Lecture linéaire "Ode inachevée à la boue " Ponge

« Lec ture linéaire texte Bac 16 : « Ode inachevée à la boue » Ponge , 20 es Francis Ponge est un poète du 20 es.

Il rompt avec les codes de la poésie classique car dans ses poèmes descriptifs , il parvient à sublimer des objets du quotidien .

Son œuvre la plus connue est « Le parti pr is des choses » publiée en 1942.

Entre 1961 et 1962 parait Le grand Recueil dans lequel il propose un regroupement de l’ensemble de ses textes, anciens mais aussi plus récents.

Il est composé de trois volumes : - « Lyres » paru en 1961 : il rassemble des hommages à des écrivains, des peintres et des sculpteurs - « Méthodes » paru en 1961 : il se compose de textes poétiques - « Pièces » paru en 1962 est un prolongement du « parti pris des choses » Le poème étu dié « Ode inachevée à la boue » est un poème en prose, extrait de « Pièces ».

A travers un poème lyrique antique, il parvient à faire l’éloge d’une matière insignifiante : la boue. Comment Francis Ponge réussit -il à transformer la boue en quelque chose de poétique ? Titre Le titre donne le ton du poème car il fait apparaitre un double paradoxe.

En effet, l’ode est un poème lULTXH destiné à être chanté ou accompagné de musique .

Il est écrit en l’honneur de grands personnages ou de héros. Il parait donc étrange de faire l’éloge de quelque chose d’ordinaire comme de la boue. Le deuxième paradoxe est dans le terme « inachevée ».

Cela signifie qu’il s’agit de quelque chose non aboutie donc d’imparfait. Or on s’attend à ce que l’éloge soit parfa it puisqu’il s’agit d’un hommage. Avec ce double paradoxe dans le titre, Ponge démontre , dès le début, sa volonté de surprendre et de provoquer le lecteur. Lecture linéaire « La boue plaît aux cœurs nobles parce que constamment méprisée. »  « la boue plait » : présent de vérité générale : pour le poète il s’agit d’un constat, une évidence.  « aux cœurs nobles » : cela représente la noblesse, l’aristocratie. Il y a une antithèse entre « cœurs nobles » qui représente la noblesse et « la boue » qu i évo que le monde rural, les paysans : le poète met donc en opposition deux classes sociales. On note un paradoxe : comment des nobles peuvent -ils aimer quelque chose qui évoque le monde rural. Le poète fait preuve d’ironie.  « parce que » : connecteur de cause.  « méprisée » : notion récurrente dans le poème : elle est présente aussi au v7 avec « méprisée » puis « mépris ».

« Notre esprit la honnit , nos pieds et nos roues l'écrasent .

Elle rend la marche difficile et elle salit : voilà ce qu'on ne lui pardonne pas .

» Le poète joue sur la polysémie du terme « boue ».

 « notre esprit la honnit » : le poète fait allusion à la boue au sens figuré cad à la méchanceté, aux critiques ce qui es t souligné par : « aux injures » v4, aux « humiliations » v5.  « nos pieds et nos roues l’écrasent » : le poète parle de la boue au sens propre, cad celle qui « rend la marche difficile et elle salit ».

Il nous décrit ses défauts.  « voilà ce qu’on ne lui pardonne pas » : personnification de la boue.

Donc l e poète annonce son constat : toutes les raisons sont bonnes pour détester la boue que ce soit au sens propre comme au sens figuré. On peut noter que « pardonne » à une connotation religieuse et le champ lexical de la religion est omniprése nt : « regard pur », « adore », « azur » et « agenouillé ».

« C'est de la boue ! dit -on des gens qu'on abomine , ou d 'injures basses et intéressées .

Sans souci de la honte qu'on lui inflige , du tort à jamais qu'on lui fait .

Cette constante humiliation , qui la mériterait ? Cette atroce persévérance ! ». »