L'émeute des «maillotins»«Brandissant trois mille maillets de plomb».
Publié le 17/05/2020
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«Brandissant trois mille maillets de plomb>> 1382
A la fin du règne de Charles V, un fort
mécontentement se manifeste dans tout Je royaume, face à la fiscalité royale.
Après la mort du roi, la situation finan
cière du royaume se dégrade, d'autant
que
le duc d'Anjou, un des oncles de
Charles VI, projette une coûteuse expé
dition en Italie.
Au début de 1382, le pouvoir négocie avec les métiers pari
siens Je rétablissement des «aides>> ré cemment supprimées.
Le 1er mars 1382, J'émeute éclate lors
qu'un fermier prétend lever l'impôt sur
les ventes d'une marchande de cresson
des Halles .
Comme d'habitude, on s'en
prend aux juifs.
Certains sont égorgés,
d'autres acceptent d'être baptisés sur-
le champ .
Les beaux hôtels de la rive droi
te appartenant aux fermiers , aux riches
négociants et usuriers, aux officiers du
roi , brûlent.
Craignant une riposte des sergents du
roi , les insurgés cherchent des armes.
Us enfoncent les portes de l'Hôtel de Ville et mettent la main sur trois mille mail
lets de plomb , d'où Je nom de «mail Jets », puis de «maillotins» , qui sera don né aux insurgés.
Us trouvent des ren forts en libérant les détenus des différen
tes prisons parisiennes.
Cependant, les
riches bourgeois commencent
à s'inquié
ter de la tournure des événements .
Les Parisiens demandent J'abolition de
l 'impôt et une amnistie.
Les gens du roi
refusent.
Les troubles gagnent la province: Nor
mandie , Champagne, Picardie, Flan
dres
...
A Paris, le clergé s'entremet et, Je 13 mars 1382 , le roi accorde l'amnistie
générale , au grand soulagement des riches
bourgeois .
Cependant , la popula
tion parisienne a les yeux tournés vers
les Flandres, v.ers Gand, où la révolte
fait rage .
Mais les Gantois révoltés sont
éc rasés à Roosebeke par l'armée royale , Je 1er décembre 1382.
Désormais , Paris peut craindre les représailles du jeune
roi victorieux .
Le
11 janvier 1383, Char les VI se pré
sente , en armes , devant la porte Saint Denis .
Ses .sergents mettent à bas les
lourds vantaux de bois bardés de fer,
s igne que les· privilèges de Paris sont
abolis.
Le 12, trois des principaux meneurs de
la journée des «maillotins » sont pendus .
De la mi-janvier à la fin février , les exé
cutions par pendaison ou décollation se
succèdent, tandis que J'armée royale
pil le, rosse , viole ...
Ceux qui se sont enfuis
sont bannis et leurs biens confisqués.
Une lourde amende est infligée à la ville et plusieurs centaines de confiscations
renflouent les finances royales et la
bourse de bien des courtisans.
Le 20 janvier, une «aide » indirecte est rétablie, à compter du 1er février 1383 , sur toutes les marchandises.
La prévôté des mar chands sera désormais réunie à la pré
v ôté de Paris .
La ville n'aura doréna
vant comme chef que l'officier du roi.
Toutes les juridictions professionnelles
sont dissoutes.
Ainsi ,
Paris paie fort cher cette journée
des « maillotins ».
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