégoire de Tours nous raconte un faitmiraculeux qui eut lieu à cette occasion dans un monastère de la région de Valencia.

Nous avons aussi letémoignage des monnaies, qui parlent cette fois de pardon.

Après toutes ces expéditions, Léovigild fonda à l'est deTolède, dans l'actuelle province de Guadalajara, une ville qu'il appela Reccopolis, du nom de son second filsReccared.

C'est un événement que la Chronique du Biclarensis attribue à l'année 578. Toute cette activité militaire allait de pair avec la réorganisation de l'État.

Nous savons par saint Isidore, et lesmonnaies viennent le confirmer, que Léovigild fut le premier à doter la royauté d'attributs qui la différenciaient desnobles et des citoyens.

Il se présenta à son peuple, revêtu du manteau royal et assis sur son trône.

Une autreinnovation qui déplut profondément à l'aristocratie fut de mettre à la tête d'importants territoires ses deux filsHermenegild et Reccared.

Il ne s'agissait pas d'une division du pays, mais d'une association au pouvoir qui préparaitla succession.

Cette initiative, prise en l'année 573, fut la cause de plusieurs soulèvements sévèrement réprimés.

Àl'ordre politique administratif, appartient aussi la réforme du code d'Euric.

“ Pour ce qui se rattache à la législation,nous dit saint Isidore, il corrigea tout ce qui n'était pas bien établi par ses devanciers, ajoutant un grand nombre delois nécessaires et éliminant les inutiles.

” On a appelé cette correction le Codex Revissas.

Nous n'en avonsconservé aucun manuscrit, mais plusieurs de ses lois figurent dans le Liber Judiciorum avec la note Antigua etquelques-unes nous ont été transmises par les manuscrits de la Vulgate.

Il n'est pas encore un Code pour lesWisigoths et les Hispano-Romains, comme l'ont pensé quelques-uns, mais nous pouvons y déceler la tendance àeffacer les différences entre nationalités.

La “ prisca d'Euric ”, qui interdisait le mariage entre Goths et Romains,était abrogée par l'Antiqua : Sollicita Cura.

Suivant cette même tendance, Léovigild unifie la procédure judiciaire etromanise le droit des héritages.

Une autre loi faisait disparaître la différence de juges et de juridictions entre lesdeux peuples qui, d'autre part, continuaient à avoir leur propre droit. L'idée de l'unité hantait le roi de Tolède.

C'est elle qui le poussa à réaliser l'unification de son royaume, même dansles pratiques religieuses.

Comme il était arien, ainsi que tout son peuple d'origine germanique, il décida d'imposer sescroyances sur les trois personnes de la Trinité à tous ses sujets, ce qui provoqua une opposition générale de la partdes catholiques.

Le roi, alors, convoqua à Tolède un concile d'évêques catholiques et ariens dans lequel il fitapprouver une formule conciliatrice mais au fond hétérodoxe sur la doctrine de la Trinité.

En même temps, pourdonner des facilités à tous ceux qui voudraient passer du catholicisme à l'arianisme, on décida qu'il n'était pasnécessaire de renouveler le baptême.

Ce fut un échec complet.

Seul Vincent de Saragosse accepta l'accordconciliaire ; tous les autres affirmèrent vaillamment leur foi catholique, et les plus décidés furent envoyés en exil.Parmi eux se trouvait l'évêque de Mérida, Massona, un noble wisigoth qui était entré dans l'Église catholique, vraigénie organisateur, fondateur d'églises, d'hôpitaux, d'ateliers, de caisses économico-sociales, et qui exerçait unevéritable principauté dans son diocèse.

Léovigild eut un intérêt spécial à le gagner.

Trois fois, il lui envoya sesmessagers.

Enfin, il le fit venir en sa présence et se vit obligé de l'enfermer dans un monastère. La contradiction éclata même dans la famille royale.

De son premier mariage avec une femme qui, selon quelqueshistoriens, appartenait à la famille même de saint Léandre et saint Isidore, Léovigild avait eu deux fils, Hermenegild. »

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