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Lecture linéaire on ne badine pas avec l'amour alfred de musset

Publié le 05/06/2022

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« Alfred de Musset est un poète et dramaturge romantique.

Parmi ces œuvres les plus connues on retrouve Les caprices de Marianne, Lorenzaccio, ou encore Il ne faut jurer de rien.

On ne badine pas avec l’amour appartient au genre du proverbe, ce qui illustre l’adage du titre. Perdican et Camille sont deux jeunes gens promis l’un à l’autre depuis leur enfance.

Alors que le premier est de retour au foyer après ses études de médecine au début de la pièce, il est accueilli triomphalement par tous - sauf Camille sa cousine, qui a elle même passé plusieurs années au couvent.

Elle projette ainsi de se refuser à l’abandon des sentiments, ce dont elle fait part à Perdican à l’acte II, scène 5.

Une dispute éclate, où chacun expose sa conception des relations humaines : Perdican célèbre les amours charnelles; Camille se montre inflexible et prend la décision de se retirer du monde en retournant au couvent.

Piqué dans sa fierté, dans la scène que l’on va étudier, Perdican décide de jouer un tour à Camille pour lui prouver que sa décision ne le touche pas : il la convie à un rendez-vous près d’une fontaine, où il arrive en fait avec Rosette, la sœur de lait de Camille : une jeune paysanne qui ne lui est pas indifférente, et qui le regarde elle-même avec des yeux doux.

Là, sachant que Camille observe la scène, il s’emploie à faire à Rosette une déclaration enflammée, trompant autant les sentiments des deux femmes que ses propres élans. Lecture En quoi cette scène de déclaration d’amour relevant d’un stratagème théâtral est-elle pervertie ? Question à laquelle on répondra suivant les mouvements du texte : dans un premier temps, on assiste à une mise en scène de déclaration d’amour à Rosette de la part de Perdican, puis il délivre le message qu’il voulait délivrer à Camille. Premièrement, on voit que Perdican se considère et se comporte comme un metteur en scène dictant à Rosette le rôle qu’elle doit jouer.

En effet dès la première réplique, dès la première didascalie, on voit qu’il veut mettre en place un stratagème et une mise en scène, instituant en même temps le principe de double énonciation, car il s’adresse aussi bien à Camille qu’à Rosette, comme l’est la première phrase de sa réplique (« je t’aime, Rosette »).

Et l’anaphore de « toi seule » au début de sa 2e et 3e phrase, renforcent se principe.

Ensuite, par les impératifs qu’il utilise (: « prends ta part de ma vie nouvelle », « donne-moi ton cœur, chère enfant ! »), on voit qu’il montre à Rosette comment elle doit jouer son rôle.

Le gage de leur amour, la chaîne d’or, représente un élément du décor et des accessoires utilisés par Perdican. Rosette, dans sa première réplique, montre son innocence et qu’elle est abasourdie par ces déclarations de Perdican.

Ce-dernier continue sur sa lancée.

Il introduit d’autres élément du décor : la fontaine et la bague.

Il est toujours dans son rôle de metteir en scène comme on le voit à travers les impératifs (Lève-toi et approchons-nous).

Les questions rhétoriques qui s’ensuivent montrent peut-être son trouble qu’il veut dissimuler par cette mise en scène.

En outre, il espère faire impression sur Camille, littéralement parlant, en insistant sur la dimension picturale du tableau qu’il crée : cf.

champ lexical du regard et de la perception visuelle : anaphores de « regarde » (4 fois) dans sa deuxième réplique, ainsi que celle de la question « vois-tu ? » + le présentatif « voilà » et le verbe « je distingue ».

Il y a aussi l’idée d’immortaliser la scène, comme sur une toile, afin que ce qui se passe permette à Camille de prendre définitivement la mesure du détachement de Perdican vis-à-vis d’elle.

Par ailleurs, le jeté de la bague de Camille dans l’eau symbolise carrément l’adieu à Camille.

Cette scène est aussi en quelque sorte une cérémonie d’adieu à Camille.

On distingue ainsi une dimension métaphorique du tableau que Perdican commente : l’évolution du reflet du couple qu’il forme avec Rosette : D’abord idéal, il est troublé par la bague jetée dans l’eau qui représente la présence de Camille dans l’esprit de Perdican, et qui l’empêche de penser à une autre et de se projeter dans une autre relation ; Il finit par reparaître, car par le jet de la bague dans l’eau soit le choix de noyer le souvenir de Camille, Perdican se déleste douloureusement de cet attachement, douleur représentée par les « grands cercles noirs », l’eau qui « tremble encore. »

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