Lecture linéaire 2 Extrait n°2 : la scène du pavillon de « Les palissades étaient fort hautes » à « …par nul autre amant. » ( p 172-173, lignes 281 à 312)
Publié le 18/05/2021
Extrait du document
«
Lecture linéaire 2
Extrait n°2 : la scène du pavillon de « Les palissades étaient fort hautes » à « …par nul autre
amant.
» ( p 172-173, lignes 281 à 312)
Cette scène se passe de nuit, dans la forêt ( lieu inquiétant dans l’univers du conte).
La princesse,
dans son pavillon de Coulommiers , alors qu'elle contemple un portrait de Nemours est observée
dans son intimité par de duc, lui-même espionné par un gentilhomme mandaté par le prince.
1) Ambivalence de Nemours ( lignes 281 à 290 : jusqu’à « pour voir ce que faisait Madame
de Clèves)
-Nemours : un héros épique ? ( du début à « ...
en vint à bout néanmoins)
Dès le début, se dressent des obstacles : les palissades sont symboliques car métaphores des
remparts à la passion interdite.
Le danger est palpable, comme le montre le lexique de la difficulté,
avec les termes : « fort hautes, encore derrière, empêcher, difficile ».
Or, Nemours, qui réussit à
en « venir à bout » fait preuve de la pugnacité d'un héros épique qui parvient à surmonter les
obstacles dressés devant lui..
-Nemours : un amant courtois ? ( jusqu'à « une émotion qu'il est aisé de se représenter »( l.288)
On trouve là le topos de la scène de rencontre dans un univers nocturne ( motif courtois qu’on
trouve déjà dans La Princesse de Montpensier ).
L’épisode se déroule dans un décor qui semble
propice à l’éclosion du sentiment amoureux : il s’agit d’un jardin, la scène est éclairée et poétique,
du fait du contraste entre les nombreuses « lumières ( l.
285) et l’obscurité de la nuit.
Ce clair
obscur nourrit la picturalité de la scène.
Les fenêtres « ouvertes » ( l.286) apparaissent comme la
métaphore d’une contemplation autorisée.
Dans cette atmosphère, le duc est animé d’un « trouble
et une émotion » ( l.287), manifestations physiques de la passion, qui montrent que le personnage
est transporté par l’amour et l’admiration, avant même de voir l’être aimé.
-Nemours : un voyeur ? ( jusqu’à « …pour voir ce que faisait Madame de Clèves »)
Le lecteur a le sentiment d’assister à une intrusion, un viol de l’intimité.
Le motif de la porte -car
il est dit que les « fenêtres […] servaient de portes » ( l.289)- rappelle cet interdit, de même que la
mention « Madame de Clèves » qui rappelle le statut de femme mariée de l’amante.
On peut donc
taxer le héros de voyeurisme coupable.
On voit donc dans cette première partie que Nemours a le courage d’un héros épique, mais qu’il
n’en reste pas moins un personnage intrusif, coupable, donc ambivalent.
1) Une scène sensuelle ( lignes 290 à 295, jusqu’à « …corbeille pleine de rubans)
- une vision proche d’une apparition ( jusqu’à « … transport que lui donna cette vision » )
La narration est en focalisation interne à M.
de Nemours, ainsi que le souligne le champ
lexical de la vue : notons la répétition du passé simple « vit », polyptote du verbe voir présent
à la ligne289, puis l’usage du terme « vision ».
Les termes hyperboliques « admirable » et
« transport » mettent en valeur la beauté de la princesse et ses effets sur le duc de Nemours.
-une scène langoureuse et sensuelle ( jusqu’à la ligne 295 ) .
Mme de Clèves croit être seule et se laisse donc aller à une attitude naturelle sans se soucier
des convenances.
Le narrateur mentionne la chaleur de cette nuit pour mieux montrer que la
princesse s’est légèrement découverte : « Il faisait chaud, et elle n’avait rien, sur sa tête et sur
sa gorge » (l.
291-292).Le choix de la saison est symbolique : l’été marque ici le point.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- O.E.2: Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle / E.O.I. Juste la fin du monde (1990) de Jean-Luc LAGARCE ORAL LECTURE LINÉAIRE n°7, extrait de la Première partie, scène 8 – LA MÈRE
- Lecture linéaire n° 1 Les Fausses confidences, Marivaux (1737). Acte I scène 14 (extrait)
- Lecture linéaire extrait de Lorenzaccio, acte III, scène 3, d’Alfred de Musset.
- Le Jeu de l’Amour et du hasard- extrait de la scène 8 de l’acte III– récapitulatif de cours pour une analyse linéaire à l’oral
- Lecture linéaire la princesse de clèves scène de l'aveu