Le verre
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
Le verre
Celui qui, en quelque circonstance que ce soit, s'est déjà
laissé séduire par l'éclat du verre ou du cristal, aura en cet
instant certainement pensé à des choses bien plus romanti
ques que
le sable, la soude et l'argile.
C'est pourtant à ces
trois matières que
le verre doit sa fragile existence.
D'un
point de vue chimique, le verre se compose d'une liaison
entre des acides siliciques (sous la forme de sable micacé)
et un alcali (sous la forme de cendres de bois ou de plan
tes).
L'addition de calcaire donne
du cristal, tandis que le
verre au plomb s'obtient en ajoutant ce dernier.
C'est par
l'addition de manganèse (braunite)
ou de craie que le
verre perd la couleur vert-bleu qui lui est naturelle, tandis
que la coloration du verre est obtenue grâce aux mêmes
pigments que ceux utilisés pour colorer
les vernis.
Avant que l'homme eût appris à fabriquer du verre à par
tir de sable, de calcaire et de soude,
il utilisait l'obsidienne
noire ou
grise pour en faire des instruments, des pointes
de flèches, des pierres à
filer ou des parures.
Cette espèce
de verre volcanique, que
l'on rencontre fréquemment
dans la nature,
se prêtait très bien, comme le cristal de
roche et d'autres pierres quartzifères, à la fabrication de
toutes sortes d'objets usuels
ou décoratifs, auxquels on
attribuait une signification magique.
Le premier verre artificiel
est certainement né comme
sous-produit lors de l'extraction du cuivre de la mala
chite : pendant l'échauffement de ce minerai de cuivre
effrité,
il se formait des scories vitreuses.
Des mélanges de
malachite moulue et de matières alcalines étaient déjà uti
lisés, des milliers d'années avant notre ère, pour vernisser
des perles de stéatite.
On suppose que cette technique a été
appliquée pour la première
·fois en Egypte, bien que cer
tains savants prétendent qu'elle est d'origine mésopota
mienne.
ll est cependant certain que
les Grecs (vers 1500
av.
J.-C.), les Celtes (vers 1300 av.
J.-C.) et les Chinois
(vers
300 av.
J .-C.) avaient découvert le secret de la fabri
cation du verre, indépendamment des Egyptiens et des
Mésopotamiens.
Vers la moitié du XVIe siècle av.
J.-C ., on réussit, en
Egypte, à fabriquer du verre massif qui pouvait être
coupé ou taillé.
ll servait principalement à faire de petits
objets (des perles et des amulettes).
A
un stade ultérieur,
des bracelets furent entourés de
fils de verre, à la fois flui
des et extensibles.
La production de
vaisselle en verre commença peu après
la fabrication de
"verre à noyau de sable".
Une forme de
sable
ou d'argile était entourée de fils de verre mou ou
plongée dans la masse de verre liquide.
Après refroidisse
ment,
le noyau était enlevé et il restait une forme creuse.
En ajoutant du cuivre, on obtenait une couleur bleu clair
ou verte, tandis que, pour obtenir un verre bleu foncé,
il
fallait ajouter du cobalt.
Pour décorer le verre, on incrustait des fils de verre d'une
autre couleur, que l'on "coiffait" ensuite avec des des
sins.
Sinon, on répandait sur l'objet encore chaud de la
poudre de verre colorée.
Depuis
le XIIe siècle av.
J.-C., des petites bo~teilles et des
petits
vases furent fabriqués de cette façon dans d'autres
pays méditerranéens, où cette production continua
jusqu'au ne
siècle ap.
J.-C., tandis qu'en Egypte elle fut
arrêtée
970 ans avant notre ère.
En apposant l'une sur l'autre deux couches de verre colo
rées différemment, et en taillant localement la couche
extérieure jusqu'à la couche intérieure, Alexandrie dis
posa au
Jer siècle av.
J.-C.
d'une méthode pour orner
d 'un décor en relief clair
un fond de couleur foncée.
Cette
technique sera perfectionnée plus tard par
les Romain s.
A gau ch e: Cou pe véniti enne de la fin du XV l/1 ' s iè cl e.
La lo ng ue ti ge de verre, en sty le rococo ta rdif, est a bo ndamm ent déco rée de fleurs opaqu es et
d e pe ig n es.
Celt e forme de déco ration d isparut au XIX' siè cl e.
Mu sée d e San Marti no, Nap l es..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Thérèse Raquin: «Et brusquement Thérèse et Laurent éclatèrent en sanglots. Une crise suprême les brisa, les jeta dans les bras l'un de l'autre, faibles comme des enfants.» - «Thérèse prit le verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l'acheva d'un trait.»
- Il monte dans ma mémoire comme dans un ascenseur de verre, et je revois d'abord ses cheveux, comme une auréole, et puis ses yeux? François Gravel, Je ne comprends pas tout, Québec Amérique
- A propos du théâtre, Victor Hugo déclare : « Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des coeurs humains sur la scène, des coeurs humains dans la coulisse, des coeurs humains dans la salle ».
- Vanité avec violon et bille de verre de Pieter Claesz
- « Le théâtre n'est pas le pays du réel: il y a des arbres de carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui dort de dessous terre. C'est le pays du vrai : il y a des coeurs humains sur la scène, des coeurs humains dans la coulisse, des coeurs humains dans la salle. » Vous montrerez comment cette opposition du réel et du vrai est mise en valeur dans les oeuvres que vous connaissez. (Ruy Blas, Do