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Lecture linéaire : « Les vents », Section I L’écorce incertaine, Mes forêts, Hélène Dorion, 2021

Publié le 02/07/2024

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« Lecture linéaire : « Les vents », Section I L’écorce incertaine, Mes forêts, Hélène Dorion, 2021 Introduction Présentation de l’auteur : Hélène Dorion est une poétesse, romancière, essayiste québécoise, francophone, contemporaine.

Elle travaille la communion des genres artistiques en questionnant le dialogue entre photographie, musique et écriture. Présentation de l’œuvre : « Les vents » appartient à la section I L’écorce incertaine (qui regroupe 25 poèmes courts et discrets évoquant et célébrant dans des chants à une voix les petites choses de la forêt, les fragments d’un tout : l’arbre, le ruisseau, le rocher, le tronc, la branche, l’écorce…) du recueil Mes forêts, composé de 4 sections constituant un voyage intérieur, lyrique et intime, une méditation poétique au sein des forêts canadiennes.

Hélène Dorion renoue ainsi avec le romantisme français érigeant une place privilégiée à la forêt, refuge intime propice à l’introspection. Présentation du poème : - - « Les vents » a été écrit en 2021. Se compose de vers libres regroupés en 3 strophes (un quatrain, un tercet et un quatrain). Le vent est un topos poétique.

Il donne à voir et à entendre une certaine vision du monde.

Bénéfique chez Du Bellay où le zéphyr bienfaisant, métaphore du vent de l’inspiration divine est propice à l’éclosion de fleurs poétiques, ou bien mortifère et destructeur chez Verhaeren. Avec le poème précédent, « Le feu », le poème « Les vents » forme un diptyque évoquant les forces vives des éléments au cœur des forêts. Ce poème se situe à la fin de la première section, intitulée « l’écorce incertaine ». Problématique d’étude : nous nous demanderons en quoi ce poème est une fable, un apologue. Lecture Mouvements du texte : Le récit occupe les deux premières strophes.

Il commence in medias res au cœur de la forêt assaillie par la brutalité des vents.

La deuxième strophe décrit la difficulté des arbres à se maintenir en équilibre.

La troisième strophe propose une leçon de philosophie. 1er mouvement : La fracture, l’ouverture de la faille (v.

1 à 4) 2ème mouvement : La recherche de l’équilibre (v.

5 à 7) 3ème mouvement : Une leçon de philosophie (v.

8 à 11) 1er mouvement : La fracture, l’ouverture de la faille (v.

1 à 4) Les vents et le mur se fracture avec le souffle qui poursuit l’œuvre du courant vif d’air refroidi - La destruction provoquée par le feu dans le poème précédent se poursuit.

La « fracture » résonne dans le silence de la forêt comme dans le silence de la fin du vers. Par ses sonorités, le verbe « se fracture » dit la puissance et la soudaineté de la cassure, de la faille, de la brèche ouverte.

La solidité apparente du « mur », de l’écorce, se révèle « incertaine », comme le titre de la section l’annonce. - Dès lors, le « souffle » des vents s’engouffre dans la faille et le mouvement se poursuit, rapide.

Toute cette strophe se lit dans un mouvement ininterrompu.

La versification, la mise en page et les sonorités contribuent à faire ressentir ce mouvement au lecteur. - En effet, tout d’abord la syntaxe du premier vers invite à « enjamber » le titre « Les vents », car le poème commence par la conjonction de coordination « et » qui a pour rôle de relier le poème précédent et celui-ci (les deux poèmes formant un diptyque).

Le titre fait donc brusquement irruption dans la phrase, comme dans la forêt. - De plus, le mouvement continu des vents est donné à ressentir par le choix des vers courts, hétérométriques et par le choix d’enjambements ininterrompus d’un vers sur l’autre.

Enfin, l’intervention de l’élément liquide accentue l’idée d’un mouvement que rien ne peut arrêter.

Le souffle du vent est comparé métaphoriquement au courant de l’eau qui dévale.

Ce saisissement rapide est donné à lire par le rejet de l’adjectif « vif ». Cet adjectif court de trois lettres dont le « f » final fait entendre le souffle du vent plonge le lecteur dans le tourbillon de ces vents qui ont réussi à pénétrer dans la faille du mur. L’allitération en [ f ] sature la strophe : « souffle », « vif », « refroidi » , « forêts », « fatigues », « failles ». 2ème mouvement : La recherche de l’équilibre (v.

5 à 7 ) comme des oiseaux les arbres se débattent cherchent la vague ou le rivage - - Le champ lexical de la mer apparaît avec les termes « vague » et « rivage ».

La tempête a provoqué métaphoriquement le naufrage.

La personnification des arbres le souligne, puisqu’ils « se débattent », luttent et cherchent à résister à l’assaut des vents.

Ils « cherchent la vague » pour se laisser porter sans effort « ou le rivage » pour y trouver du repos, de la stabilité.

Le blanc typographique entre « la vague » et « le rivage » traduit spatialement le creux de la vague, le ressac..... »

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