Lecture linéaire n°6- « Des Cannibales », l. 122-156, p. 13-14
Publié le 13/01/2022
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Lecture linéaire n°6- « Des Cannibales », l.
122-156, p.
13-14
Introduction
- Montaigne, humaniste, auteur des Essais
- découverte du brésil / ouvre une réflexion sur l’Autre, l’Homme et soi-même
- question de la barbarie/ relativité culturelle
- tente de définir cette notion en reprenant le terme « sauvage »
Pmq : comment M.
inverse-t-il les valeurs européennes pour faire l’éloge des « sauvages » ?
Plan :
1) une thèse explicite et polémique: les peuples du Nouveau Monde ne sont pas barbares.
2) Montaigne propose une redéfinition de la sauvagerie et fait l’éloge des « sauvages ».
→ un éloge du Nouveau monde et un réquisitoire contre les artifices européens.
1) Montaigne énonce sa thèse de manière polémique en s’élevant contre l’opinion courante (l.
122-129)
- L’argumentation est directe, le locuteur impliqué par la première personne « je trouve ».
- « trouve » est un verbe d’opinion = il énonce sa thèse de manière explicite.
- Aspect polémique de la thèse : la négation partielle « il n’y a rien » va à l’encontre de l’opinion
commune contre laquelle Montaigne s’élève.
- Les deux adjectifs qualificatifs « barbare » et « sauvage », fréquemment utilisés pour définir les
peuples des Amériques, sont inappropriés, selon lui.
- Pour affermir sa thèse, Montaigne s’appuie sur les témoignages qu’il a reçus au travers d’une
proposition subordonnée relative explicative « d’après ce que l’on m’en a dit ».
Comme il le
signalait au début de ce chapitre, l’expérience prévaut sur le « qu’en dira-t-on » et les opinions
communes mal étayées ou qui ne s’appuient pas sur des faits.
- La définition du mot barbare est exprimée par une proposition subordonnée de concession
introduite par la locution « sinon que ».
Montaigne concède la différence, non l’infériorité de ces
peuples « qui n’est pas conforme à ses usages » (βάρβαρος, barbaros, en grecs signifie étranger,
non grec, toute pers.
ne parlant pas le grec bar-bar= charabia).
- La locution adverbiale « en vérité », l.
125 permet d’instaurer un esprit d’honnêteté et de
franchise entre le locuteur et le lecteur.
- La remise en cause par la négation exceptive « ne...autre...que » met en évidence les limites de ce
que nous appelons « vérité » ou « raison » : nous avons tendance à les poser en absolu quand elles
ne sont que relatives à notre culture (« opinion » et « usage »).
- La phrase suivante repose sur une anaphore de «parfait/e».
Le ton est ironique, c’est une
manière de renvoyer le lecteur à son jugement faussé par la coutume.
Les domaines religieux,
politique et social sont soulignés comme autant de certitudes que les européens imposent aux
peuples d’Amérique.
2) La métaphore filée du fruit pour redéfinir élogieusement la sauvagerie (l.
129-156)
- « [ Ces hommes-là ] sont sauvages» est une affirmation.
L’argumentaire consiste à l’affirmer, non le
nier, mais à redéfinir le terme.
Le terme «sauvage» est ici rapporté à l’idée de Nature-mère
bienfaitrice par l’analogie avec les fruits.
Son étymologie ramène au latin «Sylva» qui signifie
«forêt».
« notre grande et puissante mère Nature » allégorie de la nature, elle devient une entité
à part entière, une « mère » incarnant cette nature, qui se veut pure, protectrice, riche et sublime.
- Or, le terme de « sauvage » est volontairement répété pour en dévoiler la polysémie, comme
nous allons le voir :
« Tandis que» introduit ainsi une proposition subordonnée d’opposition car Montaigne veut
retourner l’argument de la « sauvagerie » en rendant «sauvage» synonyme de « altéré, artificiel,.
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