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LECTURE LINEAIRE N°8 BEAUMARCHAIS, LE MARIAGE DE FIGARO, ACTE 5, SCÈNE 7 PARCOURS ASSOCIE, SPECTACLE ET COMEDIE

Publié le 01/06/2024

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« LECTURE LINEAIRE N°8 BEAUMARCHAIS, LE MARIAGE DE FIGARO, ACTE 5, SCÈNE 7 PARCOURS ASSOCIE, SPECTACLE ET COMEDIE INTRODUCTION La Folle journée ou Le Mariage de Figaro est une comédie des Lumières écrite en 1778 par Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais .

Elle se situe dans une trilogie théâtrale dont elle constitue le deuxième volet entre le Barbier de Séville et La Mère coupable .

Elle est présentée par Beaumarchais lui-même comme : « la plus banale des intrigues ».

Mais banale, elle ne l’est pas puisque Louis XVI, sensible à la critique de la noblesse et des privilèges qu’elle met en lumière, manifeste une opposition farouche à sa représentation.

La pièce ne sera donc jouée qu’en 178 4, après six années de lutte contre la censure. "La Folle Journée" est une comédie dominée par "l'ancienne et franche gaieté" : celle des caractères de Suzanne et de Figaro, celle des situations et celle du verbe.

Beaumarchais use de tous les ressorts du comique, en fidèle héritier de la farce, de la commedia dell'arte et de la comédie moliéresque. Il s’est écoulé trois ans depuis que le Comte est parvenu, avec l’aide de son valet : Figaro, à conquérir Rosine, devenue, depuis, Comtesse.

Le Comte a bien changé : de jeune homme amoureux et sympathique , il est devenu un mari volage et tyrannique.

Le spectateur suit dans Le Mariage de Figaro ses efforts afin de séduire Suzanne, la future épouse de son valet Figaro et faire valoir auprès d’elle son droit de Seigneur (droit de cuissage). Dans la scène que nous allons étudier, le Comte est tombé dans le piège tendu par la Comtesse et Suzanne.

Il pense retrouver la servante à laquelle il a donné un rendez-vous galant alors que c’est la Comtesse, déguisée en sa camériste, qui le rejoint.

Il fait nuit et il ne reconnaît pas son épouse.

Figaro et Suzanne, portant les habits de la Comtesse, assistent, cachés, à la scène.

La comédie de la fausse servante, va, ainsi, pouvoir commencer. Problématique : comment cette scène de théâtre dans le théâtre permet-elle de révéler la vision du mariage du Comte tout en montrant le ridicule de ce dernier ? Pour cela, nous étudierons cet extrait selon deux mouvements : le Comte séducteur et ridicule au cœur d’un quiproquo comique de la ligne 1 à 12 et la justification de l’infidélité de la ligne 13 à 31. I/ Un Comte séducteur et ridicule au cœur d’un quiproquo comique (1-12) La scène débute par une exclamation comique du Comte : « Mais quelle peau fine et douce, et qu’il s’en faut que la comtesse ait la main aussi belle ! » (l 1-2).

Le comique de situation est central, car Almaviva, victime d’un quiproquo, adresse des compliments { celle qu’il croit être Suzanne, mais qui est en réalité sa propre femme.

Il utilise les adjectifs mélioratifs « peau fine et douce » pour la flatter.

Aveuglé par son désir de séduction, il ne reconnaît pas la main de son épouse, ce qui le rend ridicule aux yeux du public.

Sa certitude de pouvoir séduire est telle qu’il ne réalise pas qu’il est dupé.

L’aparté de la Comtesse, marqué par l’interjection « oh ! », renforce le comique : « Oh ! la prévention ! ».

Elle exprime son exaspération face { l’audace de son mari infidèle.

Almaviva poursuit ses flatteries avec un rythme binaire : « ce bras ferme et rondelet ! » et une hyperbole : « ces jolis doigts pleins de grâce et d’espièglerie ».

Sa séduction est risible, et le spectateur savoure ce subterfuge où le trompeur est trompé. Le Comte pense maîtriser la situation, mais c’est la Comtesse qui dirige réellement le jeu, cherchant { obtenir les confidences de son mari.

En se faisant passer pour Suzanne, comme l’indique la didascalie « de la voix de Suzanne » (l 5), elle précipite les aveux du Comte sur l’amour.

Elle laisse sa phrase en suspens, permettant { son mari de définir l’amour : « Ainsi l’amour… ».

Comme un Dom Juan de Molière, il se révèle être un amateur de conquêtes et de plaisirs, rejetant l’amour romantique comme une fiction : « L’amour… n’est que le roman du cœur » (l 6), et valorisant le plaisir : « c’est le plaisir qui en est l’histoire ».

Son désir le rend esclave de la femme convoitée : « il m’amène { tes genoux » (l 6-7). Malgré cette révélation choquante, la Comtesse reste impassible et maintient le jeu.

Elle insiste pour connaître les sentiments de son mari, lui demandant abruptement : « Vous ne l’aimez plus ? » (l 8).

Le Comte exprime un attachement profond avec l’adverbe d’intensité « beaucoup » : « Je l’aime beaucoup », mais la conjonction « mais » révèle son ennui du mariage : « mais trois ans d’union rendent l’hymen si respectable ! » (l 9), justifiant ainsi sa quête de plaisir ailleurs.

Déterminée, la Comtesse poursuit et demande : « Que vouliez-vous en elle ? », ce qui entraîne une nouvelle tentative de séduction d’Almaviva, indiquée par la didascalie « la caressant » (l 11). Cela prépare un acte amoureux et révèle un comique.... »

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