LÉON JOUHAUX
Publié le 16/05/2020
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LÉON JOUHAUX (1879-1954)
Né à Aubervilliers, le 1er juillet 1879, d'un père ancien communard, Léon Jouhaux doit exercer plusieurs métiersavant d'être délégué, en 1906, au Comité fédéral des Bourses du travail et d'entrer, en 1908, à la C.G.T.
dont ildevient le secrétaire général.
Le tournant décisif de sa carrière intervient en 1914.
Jouhaux se rallie à l'Unionsacrée.
En dépit des critiques, il s'oriente vers un syndicalisme réformiste qui doit rester à l'écart de tout partipolitique.
Cette position conduit à la rupture de l'unité syndicale en 1921.
Au moment de la scission entre le partisocialiste et le parti communiste naissant, Jouhaux oblige l'aile gauche de la C.G.T.
à sortir de l'organisation.
Cetterupture l'amène à se battre sur deux fronts.
La C.G.T.
réformiste, qui attire maintenant les classes moyennes, seheurte à la C.G.T.U., d'obédience communiste, et à la C.F.T.C.
(Confédération des travailleurs chrétiens).
Danscette position médiane, Jouhaux affirme sa foi dans les organisations internationales.
Il préconise l'apparition destructures nouvelles destinées à «faire craquer les vieux cadres du système».
Il n'écarte pas complètement laperspective d'une révolution décrite comme le «long processus d'évolution qui peu à peu pénètre le système et qui,dans le sens du régime, constitue l'organisme nouveau».
Jouhaux garde cependant l'espoir d'une réunification de laC.G.T.
et de la C.G.T.U.
Celle-ci intervient en 1936, au congrès de Toulouse.
Resté secrétaire général, Jouhauxparticipe à l'élaboration des «accords Matignon» avant d'être nommé régent de la Banque de France par Léon Blum.Jusqu'en 1939, il doit lutter contre la «colonisation communiste» au sein de la C.G.T.
avant de se décider à exclureles communistes lors de la signature du pacte germano-soviétique.En novembre 1940, Jouhaux ne peut empêcher la dissolution de la C.G.T.
par le gouvernement de Vichy.
Arrêté endécembre 1942, il est déporté à Buchenwald en avril 1943.
A la Libération, il retrouve la direction d'une C.G.T.
où lescommunistes sont devenus largement majoritaires et doit partager son poste de secrétaire général avec BenoîtFrachon.
Comme en 1936-1938, il compte sur un reflux communiste.
Mais sous la pression des militants de base, ildoit se résoudre à la scission en décembre 1947 et accepter la fondation de la C.G.T.
- F.O.
Cette seconde scissionmet fin à son activité syndicale.
Jusqu'à sa mort, survenue le 28 avril 1954, Jouhaux, qui a reçu en 1951 le prixNobel de la paix, va présider le Conseil économique et siéger au Bureau international du travail, tout en étant vice-président de la Confédération internationale des syndicats libres.
Orphelin à seize ans, fils d'un communard , il est ouvrier allumettier.
Militant de la CGT, il devient en 1904 secrétaire
de la Fédération nationale des ouvriers allumettiers.
Il collabore au journal La Bataille syndicaliste et devient, en
1909, secrétaire général de la CGT .
Il le restera jusqu'en 1947.
En dépit de l'antimilitarisme de la direction de sa
propre centrale syndicale, il se rallie à l'Union sacrée dès août 1914.
En 1917 son opposition à la révolution russe lui
vaut d'être violemment mis en cause par l'aile révolutionnaire et antiréformiste de la CGT.
En 1921, malgré la
création d'une CGTU communiste qui fait scission, il conserve la direction de la CGT et parvient à obtenir de
plusieurs gouvernements de centre gauche diverses améliorations sociales.
En 1936, il est l'un des artisans, lors du
congrès de Toulouse, de la réunification de la CGT.
Nommé conseiller de la Banque de France après 1936, il est,
après la débâcle et l' armistice de 1940 , mis en résidence surveillée puis déporté à Buchenwald.
Après la guerre, il
reprend ses fonctions de secrétaire général de la CGT .
Mais, toujours opposé aux communistes, il démissionne et est
l'un des fondateurs de la CGT-FO.
En 1951, il reçoit le prix Nobel de la paix..
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