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LECTURE ANALYTIQUE : LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD, MARIVAUX - ACTE II, SCENE 9

Publié le 17/05/2020

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« LECTURE ANALYTIQUE : LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD, MARIVAUX - ACTE II, SCENE 9 INTRODUCTION : Marivaux est un grand auteur du XVIIIème siècle, il écrit surtout des pièces de théâtre comme l'île des esclaves en 1725, la surprise de l'amourparut en mai 1722 et qui connu un énorme succès ou encore la pièce dont nous allons faire à présent l'étude le jeu de l'amour et du hasard parut en 1730 au Théâtre-Italien.

Toute les comédies de Marivaux ont pour intrigue, une séduction, l'amour se retrouve alors constamment au premier plan de ses œuvres.

Beaumarchais est luiaussi un auteur du XVIIIème siècle qui se consacra d'avantage à l'écriture de pièce de théâtre notamment Le mariage de Figaro, il fait lui aussi des réflexions sur lethème de l'amour, du mariage et les conditions sociales.Dans son œuvre Marivaux par le jeu du travestissement de ses personnages et par l'intrigue opposera le thème du mariage et de l'amour à celui des conditions socialesdu XVIIIe siècle.

Nous verrons ainsi qu'ici les obstacles à l'amour ne sont ni l'argent ni le choix d'un père autoritaire mais bien le malaise d'épouser ou de ressentir dessentiments pour une personne appartenant a une classe inférieur à la sienne.Nous allons voir dans ce passage que les deux personnages se trouve dans une situation complexe, en effet Silvia est dans une situation d'enfermement car sa raisonla pousse à lutter contre les sentiments qu'elle éprouve a l'égard de Dorante, quant à lui il ne supporte plus le poids de son mensonge et fait dans cette scène unedéclaration d'amour a sa bien aimée.Mais comment voit-on que cette scène annonce un dénouement proche ? C'est à cette question que nous allons tenter de répondre premièrement en analysant je jeu dumensonge et de la vérité qu'il existe entre les deux personnages et dans une seconde partie nous verrons pourquoi les cœurs des deux amants sont en harmonie. 1/ Le jeu mensonge/ véritéa) Une situation complexe : Tous d'abord on peu remarquer dans cette scène que Silvia ment, à elle-même et par la même occasion à Dorante alors que lui montre a la jeune femme sa volontéd'en finir avec ce mensonge, il veut savoir si elle l'aime et il lui laisse un maximum d'indices concernant sa véritable identité.

Ainsi Dorante précipite le dénouement,notons les nombreuses expressions faisant référence a l'aveu, ligne 347 « pour moi il faut que je parle », ligne 295 « le peu de temps qu'il nous reste » notonségalement les nombreuses fois ou il lui dira « adieu », la première fois ligne 343.

Avec cette aveu le jeune homme montre sa volonté d'en savoir plus sur Silvia maisaussi il espère qu'elle lui avouera ses sentiments « Et que pourrais-je espérer en tâchant de me faire aimer ? Hélas ! Quand même j'aurais ton cœur… » Ligne 360 ouencore ligne 365 « Il est donc bien vrai que tu me hais ni ne m'aimes ni ne m'aimeras ? », La réponse de Silvia reste sans appel, elle pourrait lui avouer ce qu'elleressent pour lui mais elle reste dans l'optique du jeu et répond ligne 366 « sans difficulté » et ligne 372 « Oh, je te l'ai assez dit, tâche de me croire ». b) Dorante, un personnage perdu Dorante ne tente pas seulement d'avouer sa véritable identité à Silvia il lui fait surtout une véritable déclaration d'amour, dominé par les antiphrases notamment ligne370 « Eh bien, chère Lisette, dis-le moi cent fois, que tu ne m'aimeras point.

».

Pour achever sa déclaration d'amour il se mettra aux genoux de sa bien aimée « J'agisde bonne foi, donne-moi du secours contre moi-même, il m'est nécessaire, je te le demande à genoux ».

Marivaux ici montre a quel point son personnage souffred'amour par ce geste fort, un maitre à genoux devant une servante, alors que sa devrait être le contraire… Notons que Mr Orgon et Mario sont spectateurs au momentou Dorante se jette aux genoux de Silvia, et qu'ils « ne disent mot ».

Marivaux aura aussi recours à de nombreux impératifs, surtout dans les dernières lignes pourcaractériser cette douleur « sauve moi des effets, donne-moi du secours, … ». c) Un amour qui engendre la souffrance Notons premièrement toutes les expressions faisant référence à la souffrance « nos amours sont inconcevables » ligne 409, ou encore ligne 324 « Que je souffre ! »puis ligne 354 « l'état où je me trouve … », c'est en réalité l'état dans lequel chacun des personnages se trouve.

La modalité des phrases est aussi un moyen de mieuxcaractérisé cette souffrance, notons les nombreuses phrase exclamative « que je souffre ! », l'auteur aura aussi souvent recours aux points de suspension qui servent àamplifier ce qui est déjà dit par le lexique mais qui laisse aussi aux lecteurs et aux spectateurs la possibilité de deviner la souffrance qui est la sienne.

Quant à Silviaelle souffre parce qu'elle est dans une situation d'enfermement, elle ne peut pas épouser un valet et veut donc précipiter la fin de leurs « relations », ligne 344 « Adieu,tu prends le bon parti… » elle cache son jeu, elle lui dit qu'elle veut qu'il parte et qu'elle n'a aucuns sentiments pour lui cependant c'est tous le contraire elle n'a pasenvie qu'il parte, elle souhaite qu'il reste et elle ressent des sentiments pour lui… « Vous partez m'a tu dit, es ce sérieux ? », elle regrette de l'avoir pousser à partir, ily a un combat entre son cœur et sa raison.

On verra cependant plus tard que Silvia sera sortit de cette situation d'enfermement, en effet quand Dorante lui aura avouéqui il est réellement, elle n'aura plus a chassé ses sentiments, malgré cela elle préfèrera poursuivre le jeu et laissé Dorante seul dans le plus complet désarroi. Transition : On voit malgré tous ces bouleversements, ses mensonges qu'il y a entre les deux personnages une certaine harmonie. 2/ Deux cœur en harmonie :a) Deux réactions quasiment identiques : Rappelons qu'ils ont tous deux utilisé le même stratagème, en plus de cela au début de la scène notons qu'il y a la présence du même lexique, celui de la parole, Silviaveut qu'il cesse de se tutoyer, cependant a peine sa phrase terminé elle ne change rien a sa façon de l'interpeler « je t'en prie » et Dorante fait de même « comme tuvoudras », ils n'arrivent plus à se vouvoyer.

De plus dans le début de la scène chacun achève la pensée de l'autre « est-ce que ton maître s'en va ? Il n'y aurait pasgrande perte/ ni à moi non plus, n'est-il pas vrai ? J'achève ta pensée / Je l'achèverai bien moi-même… », on a l'impression que les personnages se connaissent depuistoujours et qu'il sont capables d'interpréter les pensés de l'autre.

Ils reprennent aussi les même mots pour s'exprimer « Silvia : l'esprit me tourne » ligne 306 et Dorante« la tête me tourne » ligne 348. b) Le lyrisme de la scène, l'expression des sentiments : Comme nous l'avons vu précédemment il y a toujours deux blocs qui s'opposent, d'un coté la raison et de l'autre les sentiments, le lexique de ces deux thèmes est alorstrès présent.Ligne 308 « ma raison » opposée aux nombreuses expressions faisant référence aux sentiments des personnages « je t'aime, aimer, le plaisir de te voir, passion, bonté(sens plus fort au XVIIIème), sensible,… ».

Il cache se qu'ils ressentent l'un pour l'autre et exprime leur sentiments soit grâce au conditionnel soit sous forme négative« Je ne me propose pas de te rendre sensible » de la part de Dorante ligne 357 ou encore ligne 336 de la part de Silvia « Si tu n'as que cela à me dire, nous n'avonsplus que faire ensemble ». c) L'aveu de l'amour travesti : On remarque bien que cette déclaration d'amour maquillé n'est pas faite par un simple valet, notons les indices donnés aux spectateurs par Marivaux, ligne 350 / 351« c'est de n'être pas parti dès que je t'ai vu », comme si le valet pouvait prendre la liberté de s'en aller ou encore notons une autre expression ligne 311 de la part deSilvia « Il me fait de la peine », ce n'est pas un valet qui ferait une déclaration de ce type…L'expression « si tu savais… » fait également référence a la véritableidentité de Dorante, il s'agit d'un autre indice donné par l'auteur.

On voit bien que le jeu ne peut pas se poursuivre éternellement, c'est la raison qui fait que l'aveu deDorante sera imminent. CONCLUSION : En effet tous les indices nous sont donnés par l'auteur.

Les spectateurs sentent que le dénouement est proche et que bientôt Dorante avouera savéritable identité à Silvia qui à la scène 10 lui avouera qu'elle l'aimerait si elle pouvait, c'est-à-dire s'il n'était pas un simple valet mais un maître !. »

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