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Lecture linéaire la rencontre de Manon lescaut et Dégrieux

Publié le 22/06/2024

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« TEXTE 11 : La Rencontre : Manon Lescaut, l’Abbé Prévost, 1731 Introduction Dans le roman, la recherche du plaisir conduit souvent les personnages à se retrouver en marge de la société.

C’est le cas de Des Grieux et Manon Lescaut, amants du roman du même titre qui s’inscrit dans le contexte du libertinage, et dont l’amour les mène, au fil du récit, vers une fin inévitable.

La première rencontre entre les deux personnages, topos de fiction, constitue un passage crucial.

Ici, dans un véritable récit enchâssé situé au début du roman, Des Grieux prend le contrôle de la narration et décrit sa rencontre avec Manon à Renoncour.

Nous pouvons donc nous demander comment la passion transforme Des Grieux et annonce sa marginalité future.

Pour répondre à cette interrogation, nous nous intéresserons dans un premier mouvement, du début à « aussitôt », à la nature fortuite de cette rencontre.

Ensuite, de « mais il en resta une » à « maîtresse de mon cœur » nous aborderons l’émoi suscité par la rencontre et la naissance de la passion chez Des Grieux.

Dans un dernier temps, de « quoi qu’elle fût » à la fin de l’extrait, nous serons amenés à voir la fatalité d’une rencontre qui annonce la marginalité. 1er Mouvement : Une rencontre fortuite (de « J’avais marqué » à « se retirèrent aussitôt ») J'avais marqué le temps de mon départ d'Amiens.

Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt ! j'aurais porté chez mon père toute mon innocence.

La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s'appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d'Arras, et nous le suivîmes jusqu'à l'hôtellerie où ces voitures descendent.

Nous n'avions pas d'autre motif que la curiosité.

Il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt. - Plus-que-parfait, l’extrait s’ouvre sur un récit rétrospectif avec un effet de distance et des souvenirs entremêlés.

Ce récit montre que Manon a eu un impact décisif sur la vie de Des Grieux car il n’a jamais rejoint son père, il le regrette.

Distinction également entre le « je narrant » (Des Grieux au moement où il s’adresse à Renoncour) et le « je narré » (Des Grieux au moment de la rencontre avec Manon).

Il peut désormais juger du carcactère funeste du choix du jour de son départ. - Interjection et phrase exclamative : analepse, il informe le lecteur que ce jour-là a bouleversé sa vie.

Le narrateur procède aussi à une dramatisation qui vise à susciter l’intérêt et à souligner l’importance de cet épisode. - Cadre spatio-temporel précis (des lieux) et champ lexical du temps : récit enchâssé, des retours en arrière qui donne un effet d’attente.

Le cadre spatio-temporel permet aussi de donner des précisions sur l’ancrage géographique et chronologique des événements.

L’évocation des détails et le présent de vérité générale renvoient à la vie quitidienne d’une ville de province et contribue à l’effet de réel. STRICHER Lucie, STRIETZEL Tara 1GO4 - Conditionnel passé : il serait resté innocent s’il était allé chez son père.

Cela traduit l’irréel du passé et souligne le caractère irréversible des conséquences liées à la perte de l’« innocence ». - Polysémie : prouve son jeune âge et son absence de pêchés, ainsi que son inexpérience. - Cadre urbain - Des enchaînement d’évènements qui paraissent anodins ou prédestinés ; la fatalité se met en place avec la notion de destin. - Négation restrictive : l’innocence avant de tomber amoureux. - Des Grieux tente de se défendre, de prouver son innocence. - Déterminant indéfini : les femmes ne l’intéressent pas encore, il se détache de cet intérêt avant de rencontrer Manon ; « il en sort » : c’est un évènement anodin qui l’importe peu. Il a pris du recul par rapport à ce qui s’est passé, il est capable d’analyser les évènements qui ont eu lieu. 2ème Mouvement : L’émoi de la rencontre, la naissance de la passion (de « Mais il en resta une » à « maîtresse de mon cœur ») Mais il en resta une, fort jeune, qui s'arrêta seule dans la cour, pendant qu'un homme d'un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s'empressait pour faire tirer son équipage des paniers.

Elle me parut si charmante que moi, qui n'avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d'attention, moi, disje, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au transport.

J'avais le défaut d'être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais loin d'être arrêté alors par cette faiblesse, je m'avançai vers la maîtresse de mon cœur. - Conjonction de coordination : tournant dans l’histoire, il se rend compte que c’est ce moment qui a changé sa vie. - Il n’y a pas de description physique, seulement des expressions lyriques des émotions du Chevalier Des Grieux.

L’impression qu’elle suscite semble effacer les détails, Des Grieux se concentre sur son ressenti.

Les adjectifs sont peu précis, accompagnés d’adverbes d’intensité « fort », et « si ». - Pronom et adjectif : il la trouve unique et tombe fou amoureux d’elle. - Antithèse « se retirèrent / resta » « quelques unes/une »: montre la singularité de Manon aux yeux de Des Grieux, les autres femmes derrière elle disparaissent. STRICHER Lucie, STRIETZEL Tara 1GO4 - Théâtralité de la scène.

Le récit de Des Grieux traduit l’agitation qui règne.

Les verbes au passé simple signalent.... »

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