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Lecture linéaire DDFC Olympe de Gouges

Publié le 23/06/2024

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« Introduction : La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne est une réécriture de la Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Si la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen a permis la mise à jour des fondements démocratiques de notre société, sa réécriture par Olympe de Gouges a pour but de prouver que la femme y a été laissée pour compte. Ce texte, situé entre la dédicace à la reine et le préambule, résonne comme une mise en accusation des hommes.

Le bilan de la Révolution est décevant pour les femmes qui se sont battues à leurs côtés mais n'ont rien obtenu sur le plan juridique pour pallier le déséquilibre social. Olympe de Gouges en fait l'amer constat et se fonde sur la pensée de son temps pour analyser la situation des femmes dans la société nouvellement fondée. Nous nous demanderons en quoi ce réquisitoire est le fruit de la pensée des Lumières ? Plan : 1.

Une remise en cause de l'oppression 2.

L'examen de la nature 3.

Une culture de la domination 1.

Une remise en cause de l’oppression a.

L'attaque du texte se veut brutale : l'apostrophe et la question « es-tu capable ? » induisent une mise en accusation selon laquelle l'homme serait injuste. Cette attaque brutale a également pour fonction de capter l'attention de l'auditoire (locution latine: captatio benevolentiae). Dans sa toute première phrase «Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question » on observe une opposition entre « une femme » et « homme ». L'emploi de l'article indéfini « une » pose le fait que n'importe quelle femme pourrait formuler cette accusation.

Par l'asyndète « tu ne lui ôteras pas du moins ce droit » elle sous-entend que de nombreux droits lui ont déjà été confisqués par l'homme.

Ce que renforce la question rhétorique à valeur phatique « dis-moi ? » Dans cette ouverture, Olympe de Gouges se montre ferme, déterminée, et solide sur le plan rhétorique.

Elle se présente en oratrice assurée. b.

L'accumulation des questions rhétoriques « qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? » Ta force ? Tes talents ? » vient acculer l'homme à se poser la question de son injustice envers les femmes. Par l'utilisation de la première personne, Olympe de Gouges se fait la porte-parole d'une cause féminine.

Les réponses suggérées à la supériorité de l'homme sont immédiatement portées en dérision et l'hyperbole « empire souverain » qui renverrait à Dieu par une forme de périphrase disqualifie toute légitimité de l'oppression masculine. c.

La fin du paragraphe est construit quant à lui sur un parallélisme destiné à poser les bornes des représentations : «observe le Créateur dans sa sagesse » ; « parcours la Nature dans toute sa grandeur » Du point de vue théologique ou matérialiste et scientifique rien ne justifie une quelconque supériorité d'un sexe sur l'autre que l’on n’observe nulle part. L'emploi des tournures injonctives pose une assurance intellectuelle qui oppose avec profit «sagesse » et « grandeur » à « empire tyrannique ».

Cette opposition qui vise à annihiler la supériorité masculine est renforcée par l'incise « si tu l'oses » qui marque l'indignation. Ainsi, l'on peut dire que cette ouverture consiste à mettre en accusation l'homme qui outrepasse ses droits en s'arrogeant un pouvoir illégitime sur les femmes. 2.

L’examen de la nature a.

Le deuxième mouvement se construit sur une accumulation des verbes de jugement à l’infinitif. « remonte », « consulte », « étudie », « jette enfin un coup d'œil », « rends-toi à l'évidence », « cherche » « fouille » « distingue ».

Par ces injonctions et le champ lexical de l’instruction qui les accompagne, elle acquiert une certaine autorité qui lui permet ainsi d’inviter les hommes à l'examen rationnel de la nature et de ses lois pour appréhender par analogie la situation sociale dans laquelle l'homme et la femme se trouvent pris.

Cette attitude, rationnelle, intellectuelle et éclairée, renvoie à celle des philosophes des Lumières qui appliquent à la compréhension.... »

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