L'entrevue de Plombières«Fate, ma fate presto».
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 L'entrevue de Plombières
«Fate, mafate presto))
En 1815, les traités de Vienne ont réor
ganisé l'Italie, mais l'ont laissée divisée.
L'Autriche s'y est installée, occupant la
Lombardie et la Vénétie et surveillant
les duchés de Toscane, de Parme et de Modène.
Les patriotes du «Risorgimen
to»
veulent unir l'Italie et la délivrer de
la présence étrangère.
Le Piémont, sur
lequel ils s'appuient, sait par expérience
qu'un puissant concours extérieur est
indispensable
au succès d'une telle
œuvre.
Dirigée par Napoléon III, ancien
carbo
naro, la France est en mesure d'appor
ter l'aide souhaitée.
Cavour, le brillant
ministre piémontais, cherche à gagner
l'empereur; mais celui-ci est
un rêveur
indécis plutôt qu'un homme d'Etat réa
liste;
de plus, il a le goût du secret et
mène une politique personnelle souvent
insoupçonnée
de ses ministres; Cavour
comprend qu'il lui faut séduire l'homme
plutôt que
le gouvernement.
Il essaie
sans succès d'y employer sa séduisante
parente, la comtesse Castiglione.
Mais
le 14 janvier 1858, l'Italien Orsini
lance une bombe sur
le cortège de
l'empereur.
Cet incident détermine ce
dernier à agir: il engage Cavour à se
mettre en rapport avec lui et l'avise très
secrètement qu'il passera l'été à
Plom
bières, ville d'eau des Vosges, pour y
faire une cure.
Le Piémontais bondit sur
l'occasion.
Il se rend à Plombières, le 20
juillet 1858, par Genève et Bâle, sous un
faux nom.
Le lendemain, Napoléon l'y reçoit à
l'insu
de son ministre des Affaires étran-
21 juillet 1.858
gères, le comte Walewski; il se dit prêt à
soutenir le Piémont dans une guerre
contre l'Autriche, à condition que le motif en soit valable aux yeux de l'Euro
pe.
On décide d'organiser une révolte à
Modène; les insurgés demanderont
l'aide du Piémont, qui l'accordera;
l'Autriche volera au secours du duc de
Modène; la France soutiendra le Pié mont et le tour sera joué.
La victoire obtenue (on n'en doute
pas!),
le Piémont annexera la plaine du
Pô et le nord des Etats pontificaux; on
limitera ceux-ci à Rome et au Latium;
le
reste formera, avec les duchés, un
royaume d'Italie centrale: ce dernier
entrera, avec le Piémont et le royaume de Naples, dans.
une confédération ita
lienne présidée par
le pape, dédommagé
ainsi de la perte de son domaine.
En ré
tribution, la France recevra la
Savoie et le comté de Nice.
Pour sceller l'entente, l'empereur offre
de marier son cousin à la fille aînée du
roi du Piémont.
Cavour est ravi.
Pour empêcher le ver
satile empereur
de se raviser, il laisse
s'ébruiter la nouvelle d'une alliance
franco-piémontaise.
La campagne d'Italie va s'engager; mais
elle n'apportera guère aux deux compè
res
les satisfactions qu'ils escomptent.
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