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L'émancipation des colonies de 1945 à 1975 (Histoire)

Publié le 17/01/2022

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Entre 1945 et 1975, le planisphère se modifie profondément : les grandes taches roses ou violettes que les écoliers français et britanniques ont appris à révérer comme autant de marques révélatrices de la puissance de leur patrie, disparaissent et cèdent la place à la multitude colorée des États ayant conquis leur indépendance. Le mouvement d'émancipation des colonies, s'il a toujours été plus ou moins présent dès que des étrangers se sont implant& en Asie ou en Afrique, s'il a pris fermement racine dans l'entre-deux guerres, a été, nous le verrons, très nettement favorisé par la Seconde Guerre mondiale comme par ses conséquences immédiates. On considère traditionnellement qu'il a pris une forme plutôt pacifique dans les colonies britanniques et une forme nettement plus dramatique dans les possessions françaises ou portugaises. Si nous retenons en effet cette typologie, nous souhaitons cependant nous interroger sur sa pertinence réelle : y eut-il bien des formes d'émancipation totalement pacifiques ?
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« publique, évoluent et deviennent favorables à l'émancipation des peuples colonisés. IL Un mouvement aux formes plus ou moins pacifiques pour les métropoles A.

Des négociations rapides : l'Inde, le Ghana Si on ne peut dire que l'émancipation de l'Inde fut rapide, puisqu'elle a connu divers épisodes depuis le début dusiècle, il faut constater qu'une fois la décision prise par le gouvernement travailliste britannique en 1945, les chosesont été très vite et le seul véritable problème qu'eut à affronter le vice-roi Lord Mountbatten fut celui del'affrontement entre les deux mouvements indépendantistes : celui du Congrès mené par Nehru et inspiré par Gandhiqui tenait à une Inde unie, et la Ligue Musulmane d'Ali Jinnah qui exigeait la création d'un État musulman.

Malgrél'opposition de Gandhi, c'est vers cette solution que s'oriente Mountbatten dont les experts vont surtout travailler àun découpage (une partition) viable de la péninsule indienne.

Le 15 août 1947 les Britanniques proclamentl'indépendance de l'Union Indienne et du Pakistan (cet État musulman étant composé de deux régions séparées l'unede l'autre par toute la plaine du Gange).

Si le départ des Britanniques s'effectue donc sans problèmes majeurs, sileurs intérêts économiques sont préservés par l'adhésion des nouveaux États au Commonwealth, les habitants setrouvent plongés dans une dramatique guerre civile due à la partition de l'ancienne colonie.

En effet la création d'unÉtat musulman entraîne de gigantesques déplacements de populations : Hindouistes quittant le Pakistan, Musulmansquittant l'Union Indienne, ces migrations de milliers d'individus s'accompagnent de massacres atroces, que l'action deGandhi ne peut interrompre ; celui-ci est d'ailleurs assassiné par un fanatique hindou en janvier 1948.

On ne peutdonc guère parler d'une émancipation pacifique, d'autant que la partition de l'Inde favorise, pour la suite, les conflitsfrontaliers interethniques. En ce qui concerne certaines colonies britanniques en Afrique il faut signaler la réussite de la décolonisation de laCôte de l'Or où l'action de N'Krumah permet une décolonisation rapide et négociée. B.

Une lente évolution : l'Afrique noire francophone On oppose souvent la décolonisation britannique, soi-disant pacifique, à celle de la France, or celle-ci aussi a mené,dans certains cas, le processus à son terme, par une évolution négociée avec les élites locales.

C'est le cas d'unepartie de l'empire français en Afrique noire.

La constitution de la IVe République marque la naissance de l'Unionfrançaise qui ne modifie pas le statut colonial, mais autorise l'AOF et l'AEF à élire des députés, la personnalité decertains d'entre eux, comme Senghor (ancien élève de l'École normale supérieure, écrivain français tout enrevendiquant sa négritude) au Sénégal ou Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire, les amène à utiliser l'armeparlementaire et syndicale pour faire lentement évoluer les choses.

En 1956 la « loi-cadre Defferre » marque uneévolution vers l'autonomie.

En 1958 la plupart des territoires d'Afrique noire francophone (à l'exception de la Guinée)acceptent d'entrer dans la Communauté créée par le général de Gaulle, cet organisme permet en réalité le passagerapide à l'indépendance — c'est chose faite pratiquement pour tous les états en 1960 — mais en maintenant desliens étroits, qui persistent actuellement, avec la France. C.

Des mouvements plus ou moins violents mais rapidement réglés : l'Indonésie, le Maroc, La Tunisie, le Congo Dans bien des cas, le processus d'indépendance a été marqué par un mouvement revendicatif assez dur.

EnIndonésie où Soekarno, installé au pouvoir par les Japonais, refuse de rendre le territoire aux Pays-Bas, ceux-ciaprès des affrontements militaires doivent accepter, sous la pression de l'ONU, l'indépendance du pays en 1949.

LaFrance, en Tunisie (où Bourguiba saisit l'ONU pour exiger l'indépendance) et au Maroc (où le sultan soutient le partiindépendantiste de l'Istiqlal) doit affronter de même des mouvements de revendication d'autant plus violents que lapolitique française multiplie les maladresses : exil du sultan à Madagascar, arrestation de Bourguiba, dans les deuxcas ces erreurs ont pour conséquence une amplification de la violence.

C'est Pierre Mendès-France qui débloque lasituation, à peine réglé le problème indochinois, il se rend en Tunisie et le discours qu'il prononce à Carthage,promettant P « autonomie interne » à la Tunisie, ne fait que préluder à l'indépendance du pays acquise en 1956.L'effet psychologique du discours de Carthage permet, après le retour du sultan, l'ouverture de négociations avec leMaroc qui aboutissent à l'indépendance en 1956.

Les Britanniques au Kenya, les Belges au Congo, doivent affronterdes insurrections violentes, mais s'ils parviennent rapidement à quitter ces colonies après avoir accordél'indépendance, les situations qu'ils laissent derrière eux sont d'une extrême gravité et la guerre civile déchire unebonne partie de l'Afrique. III.

Les guerres d'indépendanceA.

La guerre d'Indochine Pourquoi la France qui a su, nous l'avons vu, négocier en Afrique noire dès la Ir République s'est-elle, en mêmetemps, enlisée dans deux guerres coloniales ? Les réponses sont probablement différentes selon les cas.

En ce quiconcerne l'Indochine, deux facteurs se sont conjugués, les maladresses ou l'irresponsabilité de certains dirigeantscomme Thierry d'Argenlieu, mais surtout le contexte de guerre froide, dans lequel, très vite, se joue le drame.

Enseptembre 1945 le leader communiste Hô Chi Minh proclame l'indépendance de la République démocratique du Viêt-nam, si la France n'accepte pas cette décision qui s'est faitepourtant au nom des principes de 1789, elle entreprend malgré tout des négociations qui sont proches d'aboutir en1946.

Mais la proclamation de la république de Cochinchine par d'Argenlieu, le bombardement d' Haïphong, entraînentdes troubles qui, attisés par le début de la guerre froide, se transforment en véritable conflit.

Face à l'armée. »

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