Lecture linéaire : « L’aveu », La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette
Publié le 16/02/2022
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Lecture linéaire : « L’aveu », La Princesse de Clèves , Mme de La Fayette
Au cœur du roman, au début du tome troisième, intervient une scène majeure entre
la Princesse et son époux, celle de l’aveu de sa passion pour un autre homme.
Elle
est la conséquence d’un des 4 récits par digression, « à tiroir » selon la terminologie
de la Renaissance.
En effet, les amours malheureuses de Sancerre avec Mme de
Tournon révèlent à la mort de celle-ci qu’elle avait promis le mariage à plusieurs
hommes.
A cette occasion, le Prince de Clèves répète à sa femme le conseil qu’il a
donné au malheureux : « La sincérité me touche d'une telle sorte que je crois que si
ma maîtresse et même ma femme, m'avouait que quelqu'un lui plût, j'en serais affligé
sans en être aigri.
Je quitterai le personnage d'amant ou de mari, pour la conseiller et
pour la plaindre.
» Cet aveu fait également suite aux recommandations de sa mère
mourante qui, s’étant aperçu de sa passion pour le duc de Nemours la met en
garde : « Songez ce que vous devez à votre mari ; songez ce que vous vous devez à
vous-même, et pensez que vous allez perdre cette réputation que vous vous êtes
acquise et que je vous ai tant souhaitée ».
La scène que nous commentons est celle
d’un aveu extraordinaire et crée une tension pathétique à travers la souffrance de
chacun.
(mouvement à rédiger)
Mme de Clèves souhaite s’éloigner de la cour, après avoir obtenu l’assurance de la
réciprocité de sa passion, lors de l’affaire de la lettre du Vidame de Chartres.
Or, le
Prince soupçonne une passion et la presse de tout lui avouer.
Elle se décide.
L’exclamation « Eh bien ! Monsieur » marque la prise de décision et une prise de
parole longue, sous forme de déclaration ; la posture est tragique, puisque c’est celle
de la confession.
Le verbe « se jetant à genoux » marque un mouvement violent
avec l’allitération.
L’aveu est annoncé avec un futur catégorique sous forme
proverbiale pour marquer le caractère extraordinaire de l’aveu avec « jamais ».
Le
raisonnement est le suivant, elle oppose la pureté de ses intentions et de ses actes
« innocence » à la faute qui est la sienne.
Elle utilise cependant des euphémismes,
« des raisons de m’éloigner de la cour » sont un premier aveu que son besoin de
retourner à Coulommiers, en province n’est pas dû seulement qu’à la fatigue.
De
même, l’euphémisme des « périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon
âge » est cependant compréhensible pour la sensibilité de son mari qui identifie le
danger des passions.
La Princesse est sûre d’elle car elle n’a en aucun cas failli, et
jamais été seule en présence du duc.
Ainsi elle est catégorique : la phrase suivante
est dans la négation « jamais (..) nulle ».
C’est la litote qu’elle manie ensuite avec
« je ne craindrais pas » au lieu de « je serais sûre » pour affirmer qu’elle continuera
d’être sage sous condition de pouvoir s’éloigner de la cour, c’est-à-dire de M.
de
Nemours, ce qui est le sous-entendu.
La seconde condition est un irréel du présent,
puisqu’elle affirme que la présence de sa mère aurait suffi à l’empêcher de céder.
La
concession suivante « quelque dangereux » montre qu’elle est consciente du
caractère exceptionnel de son aveu : dire à son mari qu’elle en aime un autre au lieu
de se taire pour l’aider à résister à la tentation.
Son but est de conserver sa dignité
morale : « me conserver digne de vous ».
Le terme « joie » renvoie au sacrifice des.
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