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Lecture linéaire de Zones, Alcools

Publié le 18/04/2022

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« L.L: Zone, Alcools Apollinaire 1er mouvement: la confrontation du passé et du présent → vers 1 à 10 2eme mouvement: le passage à la modernité → vers 11 à 24 Intro : Guillaume Apollinaire incarne « l’esprit nouveau » selon l’expression qu’il utilisera lors d’une conférence en 1917.

Dans son recueil Alcools, initialement nommé Eau-de-vie, ce vent de modernité est palpable puisqu’il s’inspire de la ville, du rythme du jazz et de la peinture cubiste, supprimant la ponctuation de tous ses poèmes.

Toutefois, Apollinaire respecte une certaine tradition poétique.

Effectivement, selon Pierre Brunel, il est : « entre deux mondes ».

C’est justement cette posture particulière, entre tradition et modernité, que nous retrouvons dans le poème « Zone », qui fait l’objet de notre étude.

Placé en tête du recueil, ce texte est, pourtant, le dernier poème rédigé par Apollinaire avant la publication en 1913.

Toutefois, en ouvrant Alcools avec ce texte, l’auteur affirme la modernité de son écriture et de ses inspirations.

Il évoque, dans un poème dépourvu de versification, un espace urbain où se mêle passé et présent. Ainsi, nous nous demanderons en quoi ce poème célèbre-t-il la modernité ? Pour cela, nous relèverons deux mouvements dans ce texte : tout d’abord la confrontation du passé et du présent des vers 1 à 14 et l’évocation d’un monde moderne des vers 15 à 24. 1/a La lassitude vis-à-vis du passé:vers 1 à 3 Nous pouvons constater que les trois premières strophes, qui ouvrent « Zone », sont des monostiches et rendent palpables la lassitude d’Apollinaire quant au passé. Vers 1 : il est déroutant : « A la fin tu es las de ce monde ancien » dans la mesure où il s’agit d’un vers classique, d’un alexandrin plus précisément, répondant à une certaine tradition poétique. Cependant, il s’agit déjà, pour le poète, d’annoncer un renouveau poétique.

« ce monde ancien » représente un monde dépassé qui se prétend pourtant moderne, on peut constater que c’est le début du texte d’ouverture d’Alcool mais aussi un retour dans le passé, ce paradoxe nous conforte sur le désire d’Apollinaire de passé à la modernité.

Effectivement, il est intéressant de noter que la diérèse sur le mot « ancien » concourt à donner l’impression que l’adjectif se brise : « anc-i-en » et donc que le passé s’efface.

Cette décomposition du mot évoque aussi la peinture cubiste.

La présence de l’attribut du sujet : « las » qui met en évidence le désir de rupture d’Apollinaire.

Le poète nous surprend en utilisant le pronom personnel « tu » qui est un tutoiement interpersonnel, donne une tonalité lyrique.

Ce tutoiement interpersonnel donne aussi une impression solennelle pourtant, ce choix permet au lecteur de devenir, au même titre qu’Apollinaire, le destinataire du poème. Vers 2 : On peut observer que le poète abandonne l’alexandrin au profit d’un vers libre de 16 syllabes et inscrit de la sorte la modernité poétique au cœur de « Zone ».

Néanmoins, comme au vers 1 nous sommes sensibles à la présence discrète de la poésie traditionnelle.

En effet, l’utilisation du « ô » lyrique témoigne d’un certain élan lyrique d’un héritage romantique.

Pourtant, il est placé devant un symbole fort de modernité : la Tour Eiffel dont la construction avait fait scandale suscitant des réactions hostiles des symboliste pour sa modernité agressive, tant dis que pour certaine elle suscitait des réactions enthousiastes, elle fut le thème d’inspiration d’artistes de la modernité comme chez le peintre Delaunay, un proche d’Apollinaire.

Cette référence précipite le poème dans l’espace urbain comme la métaphore « bergère » qui métamorphose la tour Eiffel en une bergère, qui surveille un troupeau de ponts eux-même comparée à des moutons.. »

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