lecture linéaire "Le Vin des chiffonniers" Baudelaire
Publié le 06/03/2022
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Lecture linéaire « Le Vin des chiffonniers », Les Fleurs du Mal , 1861.
3 ème
mouvement : la leçon de l’apologue (strophes 7 et 8)
Je rappelle la définition du mot apologue : Petit récit d'un fait vrai ou fabuleux, dans lequel on
a pour but de présenter d'une manière indirecte une vérité morale et instructive.
(définition
du cnrtl).
- vers 25 : formule « c’est ainsi que » = anecdote populaire qui a une valeur générale,
universelle = procédé de l’universalisation (ou de la généralisation).
Emploi du présent de
vérité générale.
Jusqu’ici le chiffonnier représentait tous les pauvres de Paris, à partir de cette
strophe nous pouvons repérer une évolution, une gradation : le chiffonnier représente ici
l’humanité entière (toujours vers 25).
Nous pouvons repérer l’emploi de la majuscule
«l’Humanité ».
Cette « Humanité » est qualifiée de « frivole ».
Le terme frivole a plusieurs définitions, liées entre elles :
- qui est vain, qui n’a nulle importance.
- qui est attaché à des préoccupations légères et sans importance, comme le plaisir, les biens
matériels ou les honneurs .
Le chiffonnier devient ici l’incarnation de cette frivolité.
Il la trouve, de manière illusoire, dans
le vin.
- Le décor change dans cette strophe : nous ne sommes plus dans un Paris fangeux, sombre
mais Baudelaire évoque le Pactole, fleuve mythique et fascinant.
Le vin est ici comparé à ce
fleuve = dimension magique et du vin et de la poésie (par la transformation de la réalité dont
nous avons déjà parlé).
- vers 26 nous pouvons repérer l’adjectif antéposé « éblouissant », mis en valeur donc par sa
position.
Cet adjectif nous éloigne une nouvelle fois de l’atmosphère sombre du début du
poème.
La lumière continue à se propager dans le poème.
Le vin s’apparente dès lors à un liquide précieux aux vertus alchimiques puisqu’il est capable
de transformer une matière sale, informe en matière précieuse (cf.
Titre du parcours de
lecture) mais également les quartiers pauvres en paysages enchanteurs et une réalité difficile
et précaire en triomphe et gloire.
- vers vers 27 nous pouvons repérer le verbe « chante ».
Le vin en est le sujet.
A nouveau ici le
poète rapproche les pouvoirs du vin avec ceux de la parole poétique qui permettent la
transformation de la réalite : les deux agissent sur l’imagination qui fait disparaître la laideur
du monde.
- Rupture de ton dans la dernière strophe.
Le vocabulaire employé devient plus sombre :
« rancœur, indolence, vieux maudits, meurent, remords ».
Baudelaire ici personnifie le vin par l’emploi de la majuscule vers 32 et par l’apposition « fils
sacré du Soleil ».
Baudelaire invente ici une fable qui explique les origines du vin.
Il imagine tout d’abord les origines du « sommeil » (vers 31).
Selon lui le sommeil a été un
moyen trouvé par Dieu pour soulager les souffrances des hommes (vers 31).
Le sommeil
apporte donc l’oubli et l’apaisement.
- le vers 30 renvoie aux chiffonniers en particulier mais de façon plus générale à l’ensemble
des misérables, des rejetés = à tous ceux qui souffrent et dont personne ne se préoccupe.
L’adjectif « maudits » plus particulièrement renvoie à l’idée de poète maudit dont Baudelaire
se rapproche = des poètes incompris, rejetés de la société et donc condamnés à vivre exclus et
dans la misère car leur art n’est pas reconnu.
Ici, à nouveau, nous pouvons voir un
rapprochement entre le chiffonnier et le poète : tous deux sont exclus, vivent dans la misère et
utilisent l’imagination pour se libérer d’une réalité trop difficile à supporter..
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