Databac

L'enfance est-elle, pour l'homme, ce qui doit être surmonté ?

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : L'enfance est-elle, pour l'homme, ce qui doit être surmonté ? Ce document contient 3503 mots soit 8 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • S'interroger pour savoir au nom de quelles valeurs et (ou) systèmes de valeur, on peut appréhender que l'enfanceest ce qui doit être surmonté.• Qu'est-ce qui, dans l'enfance, devrait être surmonté (la réponse à la question ne dépendrait-elle pas aussi del'appréhension qu'on se fait de l'enfance ?).• S'interroger sur le terme « surmonter » : faut-il le confondre avec « nier », « exclure », etc.

? S'agit-il de dépasseren conservant ? (Cf.

l'Aufheben hégélien) Cette question nous met en face du grave problème qu'est le rapport entre l'enfance et l'homme, et nous invite àréfléchir à ceci : y a-t-il un rapport de conflit, une tension entre l'homme et l'enfance, pouvant aller jusqu'à ladestruction de l'un des deux termes afin de préserver la vie de l'autre ?Il nous appartient bien sûr de définir les termes de la question.

Si l'enfance doit être surmontée, cela nous montre,dès l'abord, la difficulté que cela représente pour l'homme.

L'épreuve sera douloureuse, et l'homme se trouverasouvent devant des apories.

Donc, si l'enfance est pour l'homme ce qui doit être surmonté, il y aura épreuves.

Etceci seulement pour l'homme, qui diffère des animaux en cela que l'enfance n'est pas seulement un état biologique,où les adultes subviennent aux besoins nutritifs. Mais qu'est-ce que l'enfance ? Doit-elle être surmontée et selon quel critère?La plupart des philosophies ont condamné l'enfance comme étant le lieu des erreurs et des connaissances fausses.Descartes, en parlant de l'enfance comme lieu de malédictions, disait que nos nourrices étaient responsables du faitque nous étions des insensés, parce qu'elles nous ont fait croire que tout nous était acquis et que nous pouvionssubordonner l'ordre du monde à nos désirs.

Descartes pose ici le problème crucial de l'éducation.

L'enfance, lieuprivilégié des imaginations débordantes, d'ambitions puériles mais déjà insensées, réclame une éducation destinée àla guider.

L'éducation, dans l'absolu, serait donc une aide pour éviter, d'une part, à l'homme de devoir entretenir unetension avec son enfance, d'autre part pour le rendre sage dès son plus jeune âge, lui évitant ainsi des erreurs dejugement sur sa vie.Il existe une éducation, mais chaque mot prononcé annonce-t-il un nouveau problème? L'enfance n'est pas le lieud'une innocence vierge et totalement pure.

L'enfant est innocent? Oui, sans doute, en ce sens qu'il ne possède pasde connaissance véritable, et que, s'il fait le mal, c'est par ignorance, selon la conception de Socrate.

Cependant,l'enfance est un état déjà rempli de connaissances, de perceptions, de traditions.

Au contraire, nous pourrions allerjusqu'à dire que l'enfant sait beaucoup qu'il peut vivre au sein d'une société.

Seulement, il a accumulé, parl'intermédiaire d'une éducation jamais remise en cause, des connaissances qui, s'il ne les remet pas en cause, serontà jamais fruits de la tradition et connaissances immédiates.

L'éducation fait problème : elle vise à emplir un espritjeune de formules toutes faites.

Mais elle oublie simplement d'apprendre à réfléchir.

Lorsque Socrate commence àdialoguer avec un non-initié, il lui conseille tout d'abord d'oublier tout ce qu'il a pu apprendre, de repartir à zéro, etde construire ensuite, méthodiquement, les énoncés du véritable problème, les véritables définitions.

Et, à traversles dialogues socratiques, on voit combien il est difficile pour ces hommes de se débarrasser de ce qu'ils ont appris,de remettre en cause leurs connaissances qu'ils croient intangibles.

L'éducation a accumulé les traditions, lescoutumes, qui ont petit à petit formé le cadre de vie de ces hommes qui se trouvent maintenant privés de tout leursystème de références.Platon a longuement décrit cette aporie et le vertige devant la perte de tout ce qu'il croyait immuable, de l'hommequi entreprend le dur cheminement de la connaissance dans l'allégorie de la caverne.

Le récit décrit l'ascension d'unhomme, du plus bas degré de la condition humaine jusqu'à un grade quasi divin.

Dans la caverne, le dos tourné à lalumière, les hommes ne voient de la réalité que les ombres courant sur la paroi, ombres des marionnettes au-dehors,renvoyées par la lumière d'un feu.

Les hommes sont persuadés que ce qu'ils voient est la réalité et que cela seul estvrai, car ils sont « enchaînés par le poids de la tradition ».

Donc nous pouvons établir un parallèle entre l'enfancedont nous parlions, enfance à la fois innocente et pervertie parce qu'elle sait déjà, et ces hommes, persuadés dedétenir une vérité qui n'est en fait qu'une ombre.Le maître, car il y a nécessité du maître, va tirer un homme de la caverne, et l'astreindre par des dialogues, desdiscussions, à gravir les différentes étapes qui vont le mener jusqu'à la contemplation de la Vérité.

Ce qui estimportant, ce sont les souffrances morales endure l'homme, sa tentation de retourner en arrière où la tranquillité luiest assurée, la difficulté enfin qu'éprouve tout homme à se débarrasser de tout ce qu'il savait et de chercher lavérité par la voie du dialogue, de la remise en question, voie de patience, de ténacité, de désintéressement aussi...parce que personne n'est sûr d'atteindre la Vérité.Si donc l'enfance est une étape à surmonter par l'homme, du fait de la mauvaise éducation qu'il a reçue et qui aengendré de faux savoirs, c'est aussi parce que l'on a fait croire à l'enfant qu'il pouvait subordonner l'ordre dumonde à ses désirs, donc qu'il n'acceptera pas les difficultés et, d'ailleurs, ne pourra rien contre elles.Cette attitude, propre à l'enfance, est l'attitude de l'insensé dans la philosophie stoïcienne.

Selon les stoïciens,l'ordre du monde est immuable et il est vain de vouloir le changer.

Les « représentations », c'est-à-dire lesévénements, le sort, sont absolument indépendantes de notre volonté, et sont appelées causes antécédentes.

Pourexpliquer cela, cette philosophie utilise la métaphore du cône et du cylindre.

L'impulsion donnée au cône et aucylindre est une cause antécédente; cependant le cône tourne sur lui-même, tandis que le cylindre roule.

Lesdifférentes attitudes dépendent au contraire exclusivement du cône et du cylindre et sont appelées causesparfaites.

Par là, les stoïciens veulent montrer qu'il est inutile de vouloir changer la cause antécédente qui nedépend pas de nous, mais qu'il faut agir ensuite en conséquence, car l'usage de représentations est notre lot.Donc, pas de subordination du monde aux désirs de l'homme.

Cela est inconcevable dans la philosophie stoïcienne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles