L'Empire perse
Publié le 16/05/2020
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L'Empire perse
Installés au début du IIe millénaire av.
JC sur les plateaux iraniens, les Mèdes avaient lentement évolué.
Passant durégime tribal à un système de villages, ils s'étaient peu à peu groupés en fédérations sous l'autorité de " juges " pours'unir, au VIIe siècle av.
JC, sous un roi élu, devenu bientôt héréditaire.
La dynastie mède avait installé sa capitale fortifiée à Ecbatane ; elle avait imposé sa loi aux tribus aristocratiquesperses mi-sédentaires et mi-nomades.
La guerre continuelle contre les rois de Ninive l'avait amenée à s'organiserune armée sur le type assyrien.
Lorsqu'en 612 av.
JC, le roi mède, allié au roi de Babylone, conquérait Ninive etdétruisait l'empire assyrien, il prenait place parmi les grandes puissances.
Devant la monarchie, l'aristocratie reculait et les aspirations du peuple vers une plus grande égalité politiquetrouvaient leur expression dans les idées mystiques de Zoroastre qui triomphaient à ce moment.
Entre les Médo-Perses, qui ignoraient les transactions commerciales, et Babylone, dont la politique étaitessentiellement mercantile, il semblait qu'aucun conflit ne devait naître.
Pourtant, de même que l'Assyrie, petit Étatféodal, s'était soumis par la conquête toute l'Asie Antérieure, de même le petit État médo-perse se trouva, après ladestruction de l'empire assyrien, maître d'un immense empire terrien, formé de villages et de seigneuries, quis'étendait du golfe Persique à la mer Caspienne et au lac de Van, englobant le haut Tigre et la Cappadoce.
Peu après la victoire du roi mède sur Ninive, une crise intérieure dressa les féodaux perses contre la politique de leursuzerain mède.
Cyrus, ayant réalisé l'unité monarchique de la Perse féodale en 555 av.
JC, rejeta la suzeraineté duroi d'Ecbatane, Astyage, se substitua à lui, et la dynastie perse des Achéménides remplaça la dynastie mède (549av.
JC).
L'empire médo-perse, cependant, resta intact.
Un confit éclata entre Cyrus et le roi de Sardes, Crésus, qui l'avait attaqué pour rejeter les Perses de la Cappadoce.Mais la célèbre cavalerie lydienne fut écrasée par les méharistes perses.
Cyrus s'empara de Sardes (546 av.
JC) etse trouva maître de toute l'Asie Mineure, prenant rang parmi les États maritimes.
Cyrus, cependant, ne poussa pasplus avant ses conquêtes vers la Méditerranée ; mais, se retournant vers l'Est, il étendit sa domination jusqu'àl'Indus et jusqu'à l'Iaxarte, sur lequel il fonda la ville de Cyropolis, point de départ de la route qui, par les grandesoasis de l'Asie centrale, gagnait la Chine.
Cyrus, dès lors, se trouvait maître de toutes les routes du trafic continental de l'Asie Mineure et de la Chine versl'Occident, et de l'Inde vers l'Euphrate.
C'était la ruine de Babylone.
Il s'en empara en 539 av.
JC, ce qui amena lasoumission des villes phéniciennes.
En sept ans, toute l'Asie, de la Méditerranée au Turkestan, avait été occupée.
L'Asie accepta sans résistance la conquête perse.
C'est que l'absolutisme de Cyrus ne ressemblait en rien àl'absolutisme assyrien.
Conquise sans violences, l'Asie s'abandonnait, heureuse d'avoir trouvé la paix sous uneautorité ferme mais libérale.
Partout les populations déportées jadis par Ninive ou Babylone regagnèrent leur patrie.Les Juifs se virent rendre la Palestine (549 av.
JC) et Cyrus les gratifia de larges donations pour la reconstruction deleur temple.
Les statues des dieux, autrefois enlevées aux peuples vaincus, furent rapatriées avec les marques duplus grand respect.
Cyrus apparaissait comme un libérateur.
Tout naturellement cependant, le conflit se préparait avec l'Égypte qui ne renonçait pas à imposer sa suzerainetéaux ports syriens et phéniciens.
Avant d'entreprendre la guerre contre l'Égypte, Cyrus puis son fils Cambyse II lapréparèrent par la diplomatie.
Pour combattre l'Égypte, il fallait à la Perse une flotte.
Cambyse remporta un succèsdécisif en séparant l'Égypte de son allié Polycrate de Samos et en obtenant de lui la collaboration de sa flotte.L'Égypte, qui avait négligé son armée de terre, était dès lors incapable de résister.
En 525 av.
JC, Memphis futenlevée d'assaut : l'Égypte était conquise.
Comme l'empire assyrien, l'empire perse était un immense amalgame réalisé par un roi féodal qui, dans les paysconquis, se muait en souverain absolu.
La politique perse, cependant, se sépare nettement de celle qu'avaitpratiquée jadis l'Assyrie ; à l'exploitation de l'empire au profit du peuple conquérant, elle substitue l'idée d'unegrande communauté impériale.
Mais, ce faisant, elle a nécessairement séparé le roi de la féodalité perse qui, à lamort de Cambyse, se souleva contre la politique monarchique et porta au trône un de ses représentants,l'Achéménide Darius Ier (521-486 av.
JC).
Instrument d'une réaction féodale, Darius, aussitôt absorbé par son empire, devait en être le génial organisateur.Les féodaux perses continuèrent à figurer dans son conseil, à fournir les satrapes des provinces (gouverneurs), àconserver en Perse leurs privilèges, tout en se transformant d'ailleurs en une simple noblesse royale ; ils ne purentempêcher le roi qu'ils avaient élu, de devenir, grâce à la toute-puissance que lui donnait son empire, un souverainabsolu, dont la politique allait viser à la création d'un État universel.
L'empire perse était le plus vaste qui eut jamaisété rassemblé.
Il comprenait l'Asie de la Méditerranée jusqu'à l'Iaxarte et l'Hindu-Kush.
Il suffit à Darius de quelquesannées pour lui donner une unité.
Contrairement aux rois d'Assyrie, Darius n'est pas un despote, mais règne de par la volonté des dieux de tous lespays rassemblés dans son empire.
Ceux-ci conservent d'ailleurs leur autonomie et leurs institutions.
Par-dessus ces.
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