Léopold Sédar Senghor: femme, amour et nature
Publié le 19/12/2021
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«
Introduction
Léopold Sédar Senghor reprend une longue tradition poétique qui lie la nature et la
femme.
Mais le lecteur sent fort bien qu'il ne s'agit pas, dans ce poème, d'une simple
convention littéraire.
La symbiose est totale.
La force de la nature africaine, la sensualité,
le lyrisme, tout concourt à faire de ce texte un bel hymne à la négritude.
Il sera possible
d'étudier la correspondance avec le continent et l'éloge vibrant de l'amour.
Développement
Le plan de la première partie sera plus succinct que celui de la seconde.
En effet, la
comparaison de la femme et de la nature fait, par la suite, l'objet d'une rédaction
complète.
• Première partie : la femme et la nature
La correspondance est évidente.
A l'intérieur de cette partie, on peut classer les
remarques par thèmes : la lumière, la force, la fragilité, etc.
Il est possible aussi de les
répartir en tenant compte des procédés d'écriture.
Les éléments se répondent par
analogie, mais aussi par contraste.
C'est cette seconde organisation qui a été retenue.
— La correspondance par analogie Elle se manifeste tout d'abord par la nudité.
Ensuite,
de nombreux éléments rappellent la nature africaine : gazelle et savane.
Ici, l'on traite ce
qui appartient spécifiquement à l'Afrique.
La similitude n'est pas déterminée géographiquement : « fruit » et « soleil » encore que
ce dernier puisse caractériser le continent noir.
— Une correspondance par contraste
On insiste surtout sur l'ombre et la lumière, le calme et le tourment.
Toutefois, les thèmes ne se combattent pas, l'impression est plutôt celle de la
complémentarité.
• Deuxième partie : l'éloge de l'amour
— La mort, la vie
Toutes deux ne sont que les facettes de l'amour.
En effet, la vie anime tout le texte par
l'intermédiaire de la sensualité.
Ainsi «savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent
d'Est».
Il faut noter, à propos de cette phrase, la confusion entre l'Amour de la femme et
celui de la nature.
En outre, «ferventes» exprime bien une ardeur, mais aussi un aspect
quasi religieux.
Rien de dégradant dans ces plaisirs parce qu'ils sont le triomphe de la
vie.
La mort, présente à la fin de la première strophe, n'a rien de désespéré.
L'amour
«foudroie», mort d'autant plus violente qu'elle touche «en plein c œur».
Rien de la
sensualité morbide de Baudelaire; on penserait plutôt à l'extase de sainte Thérèse par Le
Bernin.
A la fin du texte, la notion du temps qui passe ou plutôt de la beauté éphémère
introduirait comme une nostalgie.
L'image du feu, pur, de la foudre qui ne laisse pas de traces fait place aux cendres.
Pourtant, le poème se termine à nouveau sur l'espoir puisque cette disparition servira à «
nourrir les racines de la vie ».
Que ce soit dans les airs, avec «l'éclair de l'aigle» ou sous
terre, avec «les racines», la vie triomphe toujours.
Même le destin jaloux de la beauté,
comme les dieux grecs le sont aussi des hommes, se plie au mouvement universel.
— L'amour ferment de l'inspiration poétique
Là encore, Senghor renouvelle un thème traditionnel : «bouche qui fais lyrique ma
bouche».
La neutralité du verbe «faire» accentue la valeur de l'adjectif, la phrase
s'encadre par les deux mêmes mots qui s'appellent.
Le lyrisme imprègne tout le texte
marqué par une vaste incantation.
La disposition «femme nue, femme noire», «femme
nue, femme obscure » est construite en chiasme.
A chaque strophe le thème est posé et
les images, souvent longue suite d'appositions, se succèdent comme autant
d'illuminations.
Le rôle du poète est assigné : «forme que je fixe dans l'Eternel».
La polysémie de «fixe»
laisse une ambiguïté : s'agit-il d'une contemplation, d'un regard fasciné sur cette beauté.
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