Le XVIIIe siècle ibérique
Publié le 21/06/2020
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« qui l'habitait (influence de Heine et de Hoffmann); ses Légendes en prose, par la richesse d'imagination dont elles font preuve, peuvent être considérées comme de véritables poèmes. C'est le cas aussi de Gaspar Nunez de Arce (1834-1903) qui est, avec Bécquer, le grand poète de son temps. Il a donné de sa réflexion sur la crise politique et sociale de son époque une expression poétique tourmentée : Cris de combat (Gritos del combate, 1874). Ce n'est pas le cas, par contre, de Ramôn de Campoamor (1817-1901), auteur de petites pièces nommées Doloras ou Humo-radas, selon qu'elles étaient tristes ou malicieuses, qui écrivit, en bon versificateur, des poèmes médiocres. c) Le théâtre. Le théâtre est le domaine romantique par excellence. Les théories de Hugo, les thèmes les plus exubérants prônés par les romantiques français se retrouvent dans le théâtre espagnol du XIXe siècle qui résume à lui seul le mouvement. Il a été illustré par Martinez de la Rosa (La Conjuration de Venise, voir ci-dessus); le journaliste Mariano José de Larra (1809-1837), avec Maclas, 1834; le duc de Rivas (voir plus haut); Antonio Garcia Gutiérrez (1813-1884), auteur du Troubadour (El Trovador); Eugenio Hartzenbusch (1806-1880), qui refit, avec un succès prodigieux, les Amants de Teruel; José Zorrilla enfin, dont le Don Juan Tenorio (1844), pièce religieuse qui met en scène le personnage de Tirso de Molina, fut le plus grand succès du temps; José Echegaray (1832-1916), le dernier des dramaturges romantiques, prix Nobel en 1904. A côté des « romantiques » qui redécouvrent paradoxalement l'Espagne revue par Victor Hugo, il Y a les « classiques » : auteurs de comédies comme Manuel Bretôn de los Herreros (1796-1873) ou de comédies et de drames comme Manuel Tamayo y Baus (18291898), dont Un drame nouveau (1867), préfigure Six Personnages en quête d'auteur de Pirandello. L'Espagne a été touchée aussi par les théories du théâtre réaliste (d'inspiration catalane). Deux écrivains ne sont pas tombés dans l'oubli : Joaquin Dicenta (1863-1917), auteur du Juan José (1895), prototype du drame réaliste, et José Feliu y Codina (1845-1897) dont les titres les plus fameux sont La Dolorès (1892) et Aux Jardins de Murcie, (Maria del Carmen 1896). B - Le roman et la littérature en prose. a} Les études de « costumbres ». Le romantisme, mouvement essentiellement poétique et dramatique, est d'importation étrangère. Dans la première moitié du XIXe siècle, une tendance apparait en Espagne qui se rattache, par-delà deux siècles, à la vieille tradition romanesque de la littérature castillane : celles des récits pittoresques et réalistes, de la peinture de moeurs. L'observation des coutumes (costumbres) du temps est inséparable du jugement porté sur elles, d'où l'aspect fréquemment satirique et polémique de ces écrits. Le plus intéressant de ces auteurs est le journaliste Mariano José de Larra (1809-1837), dont la mort tragique (suicide passionnel) a interrompu la carrière ? précoce. On peut oublier son roman historique Le Damoiseau de Don Enrique le Dolent (El doncel de Don Enrique el Doliente, 1834), dans lequel on retrouve Maci'as, le héros du drame historique qu'il publia la même année, pour admirer le recueil de ses divers articles groupés après sa mort sous le titre Les Articles de Figaro. Dans ces essais, il donne libre cours à son humour pessimiste, à sa vision aiguë des choses, qui en fait un précurseur lointain et attachant d'Unamuno (voir 865.1, A, b). Les autres écrivains de cette veine n'ont pas la largeur de vue de Larra. Ils sont simplement de bons stylistes attentifs aux objets et aux scènes qu'ils décrivent. C'est le cas de Ram6n de Mesoneroy Romanos (1803-1882), auteur des Scènes madrilènes, et de Serafln Estébanez Calderén (1799-1867) qui écrivit avec brio les Scènes andalouses (1847). b) La naissance du roman moderne. Cecilia Bohl von Faber (1796-18 7 7), dite Fernân Caballero, transformant l'étude des moeurs en roman régional, est à l'origine de la renaissance du genre romanesque en Espagne. Ses oeuvres les plus réussies sont Un jeune libéral et un légitimiste ( Un servilôn y un llberallto, 1857), roman « politique», La Famille Alva-reda (1856) et La Mouette (La gaviota, 1849), considérée comme son meilleur roman («la Mouette » est le sur- nom de la fille d'un pêcheur, Marisalada, qui devient une cantatrice de renom, à la vie passionnelle fort agitée et qui fipit médiocrement sa vie). Dans son ensemble, l'oeuvre de Fernàn Caballero est assez mièvre, le souci de l'enseignement moral et religieux (catholique) y est toujours présent. Les romanciers nés entre 1820 et 1850 ont exploité la veine du roman régional et provincial avec plus de vigueur et plus d'originalité que Caballero. Les deux plus grands sont José Maria de Pereda (1833-1906) et Benito Pérez Galdôs (1843-1920); et le roman le plus fameux est Le Tricorne (El sombrero de tres picos, 1874), d'Alarcôn (1833-1891). Nous présentons les romanciers du XIXe siècle espagnol par ordre alphabétique dans ce qui suit. De Pedro Antônio de Alarcôn (1833-1891), on peut oublier Le Scandale (1875) et L'Enfant à la boule (1880) pour ne retenir que Le Tricorne (1874), roman andalou qui ressuscite l'Espagne de Charles IV (vers 1805) et renoue avec la grande tradition picaresque castillane. Le sous-titre du roman qui inspira un ballet à Manuel de Falla, en 1919, exécuté par la troupe de Diaghilev avec costumes et décors de Picasso est significatif : Histoire véridique d'un fait célébré par des chansons et maintenant écrit tel qu'il se passa, par don Pedro Antonio de Alarcôn, bachelier en théologie et philosophie, etc. Emilia Pardo Bazén (1852-1921). Elle a tenté, avec deux romans galiciens, d'introduire le naturalisme français dans le roman espagnol (chrétien par destination) : Le Château de Ulloa (1886) et La Sirène noire (1908). José Maria de Pereda (1833-1906). Originaire de Santander, il est le champion des vertus traditionnelles (religion, famille, vie rustique) qu'il célèbre dans Sotileza (1884), Don Gonzalo Gonzalèz de la Gonzalera (1879), et Scènes de la Montagne (1893). Il a écrit aussi un roman madrilène Pedro Sénchez. Benito Pérez Galdôs (1843-1920). Né aux îles Canaries, il est venu à Madrid en 1862. A lui aboutissent la plupart des courants littéraires de l'époque, c'est-à-dire aussi bien le régionalisme que l'historicisme, le romantisme, le naturalisme. On peut oublier ses oeuvres théâtrales, pour retenir son énorme production de romancier et d'historien. Dans les 46 volumes de ses Épisodes nationaux (Episodios nationales, écrits de 1873 à 1879 et 1898-1912), il reprend sous une forme semi-romancée l'histoire de l'Espagne depuis Trafalgar jusqu'aux premières années du règne d'Alphonse XII. Plus que n'importe quel historien, il a révélé l'Espagne aux Espagnols, non seulement par cette oeuvre monumentale, mais aussi par des romans historico-politiques dans lesquels il développe ses opinions libérales et qui ont contribué à réintégrer l'Espagne dans l'Europe moderne : Dona Perfecta, Gloria (1876), Marianeia (1878), La Famille de Léon Roch, Fortunata et Jacintà (1887). Angel Guerra (1891), Miséricorde (1897), etc. L'oeuvre de Galdôs porte la marque du gigantisme; elle a donc autant de qualités que de défauts. Par l'ampleur de sa peinture, il fait penser à Balzac, dont il n'a cependant pas la solidité ni l'universalité; par son optimisme et son humour, on peut le comparer à Dickens. Mais ce serait une erreur d'en faire comme certains critiques l'ont proposé, un Dostoïevski espagnol : il n'a jamais eu le sens du désespoir et de la torture, ni ce qui est peut-être plus grave celui de la poésie. Quoi qu'il en soit, Galdôs est certainement le plus grand romancier espagnol du XIXe siècle. Juan Valera (1824-1905). Il a introduit l'analyse psychologique dans le roman réaliste et régionaliste auquel il apporte une note «intellectuelle». Bien que sa psychologie soit parfois sommaire, elle a séduit à l'époque par sa nouveauté : Pepita Ximénez (1874), où il analyse la progression de l'amour dans le coeur d'un séminariste épris d'une jeune veuve, La Grande Jeannette, Juanita la Larga (1896), Les Illusions du docteur Faustino (1875); on lui doit aussi des essais critiques. Armando Palacio Valdés (1853-1938). Il est le romancier des Asturies, dont il a décrit les moeurs avec réalisme et naturalisme dans La Foi (1892), Marthe et Marie (1883), etc. Son roman le plus célèbre est cependant situé en Andalousie : La Soeur Saint-Sulpice (La Hermana San Sulpicio, 1889). C'est un écrivain de second ordre, qui fut très populaire. c) La critique et l'histoire. Dans la période politique troublée qu'a traversée l'Espagne au XIXe siècle, dans la lutte entre la tradition et le progrès, il y a place évidemment pour un vaste mouvement critique et historique. Un certain nombre des écrivains que nous avons cités ci-dessus ont apporté leur quote-part à cet effort de modernisation intellectuelle (Pereda, Emilia Pardo Bazén). Le mouvement critique et historique a eu une double intention : retrouver les sources pures de l'inspiration espagnole (notamment celle du Siècle d'Or), et tenir compte des influences étrangères. L'un des principaux critiques littéraires de l'époque fut Marcelino Menéndez y Pelayo (1856-1912), dont les études juridiques sur l'histoire espagnole, malgré un certain traditionalisme, sont importantes : Anthologie des poètes lyriques castillans (1890-1916), Histoire des hétérodoxes espagnols (1880-1 882). Histoire des idées esthétiques en Espagne (1883-1898), Les Origines du roman espagnol (19 10). Le réalisme, et surtout le naturalisme français, ont été répandus en Espagne par Emilia Pardo Bazén, déjà citée, et un Asturien, Leopoldo Alas (1852-1901), dit Clarin. Ce dernier a écrit un roman, La Régente (1884), assez banal, mais il a surtout donné d'admirables essais critiques moins complets et moins importants que ceux de Menéndez y Pelayo, mais plus « modernes ». Parmi les juristes, les orateurs et les historiens de l'époque on doit citer Joaquin Costa (1844-1911) et surtout Angel Ganivet (1865-1898) que l'on peut considérer comme le père spirituel de la génération de 1898 (voir 865.1, A). 864.2 - LA RENAISSANCE CATALANE. Au XIXe siècle, la Catalogne, profitant de la désagrégation du pouvoir central, a tenté de s'émanciper. Le mouvement catalan a été un mouvement régionaliste, avant de devenir un mouvement séparatiste (qui a échoué). Cette émancipation politique s'est accompagnée, tout naturellement, d'une renaissance de la langue et de la littérature catalanes, dont le signe précurseur est Apologie de la langue catalane, publiée en 1814 par Josep Pau Ballot dans sa Grammaire, et dont le point de départ officiel a été l'Ode à la patrie de Buenaventura Carlos Aribau, en 1833. L'apogée de la renaissance catalane a eu lieu dans le dernier quart du XIXe siècle, avec l'oeuvre des poètes Jacinto Ver-daguer (1845-1902) et Joan Maragall (1860-1911) et du dramaturge Angel Guimerà (1849-1924). Après la dictature de Primo de Rivera (1923-1930), puis la guerre civile de 1936-1939, une grande partie des intellectuels catalans ont émigré en France ou en Amérique latine. D'importants centres de publication catalans se sont créés à Mexico et à Santiago du Chili. ...»
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