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Lecture linéaire : Le Malade imaginaire Acte I, scène 5

Publié le 03/10/2021

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« Lecture linŽaire n¡1 Le Malade imaginaire , Molire (1673), acte I, scne 5.

Extrait du MI, comŽdie-ballet jouŽe pour la premire fois au thŽ‰tre du Palais Royal en 1673.

Elle sera reprise en 1774 dans le cadre des FestivitŽs de Versailles, avec tout le faste que ce genre, crŽŽ par Molire et Lully pour les ftes du roi Louis XIV, supposait.

Le MI est la dernire pice Žcrite par Molire.

Il joue le r™le dÕArgan.

Le 17 fŽvrier 1673, lors de la quatrime reprŽsentation de la pice, il aura un malaise sur scne et mourra peu de temps aprs, chez lui.

Molire au-rait souffert en effet de phtisie, nommŽe aussi au XVIIe s.

Ç ßuxion de poitrine È, une forme de tuberculose pulmonaire. LÕextrait se trouve au premier acte, un acte qui expose lÕintrigue, ses diffŽrents Þls, et les personnages : Argan, qui est un hypocondriaque, veut marier sa Þlle AngŽlique ˆ un mŽdecin, le jeune Thomas Diafoirus, pour avoir un mŽdecin dans la famille.

Or AngŽlique est amoureuse de ClŽante.

LÕintrigue reprend le canon du Ç mariage forcŽ È.

Ici, Argan vient dÕannoncer son projet ˆ sa Þlle.

Toinette, qui conna”t les amours de la jeune-Þlle, a assistŽ ˆ cette dŽclaration et rŽagit vivement. Piste de lecture : comment le passage met-il en scne la tension entre le ma”tre et la servante ? Mouvement du texte : Etape 1.

Toinette amne Argan ˆ donner une premire raison ˆ ce mariage, l.

1-16.

Elle va montrer ˆ chaque fois la stu-piditŽ de ces raisons. Etape 2.

Premires stichomyties (= Žchange de rŽpliques brves) : Toinette essaie de dissuader Argan de conclure ce mariage.

Elle use dÕun stratagme : refuser dÕy croire, cÕest refuser que la dŽcision dÕArgan soit un fait accompli.

Elle essaie aussi de lui faire perdre patience.

CÕest une diversion.

En se f‰chant, il va oublier sa rŽsolution l.

17-26. Etape 3.

Deuxime raison invoquŽe par Argan pour conclure ce mariage, l.

27-33. Etape 4.

Reprise des stichomyties : Toinette joue le mme jeu quՈ lՎtape 2, l.

34-39. Analyse : Etape 1. Toinette intervient quand elle apprend la dŽcision de son ma”tre.

Molire reprend ici un thme souvent prŽsent dans la littŽrature du XVIIe sicle et dans ses pices : le mariage arrangŽ, le mariage forcŽ.

Il critique cette pratique ˆ maintes reprises : dans Tartuffe (1669), la servante Dorine, devant une situation similaire, explique que lÕon risque de pousser une femme ˆ lÕadultre si on lui donne un mari quÕelle nÕaime pas. On retient ici le ton trs naturel et volontaire que Toinette prend avec Argan (ce dessein burlesque, l.

1 = ce projet ridi -cule).

Comme beaucoup de servantes chez Molire, elle sÕest occupŽe des enfants (la mre est parfois dŽcŽdŽe) et a pris une place spŽciale dans la famille, ce qui lui permet une certaine familiaritŽ.

Toinette dŽfend donc la jeune Þlle quÕelle a ŽlevŽe et quÕelle sait tre amoureuse.

Plus loin, l.

17, elle montre sa puissance en prŽtendant donner un Ç conseil È. Elle montre aussi quÕelle raisonne.

Toinette utilise l e vocabulaire de la raison pendant tout le passage (raisonner en -semble, l.

4, parler de sang froid, l.

5, votre raison, l.

5). Elle reprŽsente le bon sens (avec tout le bien que vous avez etc, l.

1-2) : si Argan est dŽjˆ riche, il nÕa pas besoin de marier sa Þlle ˆ un mŽdecin, une profession rŽputŽe riche, dŽjˆ ˆ lՎpoque.

Molire rappelle ainsi que le mariage arrangŽ se fait pour des raisons dÕargent (capital, terrains, biens immobiliers).

La servante se montre plus intelligente que son ma”tre, qui, lui, est obsŽdŽ par sa santŽ de faon maladive (le malade imaginaire, cÕest lÕhypocondriaque : celui qui se croit malade mais ne lÕest pas). En revanche, Argan utilise le vocabulaire de lÕinsulte (coquine, impudente), vocabulaire de Ç lՎmotion È qui montre sa faiblesse.

Il est Ç lÕatrabilaire È, lÕhomme colŽrique qui ne se contr™le pas : il est essentiellement sous lÕinßuence de sa Ç bile noire È, ce qui renvoie ˆ la thŽorie des humeurs de Galien, un mŽdecin du IIe sicle aprs J.C.

La mŽdecine du XVIIe sicle en a fait le principe essentiel qui permet de comprendre le corps humain et ses maladies.. »

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