Léon Brunschvicg1869-1944Par l'ampleur de sa pensée et la fécondité de son enseignement, Léon Brunschvicg est l'undes philosophes les plus importants de la première moitié du Xxe siècle.
Publié le 22/05/2020
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Léon Brunschvicg
1869-1944
Par l'ampleur de sa pensée et la fécondité de son enseignement, Léon Brunschvicg est l'un
des philosophes les plus importants de la première moitié du Xxe siècle.
Il a moins cherché
à gagner des disciples qu'à susciter des volontés philosophiques.
Même si l'on n'adhère
pas à la lettre de sa pensée, au dogmatisme de “ l'activité de l'esprit ” la lecture de la
Modalité du jugement (1894), son premier ouvrage, ou des Progrès de la conscience dans la
philosophie occidentale (1927) fait sentir, sous une expression enveloppée, l'exigence d'une
pensée qui refuse d'être enfermée dans le cercle des objets qu'elle-même se créerait et part
à la quête d'une extériorité, qui ne soit pas intériorité exprimée il faut conserver les deux
termes, ne pas les réduire par l'exigence moniste, postulat de l'ontologie, mais prendre
conscience que ces deux termes sont “ des termes fixes entre lesquels l'esprit oscille sans
cesse, mais qu'il ne peut jamais atteindre d'une façon absolue et définitive ”.
Une fois
clairement vue l'impossibilité d'immobiliser la pensée, en élaborant une ontologie fixe,
c'est par la méthode de l'analyse réflexive, méthode qui était celle de Lagneau et de
Lachelier, qu'il tentera de définir l'esprit dans son mouvement, l'esprit comme
mouvement, “ puisque la philosophie est une œ uvre de réflexion, le seul objet directement
accessible à la réflexion philosophique, c'est la réflexion elle-même...
Ainsi une philosophie
intellectualiste peut être une philosophie de l'activité, elle ne peut être véritablement
intellectualiste qu'à condition d'être une philosophie de l'activité ”.
L'analyse réflexive,
telle que la conçoit Brunschvicg, ne peut s'accomplir valablement qu'au contact de
l'histoire : histoire des dogmatismes, qui sont autant d'erreurs de la pensée puisque autant
d'immobilisations ; mais il appartient au philosophe de savoir dégager de ces
dogmatismes l'unité d'une activité spirituelle, à laquelle il arrive d'échouer.
Des échecs
mêmes — les échecs sont en fait des systématisations qui appuient sur une discipline
particulière une conception universelle des choses — se dégagent, d'une part la critique de
la notion de “ vérité éternelle ”, d'autre part, et plus positivement, une nouvelle forme
d'humanisme, qui est connaissance de l'esprit dans la multiplicité de ses expressions,
partant, connaissance de soi.
Ainsi sera-t-il parlé, non des mathématiques, mais des Étapes
de la philosophie mathématique (1913) ; non de la physique, mais de L'Expérience humaine et la
causalité physique (1921).
Quant à la connaissance de soi, elle ne se conçoit que par le
truchement de la connaissance des manifestations de l'esprit, dans ses erreurs comme dans
ses réussites.
Partant de la définition de l'esprit comme activité intellectuelle, Brunschvicg
opère une manière de dichotomie valorisante dans ses analyses historiques : il y a ceux
pour qui “ l'idée est un concept au sens aristolécien et scolastique, le rôle essentiel de
l'esprit est de saisir les termes les plus généraux du discours, quitte à s'épuiser dans l'effort
pour les enfermer dans une définition première ”.
En face de ceux-là, il y a “ la doctrine
intellectualiste des Platoniciens et des Cartésiens, où l'idée est une action de l'esprit, se
traduisant dans la liaison et exprimant le fait même de comprendre ”.
Nous isolerons,
dans l' œ uvre de Branschvicg, l'édition des Pensées de Pascal (1920) et le Descartes et Pascal,
lecteurs de Montaigne (1941), joie des “ humanistes ”..
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