Le Zoroastrisme

« OUZBÉKISTAN TURKMÉNISTAN IRAN IRAK AFGHANISTAN Laho Yazd ARABIE SAOUDITE YÉMEN Kermân Qu etta Mer d 'O man Le Zoroastrisme d'Hérodote (485 -425 av.

J-C.

) sur l'absence de temple chez les mazdéistes , l'a rchéologie contem­ poraine a exhumé des montj­ cules sacrés, des tours et des bâtiments quadrangulaires por­ tant des traces d'âtres allumés en permanence.

Aux débuts de l'expansion du mazdéisme , les rituels furent progressivement influencés par ceux des Magi , une tribu décrite par Hérodote.

Celle-ci, introduisit diverses cou­ tumes , comme celles d'exposer les dépouilles des défunts à l 'air libr e, d'interpréter les rêves ou de combattre certains animaux considérés comme diaboliques.

Convertis vers 400 av.

J.-C.

, les Magi s'approprièrent toutes les fonctions sacerdotales à l'époque où le mazdéisme devint religion de cour.

Ils organisèrent la hié­ rarchie ecclésiastique, à la tête de laquelle se trouvait le magu­ pat, auquel étaient subordonnés des ehrpat et des •gard iens du feu •-Aujourd 'hui , cette hiérar­ chie est tout autre: on trouve à sa tê te les dastur, responsables des l i eux de culte importants, les mobed et l es ervad.

L'ad mission aux fonctions sacerdotales est le fruit d'un long processus d'a ppren­ tissage , et il ne se transmet pas de façon héréditaire.

Le zoroastrisme (ou mazdéisme, de l 'avestique mazda , •om niscient•) fut, en Perse (fran actuel), la princi­ pale religion du VI' siècle av.

J-C au VI' siècle de notre ère jusqu'à l'appa­ rition de l'islam.

Elle fut fo nd ée par le prophète Zoroastre, ou Zara thous­ tra (628 av.

J-C.- 551 av.

J-C.), qui aurait vécu dans l'est de la Perse avant l'unificat ion de celle-ci, réali­ sée sous l'égide de l'e mper eur Cyrus Il (mort en 529 av.

J.-C.).

L'enseigne­ ment de Zarathoustra se diffusa vers l'ouest de la Perse.

Certains écrits du philosophe grec Aristote (384-322 av.

J-C.) font allusion au mazdéisme .

L 'a rrêt de l'expansion de cette reli­ gion , qui est devenue religion d'État sous la dynastie des Sassanides (226 av.

J.-C.-651 ap.

J.-C.), est dû à l'islam, particulièrement après la défaite du Sassanide Yazdgard llf (6 17-651) à la bataille de Qadisiyya face aux troupes musulmanes du calife Uma r (v.

581-644).

Malgré la relative tolé­ ran ce des Arabes envers l es autres religions , les mazdéistes furent néan­ moins lentement contraints à se convert ir à la religion musulmanne.

LA MIGRATION VERS L'INDE Vers le x• siècle de notre ère, seule une poignée de mazdéistes subsistait en Perse, particulièrement dans les enclaves de Yazd et de Kermân.

À cette époque, une partie des fidèl es émigrè­ rent vers l'fnd e, où ils s'étab lirent dans l e Gujarat.

Les descendants de ceux-ci, qualifiés de Parsis (Perses) par l es Indi ens, forment aujourd'hui une com­ munauté distincte, à Bombay On esti­ me à 100000 personnes environ le nombre de mazdéistes dans le monde.

L'appartenance à cette religion est héréditaire.

Les conve rsions et les mariages mixtes sont découragés.

Le mazdéisme est une religion mani­ chéenne, qui recon n aît l'existence de deux divinités, Ahura-Mazda, •dieu du bien •, et Ahriman, un dieu maléfique , qui s'appuie sur une armée de démons mineurs.

Le combat entre l es deux forces est permanent, même si les mazdéistes croient dans le triomphe futur d'Ahura Mazda , avec l'aide d'une armée d'êtres an géliques, les Amesha spentas.

L'IMPORTANCE DU FEU Les enseignements de Zarathous­ tra sont contenus dans un livre sacré, l'Avesta.

Toutefois , seu ls les Gothas (ca ntiques ) que l a tra­ dition ora l e a conse r vé jusqu'à l'époque sassanide sont directe­ ment attribués à Zarathoustra.

L'Avesta met un accent particu­ lier sur l'importance cultue lle du feu .

Sur le plan architectural, contrairement aux affirm alions CÉRÉMONIES ET RITES Les cérémonies revêtent une grande importance aux yeux des maz- Population zoroastr ienne en 350 av .

J.C.

Importantes communautés aujourd'hui INDE déistes.

Les jeunes fidèles (âgés de dix ans en Iran et de sept ans en Inde) sont présentés à la commu­ nauté au cou rs d'une cérémo nie où ils a rborent le sadre (chemise) et le kusti (guir la nd e ritue lle).

D'autres rites ponctuent l'exis tence des fidèles.

Ils cons isten t essent ie lle­ ment en des séances de purification à la co mpl ex ité et à l'i mportance variables, comme les padyab (toi­ lettes), le nahn (bain) ou le baresh­ num (cérémo nie pl us lo ngu e).

D ans les temples mazdéistes , un fe u r este allumé en permanence , et doit être a lim enté cinq fo is par jour en com­ bustible , en respectant un cérémo­ nial comp lexe.

Les prières doivent également êtr e récitées cinq fois par jour, et les transgressions à la lo i absoutes par la récitation d'une prière spécial e, le palet, qui précède une con fession au prêtre.

Parmi toutes les cérémonies re ligieuses, la plus importa nte est ce lle du Yasna, qui consiste en la mise en scène du sacrifice du Haoma , ou liquide sacré, au feu sacré, pendant que sont récités des extraits de l'Avesta.

Des offrandes sont par ailleurs fa it es à Ahura-Mazda, au jourd'h ui sous forme de lait et de pain , qui ont remplacé la viande et la graisse ani­ male des premiers temps du maz­ déisme.

L'année mazdéiste est ponctuée d'autres fêtes impor­ tantes, comme les six Gahanbar sai­ sonn ières et la célébration de la mémoire des morts à la fin de l'a nnée.

Le ca lend ri er mazdéiste BHOUTAN BANGLADESH attribue à chaque mois et à chaq ue jour de l'année une divinité mineu­ re particulière, qui lui donne son nom.

Lo rsque le nom du mois et d'un jour coïncident, une fête est célébrée.

Le nouvel an mazdéiste a l ieu lo rs de la fête de Noruz, pour r end re hommage à Rapithwin (l'été).

Aujourd'hui, totalement intégrés à la société indienne, les mazdéistes jouissent d'une réussite écono­ miqu e notable.

Ils ont su transfor­ mer ce rtaines de leurs coutum es, afin de ne pas heurter leurs • hôtes • indiens.

C'est ainsi qu'ils ont adopté comme langue le gujarati et comme vêtemen ts ceux que l'on porte dans cette région occidentale de l'Inde, appel ée le Gujarat.

LES FUNÉRAILLES L'u n des rit es les plus impression­ nants du mazdéisme pour le pro­ fane est celui des funérailles.

A la mort d'un fid èl e, le co r ps est trans­ porté dans la • Tour du sil ence •.

où il est dévoré par des vautours.

L o rsqu e toute c hair a disp aru, le sque l ette est entreposé dans un ossua ire, lui même disposé dans un puits central.

Le deuil dure quatre jours en tout.

Dans l' histoire humaine, le maz­ déisme peut être cons idéré, sous sa forme manichéenne originelle, comme une transition entre le polythéisme ant iqu e et les reli­ gions monothéistes que nous connaissons aujourd'hui Qudaïsme, islam, chri stia nisme).. »