Lecture linéaire, Ruy Blas, pistes de correction
Publié le 19/01/2022
Extrait du document
«
Rappel sur Ruy Blas :
Madrid, dans les dernières années du 17 ème siècle.
Don Salluste, pour se
venger de la reine d’Espagne, se sert de son laquais Ruy Blas (RB) en lui
donnant l’ordre
de se faire
aimer de la reine.
RB se fera passer pour le cousin de Salluste,
don César de Bazan, éloigné de la cour.
Or RB aime en secr et la
reine.
Celle -ci, de son côté, aime le jeune inconnu qui lui écrit
tendrement.
Sous sa fausse identité, RB va se faire apprécier,
et accède aux plus hautes fonctions du royaume (1) , mais don
Salluste vient lui rappeler qu’il n’est qu’un instrument à s on
service (2), et que son complot se resserre autour de la reine
(3).
Projet de lecture :
Comment ce monologue reflète -t-il les tourments d’une âme ?
On aurait pu préciser : « d’une âme romantique », mais cette
précision n’est intéressante que si vous la développez avec
pertinence ensuite.
Vous trouverez en fin de document un rappel sur le monologue et 3 monologues très célèbres.
Lisez -les.
Les tourments de RB apparaissent clairement dans le mouvement circulaire du texte :
- vers 1 à 6 (fin du 1 er hémistiche) : préoccupation unique, la Reine
- Vers 6 à 17 : Salluste
• Vers 6 à 10 : 1 er portrait de Salluste
• Vers 11 -12 : Salluste et RB (je)
• Vers 13 à 17 : Salluste et la reine
- Vers 18 -19 : la Reine → reprise du vers 4
- Vers 20 -21 : RB → reformulation : « je veux qu’elle échappe »
- Vers 22 -28 : Salluste
- Vers 29 -34 : plongée intérieure et ultime constat d’échec.
Le vers 34 montre l’incapacité de RB à répondre efficacement à la question posée au début du monologue :
« Que faire » ? ».
Le monologue n’a donc pas permis de trouver la solution pourtant désespérément cherchée.
Le tourbillon des
pensées de RB, « pauvre jonc tordu par un orage », est reproduit par le tourbillon structurel du monologue,
qui le fait glisser au fil de sa douleur d’un personnage à un autre en une boucle permanente.
1) Vers 1 à 6 : la Reine
Au cœur des pensées de RB, il n’est pas nécessaire pour lui de la nommer → « elle », qui a envahi le vers comme son
esprit → vers 1 : répétition du pronom
Ouverture et fermeture des structures grammaticales
Toujours sous l’accent : Hugo réussit le tour de force de faire oublier l’élision pour souligner
le pronom personnel : FAI /RE ? — EL/LE / D’A /BORD
1 2 3 4 5
La ponctuation oblige à un arrêt qui désolidarise le verbe (faire) du pronom
→ il faut accentuer ce qui normalement n’aurait pas dû l’être (l’habitude veut que de ux accents ne se suivent pas).
Progression en une forme de ternaire : d’abord – avant tout – rien que (le dernier terme fait
disparaître tout autre réalité qu’elle ; les deux précédents introduisaient seulement une priorité).
Conséquence logique : le sacrifice de RB est une nécessité et une évidence.
→ mort envisagée aux vers 3 -4 placée sous le signe d’un prix à payer pour remplir une obligation (exprimée vers 5 : « il
faut que »).
Cette mort n’est jamais trop violente ou indigne quand elle signifie l e sauvetage de la réputation de la
reine.
→ images d’une cervelle explosée sur un mur et d’une pendaison.
→ Possibilité même d’une damnation éternelle (« enfer ») qui serait souhaitable si elle garantissait la
protection de la reine.
Quand l’extrait suppose une
connaissance des événements
antérieurs, il faut absolument rappeler
les faits marquants qui justifient votre
passage.
Il ne s’agit pas de raconter la pièce dans le détail,
mais de sélectionner les in formations
nécessaires par rapport à votre passage .
Ici :
(1) : voir vers 20
(2) : vers 17 et 25
(3) : vers 4 – 18 – 20
Confrontez cette sélection au résumé de la pièce
sur Wikipédia :
https://f r.wikipedia.org/wiki/Ruy_Blas#Intrigue
Lecture linéaire, Ruy Blas , pistes de
correction.
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