Le vrai est-ce l'évident ? (vérité & Evidence)
Publié le 19/12/2021
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«
Définition des termes du sujet:
ÉVIDENCE : Ce qui s’impose immédiatement à l’esprit, avec une vérité dont on ne peut
pas douter.
Qu’elle soit naïve (dans l’opinion) ou non (dans la connaissance rationnelle),
l’évidence est une expérience subjective.
Vérité
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se
définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en
mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité
expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de
mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui
concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou
bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais
la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès
et des critères du jugement vrai.
DIRECTIONS DE RECHERCHE
• Le libellé du sujet ne nous invite en aucun cas à produire une dissertation sur les critères
de vérité.
• Se demander quelles peuvent être les diverses acceptions du terme « évidence »; les
diverses appréhensions de « l'évidence ».
• Article « évidence » du Vocabulaire de la philosophie de Lalande.
« Une proposition est évidente si tout homme qui en a la signification présente à l'esprit,
et qui se pose expressément la question de savoir si elle est vraie ou fausse, ne peut
aucunement douter de sa vérité.
»
« II est nécessaire de mentionner non seulement que la proposition est comprise, mais
que la question de savoir si elle est vraie est posée; car il est certain que l'esprit, de
quelque manière qu'on explique cette abstention, peut éviter indéfiniment de formuler en
termes exprès cette alternative, et par là se refuser à l'évidence.
»
« Il ne suffirait pas de dire qu'une proposition est évidente si un homme qui la pense ne
peut douter qu'elle soit vraie; car cette impossibilité de douter peut être particulière à son
état mental (aliénation, passion, préjugé, éducation, etc.); et le langage usuel distingue
avec raison ce qui paraît évident (à un individu) et ce qui l'est effectivement (pour tout
esprit).
»
• Consulter certains travaux de Bachelard.
Cf.
le texte suivant : « Parfois nous nous
émerveillons devant un objet élu ; nous accumulons les hypothèses et les rêveries; nous
formons ainsi des convictions qui ont l'apparence d'un savoir.
Mais la source initiale est
impure : l'évidence première n'est pas une vérité fondamentale...
»
• Voir Descartes (notamment la première et la quatrième Méditation métaphysique).
La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à ses caractères
intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence.
C'est le point
de vue de Spinoza (Éthique II, 43).
« La vérité est à elle-même son propre signe «(verum
index sui).
» Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut
douter...
Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie?
De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la
vérité est à elle-même son criterium et elle est aussi celui de l'erreur.
» Pour Descartes,
comme pour Spinoza, une idée claire et distincte qui apparaît évidente est une idée vraie
et il n'y a point à chercher au-delà.
« Les idées qui sont claires et distinctes ne peuvent
jamais être fausses », dit Spinoza.
Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette
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