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lecture linéaire le mariage de figaro

Publié le 06/03/2025

Extrait du document

« L1 : "Mais quelle peau fine et douce, et qu’il s’en faut que la comtesse ait la main aussi belle !"** Le Comte utilise un langage de galanterie pour flatter Suzanne, soulignant la beauté de sa peau et de ses mains.

L'exclamation renforce son excès de compliments, mais l'ironie de la situation réside dans le fait qu'il compare Suzanne à la Comtesse, la mettant ainsi en valeur tout en critiquant son épouse.

Cela crée une atmosphère comique, car il flatte ouvertement Suzanne tout en étant devant sa femme, ce qui révèle son hypocrisie et sa manipulation. **V2 : L’aparté et les interjections** Ici, la comtesse fait un aparté en exprimant son mécontentement.

Cette double interjection, prononcée à voix basse, permet au public de saisir l’ironie de la situation.

Elle montre l’agacement de la comtesse face aux flatteries du comte tout en le dénonçant subtilement à travers cette réplique. Cela offre au spectateur un accès privilégié à ses pensées et accentue l'aspect de manipulation du comte vis-à-vis de sa femme. **L2 : "Oh ! la prévention !"** Cet aparté, avec ses doubles interjections, permet à la Comtesse de faire une remarque ironique et amusée à l'attention du public.

Elle réagit à la flatterie excessive du Comte, mais le fait en dehors du cadre direct de la scène, en s'adressant aux spectateurs.

Cela souligne son mécontentement et son scepticisme, tout en impliquant le public dans la situation comique.

Les interjections, "Oh !" et "la prévention", accentuent l'ironie de l'instant, car la Comtesse se moque de la tentative de séduction du Comte tout en étant consciente de la manipulation. **V3 : La double interrogation et le discours galant* Le comte utilise ici une double interrogation oratoire ou rhétorique.

Ces questions ne sont pas vraiment destinées à obtenir une réponse, mais plutôt à enfoncer sa femme et à la comparer à Suzanne, qu’il désire.

Ce discours galant cherche à séduire en flattant le corps de Suzanne, et la comparaison avec sa femme met en lumière la distance qu’il crée entre elles, soulignant la différence de classe sociale.

Le comte utilise des termes comme « espièglerie » pour évoquer une séduction à peine voilée, un langage qu'il n’oserait jamais utiliser avec sa femme, ce qui révèle son aveuglement face à son désir pour Suzanne.

Il fait des allusions physiques tout au long de la scène, illustrant son désir charnel. **L3 : "A-t-elle ce bras ferme et rondelet ? ces jolis doigts pleins de grâce et d’espièglerie ?"** Le Comte utilise ici une **double interrogation rhétorique** pour accentuer la comparaison entre sa femme et Suzanne.

Il parle de Suzanne de manière presque dégradante, en faisant des allusions à son corps, qu’il décrit comme plein de **grâce** et **d’espièglerie**, mais aussi de manière manipulatrice, dans le but de flatter et de séduire.

Cette **interrogation oratoire** permet au Comte de se convaincre qu’il peut séduire Suzanne, tout en la mettant sur un pied d’égalité avec son épouse, dont il critique la monotonie.

En dévalorisant sa femme, il tente d’élever Suzanne. Il se permet de qualifier Suzanne d’"espièglerie" en raison de la différence de **classe sociale**, car il ne parlerait jamais ainsi de sa femme, ce qui montre bien la hiérarchie sociale et l'objectification de Suzanne.

À travers ses allusions à son corps, il fait une **séduction verbale** et manipule la situation pour justifier son désir. **V4 : Didascalies et transition de la préoccupation physique à morale** *« Ainsi l’amour… »* Les didascalies, qui accompagnent souvent les répliques dans la pièce, permettent de marquer un changement dans la dynamique du discours.

Le comte passe ici d'une préoccupation purement physique (les compliments sur le corps de Suzanne) à une réflexion plus morale et abstraite, avec l'introduction du thème de l’amour.

L’emploi de la réplique « Ainsi l’amour… » suggère une transition qui déplace l'attention du spectateur de la séduction physique à la question du désir et de l’engagement affectif, tout en soulignant la confusion du comte entre plaisir et amour.

Cela permet à l’auteur de critiquer la superficialité du regard du comte, tout en révélant sa vision utilitaire de l’amour, qu’il réduit à un jeu de possession et de satisfaction personnelle. **V6 : Interrogation négative, audace et statut social** *« Je suis servante donc ne sais pas parler français »* L'absence d'inversion dans la phrase d'interrogation marque la position inférieure de Suzanne.

La phrase devient presque une excuse, soulignant la différence sociale entre elle et ses maîtres.

Cela traduit également une forme de subversion dans son audace à parler ainsi.

Suzanne s’amuse des conventions sociales et joue de son statut de servante pour se rendre encore plus percutante.

Cette réplique se base sur l'effet comique d'un décalage entre ce que Suzanne pourrait prétendre et ce qu'elle veut réellement faire comprendre. **V7 : "Je l’aime beaucoup ; mais trois ans d’union rendent l’hymen si respectable !"** L'ironie est ici renforcée par l'utilisation du mot « respectable ».

Le comte essaie de justifier son infidélité en évoquant le respect que lui inspire le mariage, mais ce terme montre à quel point ses sentiments envers sa femme sont superficiels.

Il utilise également un détournement de l'amour, en mettant en avant la durée du mariage pour justifier une distance affective.

L’ironie est double : il se déclare toujours amoureux, tout en cherchant à excuser son désir ailleurs, un discours parfaitement absurde. **V8 : "Que vouliez-vous en elle ?"** Cette question est une autre forme d’ironie, car la comtesse elle-même a été objet de désir.

Le comte semble sous-entendre qu'il ne cherchait chez sa femme qu'une satisfaction matérielle ou une stabilité, ce qui souligne encore son détachement émotionnel.

Cela fait ressortir la distance entre ce qu'il dit et ce qu'il ressent réellement, accentuant l'absurdité de ses propos. **V9 : "Ce que je trouve en toi, ma beauté…"** Le comte exprime ici une flatterie directe et lisse, visant à rassurer Suzanne.

Il l'élève au rang de sa femme, utilisant des termes de galanterie qui enjolivent la réalité.

L’utilisation de « ma beauté » et du registre hyperbolique accentue l’artifice de ses propos.

Il tente de rendre Suzanne agréable à ses yeux, mais son discours révèle qu’il cherche avant tout à l’asserv **V10 : "Mais dîtes donc"** Cette réplique de la comtesse joue sur l'ironie et l'effet de mise en scène.

En invitant le comte à parler, elle adopte un ton presque thérapeutique, comme si elle était une confidente ou une conseillère.

Cette formule a pour but de le faire se dévoiler davantage, tout en restant détachée et malicieuse.

Il s'agit ici d'une invitation déguisée à l'expression des sentiments du comte, mais sous un masque d'intérêt léger, presque moqueur.

C’est également une manière pour la comtesse de reprendre un peu le contrôle de la situation, en forçant son mari à s’exprimer d’une manière qui l’expose davantage.

Elle utilise le langage pour désarmer le comte, sans l'agresser directement, ce qui crée un effet comique par la subversion des attentes. **V11 : "Je ne sais : moins d’uniformité peut-être, plus de piquant dans les manières, un je ne sais quoi qui fait le charme ;"** Le comte exprime une certaine indécision avec "Je ne sais", ce qui souligne son incapacité à définir clairement ce qu'il recherche, mais aussi un désir vague et insatisfait.

Le "moins d'uniformité" et le "je ne sais quoi" témoignent de son besoin de nouveauté et de diversité dans ses relations, mais d'une manière floue et inarticulée.

Le comte utilise des termes qui flattent sa recherche du "charme" sans vraiment le définir, montrant ainsi une superficialité dans son discours amoureux.

Ce flou suggère son insatisfaction profonde, malgré l'apparente perfection de sa femme, et critique indirectement la monotonie du mariage. **V12 : "quelquefois un refus, que sais-je ?"** Là, le comte introduit l'idée de "refus" comme un élément d'excitation et de tension dans les relations amoureuses.

Il insiste sur l'idée que, de temps en temps, une certaine résistance de la part de la femme est nécessaire pour entretenir le désir et l'engouement amoureux.

Le "que sais-je ?" réitère son discours flou et indéterminé, qui, au fond, reflète son incapacité à comprendre ce qu'il veut vraiment, mais il semble avoir une idée de ce qui est nécessaire pour exciter ses sentiments. Cela renforce l'idée d'un homme égoïste, qui cherche avant tout à obtenir ce qu'il désire sans se soucier véritablement des attentes de l'autre. **V13 : "Nos femmes croient tout accomplir en nous aimant : cela dit une fois, elles nous aiment, nous aiment (quand elles nous aiment !), et sont si complaisantes, et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche,"** Ici, le comte critique le rôle des femmes dans le mariage, insinuant que leur dévouement excessif devient une source d'ennui.

Le passage "elles nous aiment, nous aiment (quand elles nous aiment !)" illustre l'ironie et le cynisme du comte à l'égard de l'amour conjugal, car il semble ne pas apprécier l'amour constant et sans réserve que lui porte sa femme.

Le recours à "constamment", "toujours", et "sans relâche" montre à quel point il trouve ce comportement.... »

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