Léon XIII.

« Léon XIII. Après la mort de Pie IX, dont le pontificat avait été marqué par des luttes violentes, Léon XIII (1878-1903), anciencardinal-archevêque de Pérouse, apparaît comme un pontife conciliant à l'égard des États et, dans une certainemesure, des préoccupations de l'époque. En effet, il se distingue totalement de son prédécesseur : 1) En s'efforçant de régler les conflits en suspens :— en Allemagne, où il obtient par sa modération le retrait progressif du « Kulturkampf » ;— en France où, peut-être sur les conseils du cardinal Lavigerie, il conseille le ralliement » à la République et laprudence devant la politique scolaire. 2) En s'intéressant aux questions sociales : l'encyclique Rerum novarum critique les abus du capitalisme, quiconduisent à confier le pouvoir économique et politique à une « faction...

qui détourne le cours des richesses...

verselle ».Mais cette modération et cette souplesse ne signifient nullement que Léon XIII abandonne les principes défenduspar Pie IX :— il n'accepte pas la « loi des garanties » (1871) et se considère lui aussi comme prisonnier au Vatican, et il songemême à s'installer hors d'Italie ;— il redoute les excès des régimes populaires et leur préfère les régimes établis par une longue tradition, même noncatholiques (Allemagne de Guillaume II, Russie d'Alexandre III et Nicolas II) ;— il condamne violemment le socialisme collectiviste, « peste mortelle » et système « injuste », parce que lapropriété individuelle est instituée par Dieu ;— il n'admet pas la possibilité d'un enseignement neutre et ne reconnaît le droit d'enseigner qu'à «ceux quienseignent la vérité ».Cependant, en réclamant la protection de l'État pour les travailleurs, il favorise l'essor d'un mouvement catholiquesocial, qui engage l'Église dans une voie nouvelle.

Après Pie X et Benoît XV, Pie XI reprendra et développeradavantage cette tendance.. »