Lecture cursive d’un recueil poétique « Le Parti-pris des choses » de Ponge (1942)
Publié le 23/06/2024
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Lecture cursive d’un recueil poétique « Le Parti-pris des choses »
de Ponge (1942)
Activité 1
1) Faire une brève recherche biographique sur l’auteur.
Présentez-le en un ou
deux paragraphes.
Né à Montpellier le 27 mars 1899, Francis Ponge est élevé au sein d’une
famille protestante aisée.
Il connait une enfance heureuse.
Il entre à 17 ans en
hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand à Paris.
Il mène en parallèle des études de
droit et de philosophie.
Ses études supérieures sont un échec : il ne parvient à
obtenir ni sa licence de philosophie ni son entrée à l’Ecole Normale où il échouera
à l’oral.
Malgré tous ces échecs, il s’intéresse à la littérature et à la politique.
C’est ainsi qu’à la fin de la 1ère guerre mondiale, il adhère au parti socialiste entre
chez Gallimard suite à sa rencontre avec Paulhan (figure centrale du milieu de
l’édition et de la littérature de la France du XXème siècle).
Francis Ponge se décrit comme faisant partie de la génération surréaliste
aux côtés d’André Breton, Louis Aragon et Paul Eluard.
Mais s’il partage certains
principes du mouvement, il restera en retrait par rapport à cette doctrine.
En
1926, il publie « Douze Petits Ecrits » qui dévoile pleinement son travail
poétique.
Dans son travail, il essaie de dépasser la distinction entre vers et
prose.
En 1930, il se marie avec Odette Chabanel avec qui il a une fille,
Armande.
En 1931, Ponge est embauché chez Hachette et devient délégué
syndical.
Durant cette période, il travaille «vingt minutes» chaque soir, à ces
petits textes qui constitueront le «Parti pris des choses».
En 1937, il entre au
Parti Communiste Français.
En 1941, il s'engage activement dans la résistance.
Il est un agent de liaison très actif et au cours de cette période, il rencontre des
écrivains résistants, Albert Camus, Paul Eluart.
En 1942, il publie le «Parti pris
des choses» qui marque son entrée dans le monde de la littérature.
Il publie
jusqu’en 1944, dans les revues de la Résistance et dans des recueils clandestins.
Il quitte le Parti communiste en 1947, considérant que le parti interfère sur sa
liberté individuelle, en tant qu’écrivain.
Ses difficultés financières l'amènent à
travailler dans les assurances, puis à l'Alliance française, où il enseigne jusqu'à la
retraite.
Pendant toutes ces années, il publie énormément.
Récompensé et
célébré à la fin de sa vie, Francis Ponge reçoit le grand prix de poésie de
l'Académie française en 1984.
Il meurt à Bar-sur-Loup dans les Alpes-Maritimes
le 6 août 1988.
2) Comment pouvez-vous expliquer le titre du recueil que vous avez choisi de
présenter ?
J’ai choisi le recueil de poésie « Le parti Pris des Choses » car en le lisant j’ai
apprécié de pouvoir jouer avec mon imagination pour faire le lien entre les
différents mots et voir la situation représentée.
Si on se réfère à la définition de l’expression Parti-Pris, elle désigne une opinion
préconçue ou une décision prise d'avance.
L’auteur annonce son positionnement
en choisissant cette expression.
Ainsi, l’auteur a fait le choix de faire « Le parti
Pris des Choses » en se détournant des humains.
C’est dire que ce titre recouvre
une double visée : celle de concevoir les objets dans leur matérialité, et de
revendiquer leur dignité poétique.
En se tournant vers les choses, le défi du
poète est de parvenir à susciter des émotions aux lecteurs en faisant le choix
d’écrire des poèmes sur des choses insignifiantes.
3) Quelles sont les caractéristiques majeures des poèmes du recueil choisi :
thèmes abordés, type de poème, procédés poétiques récurrents ?
Appuyez-vous sur deux poèmes (au moins) pour illustrer votre réponse.
En regardant la table des matières, on pourrait penser que cet ouvrage est une
sorte de dictionnaire.
Francis Ponge va nous définir de manière poétique chaque
titre selon sa vision des choses.
Il nous invite à redécouvrir des mots en
abordant les thèmes suivants :
La mer (« Pauvres pêcheurs », « Bords de mer », « De l’eau », « Notes pour un
coquillage », Le galet ») ;
Dans le thème « Faune et Flore » qui est le titre d’un de ses poèmes, on a deux
sous-thèmes :
La nature (« Pluie », « La fin de l’automne », « Rhum des fougères », « Les
arbres se défont à l’intérieur d’une sphère de brouillard », « Le feu », « Le cycle
des saisons », « La mousse », « Végétation ») ;
Les animaux (« L’huître », « Le mollusque », « Escargots », « Le papillon », « La
crevette ») ;
La nourriture (« Les mûres », L’orange », « Le pain », « Morceau de viande ») ;
Les objets manufacturés (“Le Cageot”, “La bougie”, “La cigarette”, « Les plaisirs
de la porte ») ;
Les lieux (« Le restaurant Lemeunier rue de la chaussée d’Antin », « R.
C.
Seine
n° », « Les trois boutiques ») ;
Les personnages (« Le gymnaste », « La jeune mère »)
Ce recueil est écrit en prose.
Il ressemble à un dictionnaire car chaque poème
présente une définition d’un élément du quotidien.
Il propose deux manières
d’aborder l’objet.
D’un côté, il étudie le sens du mot à travers la sonorité et d’un
autre côté l'idée du mot lorsque nous nous référons dans notre monde réel
lorsque nous parlons.
Par conséquent, Francis Ponge décortique les objets du
quotidien pour nous en livrer les caractéristiques de manière la plus objective
possible.
L’objet est un prétexte de création poétique, une façon de jouer avec le langage.
Je vais m’appuyer sur deux poèmes pour présenter quelques procédés
poétiques : « L’huître » et « Le pain »
- une multiplicité d’images :
Dans le poème « L’huître », le poète utilise la métaphore du « monde » de
deux manières :
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament
(à proprement parler) de nacre, les cieux d'en-dessus.
C'est un monde
opiniâtrement clos.
On observe aussi une oxymore lorsqu’il écrit que l’huître est « brillamment
blanchâtre ».
Dans le poème « Le pain », le poète utilise la comparaison : Le poète
compare le pain et les montagnes, avec leurs crevasses, pics etc...
et la mie avec
une éponge.
- Des personnifications qui donnent vie à l’objet :
Dans le poème « Le pain », le poète personnifie la mie en donnant comme
''fonction '' aux alvéoles d'être sœurs.
- le jeu sur les sonorités :
Dans le poème « L’huître », le poète utilise des figures consistant à répéter
des finales de mots, qui fonctionnent presque comme des rimes comme «
noirâtre », « blanchâtre », « verdâtre ».
Ainsi que des allitérations et assonances (en [k], avec « les doigts curieux s’y
coupent, s’y cassent les ongles », en [r], comme « parfois très rare une formule
perle à leur gosier de nacre ») des assonances en [u], comme « flue et reflue à
l’odeur et à la vue » ;
Comme dans le poème « Le pain », l'auteur utilise des allitérations en [P]: «
pain,
respect,
application, panoramique, plan, Alpes ».
- il se fait l’interprète des objets muets en ayant recours au travail sur le
langage, à l’épaisseur des mots.
Il transforme l’ordinaire en significatif ;
- Allégorie :
L’huître, d’apparence rugueuse, contient une perle.
Elle représente en quelque
sorte une allégorie de la création poétique : la rugosité du travail, la difficulté
d’ouverture, la beauté de l’univers intérieur et parfois, la perle.
Le poète représente le monde par l’intermédiaire du pain.
4) Présenter le poème de votre choix (titre, structure/forme, composition,
éléments d’interprétation marquants) en expliquant ce qui vous a
intéressé.
« Le cageot » montre la description d’un objet des plus banals du quotidien que
tout le monde connait.
Ce poème de 5 phrases sur 3 paragraphes écrit en prose,
nous propose la définition d’un objet en le dotant d’un sens nouveau.
Dès les premières lignes du poème, l’utilisation de l’adjectif qualificatif « simple »
(l2) ainsi que le suffixe « ette » pour le nom commun « caissette » (l2) amènent
le cageot dans sa simplicité la plus extrême.
L’auteur prouve qu’il est aussi facile
de détruire cet objet « sans effort » (l6).
De plus, le cageot....
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