Lecture analytique de l'acte III, scène 3, de Phèdre
Publié le 18/05/2020
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«
Lecture Analytique de l’acte III, scène 3 de Ph èdre
(v. 857 – 912)
Introduction
Nous sommes dans la sc
ène o ù le coup de th éâ tre tragique, le nœud, va entra îner une
culpabilit
é suppl émentaire dans le cœur de Ph èdre : Oenone, au d ébut de la sc ène 3, au vers
3 (au centre exact de la pi
èce = III, 3,3) annonce que Th ésée n’est pas mort. Il va para ître tr ès
rapidement, dans la sc
ène suivante, comme le h éros qu’il est, mais aussi comme un juge
capable de punir. Ph
èdre est donc en proie à un accablement qui l’am ène instinctivement à
reformuler son propre d
ésir de mourir pour ne rien d évoiler de son d ésir coupable.
En face
d’elle, Oenone veux tout faire pour la sauver.
[ Lecture ]
Vous m’avez demand
é….. Pour r épondre à cette probl ématique, je vais d évelopper les
deux axes suivants : je vais montrer comment Racine met en sc
ène l’affolement de Ph èdre,
puis je vais analyser la machination d’Oenone.
Premier axe : l’affolement de Ph
èdre
Les effets de l’angoisse de Ph
èdre sont à la mesure de la surprise du nœud. Le retour
de Th
ésée la met en pr ésence de sa propre r éputation salie. Au vers 860, elle évoque le Nom,
c’est
àdire le renom, que son d ésir et ses aveux ont forg és. Elle envisage sa faute comme un
« h
éritage » (vers 861), elle qui a d û subir et assumer, en tant que fille de Pasipha é, les crimes
d’une m
ère (le vers 866 est donc à double sens : il évoque le pr ésent mais aussi le pass é
traumatisant). L’affolement actuel de Ph
èdre va donc la resituer dans un univers bien connu,
un univers psychologique tr
ès fragilis é. Les verbes qu’elle utilise sont des verbes qui m êlent le
sentiment et la sensation : craindre, trembler . Il s’agit aussi d’un discours g
énéralisateur dans
son aspect moralisant : la descendance souffre toujours des fautes de la famille (voir le
pr
ésent de v érité générale du vers 864) et Racine nous fait sans doute comprendre qu’aucun
ê
tre humain ne peut se sentir innocent.
On remarque que les deux fils de Ph èdre sont pris
dans cet engrenage infernal. Le style utilis
é est clair (« l’un ni l’autre » dit Ph èdre et la plainte
redondante d’Oenone renforce ce sentiment puisqu’elle emploie
à peu pr ès la m ême formule
« l’un et l’autre »).
Pour esp
érer se d élivrer d’une r éputation ignoble, Ph èdre est r ésolue à se tuer. Notons
l’imp
ératif « Mourons » qui symbolise le seul acte fort auquel elle peut penser.
Cette
é
nonciation montre qu’elle rassemble ses derni ères forces pour donner à cet ordre auto
destin
é un caract ère royal et volontaire. Les sonorit és ont un aspect guttural (par exemple, on
observe 13 fois le son de la consonne « R » en 5 vers [vers 857861]) ce qui donne
à cette
r
ésolution le ton de la gravit é.
De nouveau, nous trouvons un constat g énéralisant li é à un .
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