L'Eglise dans la féodalitéUne institution fondamentale.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 L'Eglise dans la féodalité
Une institution fondamentale
Eglise et féodalité se mêlent étroitement
tout au long du Moyen Age pour de multiples raisons: les cadres supérieurs
du clergé, évêques et abbés, sont le plus souvent d'origine aristocratique et
vivent à la façon des nobles.
De plus, les
propriétés foncières, dont l'Eglise tire
l'essentiel
de ses ressources, sont orga
nisées comme des seigneuries laïques.
Enfin, du fait de donations pieuses,
l'Eglise touche souvent des droits
sei gneuriaux ou banaux tels que les péages, les tailles ou les revenus de la monnaie.
Les souverains favorisent cette situation
qui leur permet, sauf en période
de fai blesse monarchique, de mieux contrô
ler l'Eglise, institution particulièrement
influente.
Dans la société médiévale,
noblesse et haut clergé forment donc
les deux classes dominantes.
Au x• et au XI• siècle, l'Eglise connaît
une crise qui l'assujettit presque entière
ment à l'aristocratie.
Celle-ci considère
les dignités et les biens ecclésiastiques
comme son propre patrimoine: ainsi, les
comtes confient souvent l'épiscopat à
l'un
de leurs frères.
En droit féodal, les religieux ne se différencient des laïques
que par leur droit à ne pas comparaître
personnellement devant la justice profa
ne;
ils se font représenter par un procu
reur: l'avoué est celui d'un monastère; le vidame, celui d'une église séculière.
Mais, grâce à la réforme grégorienne,
l'Eglise recouvre en partie son indépen
dance.
Entre
1150 et 1250, elle réussit
à s'imposer non seulement à l'aristo
cratie, mais encore aux souverains.
La mentalité er
les structures politico
sociales de l'époque n'en déteignent pas moins
sur elle: avoueries et vidamies
sont à leur tour féodalisées, c'est-à-dire
gratifiées
de fiefs, et leurs titulaires pren
nent place dans la hiérarchie nobiliaire;
dans certaines régions,
les évêques exi gent de leurs subordonnés une sorte
d'hommage.
Ces influences apparais
sent encore
de nos jours dans certains
gestes -celui des mains jointes dans la
prière est emprunté au cérémonial
de l'hommage -- et dans le vocabulaire,
comme par exemple les termes «Notre Seigneur>> ou «Notre-Dame».
De même, le salut est présenté comme le résultat
d'une sorte de tournoi entre le bien et le mal.
Mais l'Eglise agit aussi sur la féodalité
en réprimant la brutalité excessive
de ce régime social à vocation guerrière.
Par la «paix de Dieu» et la «trêve de Diem>, elle diminue l'insécurité.
Elle favorise de temps à autre des contre-pouvoirs,
comme certains aspects du mouvement
communal aux
XI• et xn• siècles.
Elle soutient toujours l'autorité royale qui lui
paraît la meilleure garantie d'harmonie
sociale.
Elle cherche surtout à modifier
la mentalité de l'aristocratie féodale par
l'institution
de la chevalerie.
L'adou
bement, purement laïque à l'origine,
devient, au
xn· siècle, une sorte de sacrement qui marque l'entrée dans la
noblesse: une fois armé, le chevalier doit
respecter un code d'honneur et «proté ger la veuve et l'orphelin».
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