LE VERCORS

« LE VERCORS (1942-1944) Dans ce massif calcaire des Préalpes, entre l'Isère, la Drôme et le Drac, un maquis de 3 500 combattants des F.F.I.succomba, en juillet 1944, sous les assauts de forces allemandes six fois supérieures.

Véritable forteresse naturelle,jadis repaire de Mandrin, le Vercors devient, dès 1942, le refuge de patriotes traqués par la Gestapo et deréfractaires au S.T.O.

Depuis plusieurs mois, quelques hommes, dont l'architecte Pierre Dalloz et l'écrivain JeanPrévost, rêvaient d'en faire un bastion de la Résistance mais ce n'est qu'en mars 1943 que des officiers de l'O.R.A.et des responsables du réseau «Franc-Tireur» leur accordent un soutien total.

Sous le nom de code de«Montagnards», un projet d'implantation d'un maquis appelé à intervenir sur les arrières de l'ennemi lors dudébarquement est élaboré.

Jean Moulin et le général Delestraint le transmettent à de Gaulle, qui donne son accord.Dès lors, le Vercors s'organise pour le jour J. En janvier 1944, les Allemands lancent leur première attaque contre les avant-postes.

En avril, les miliciensoccupent la Chapelle-en-Vercors et procèdent à des arrestations et à des exécutions sommaires.

Enfin, le 6 juin, unmessage de Londres déclenche la mobilisation des résistants de la région de Grenoble, qui affluent au Vercors.Immédiatement, cinq compagnies sont formées.

Le 10, deux d'entre elles occupent leurs postes de combat auxabords de Saint-Nizier, qui commande l'accès au massif.

Le 13, une force allemande de 1500 hommes est repousséeavec des pertes sérieuses.

Le 15, elle revient à l'attaque avec des renforts, dont des miliciens, et les défenseursdoivent se replier sur de nouvelles positions.

Le moral des résistants est intact.

Le 14-Juillet est célébré par undéfilé pendant que l'aviation américaine effectue un parachutage spectaculaire. Le colonel Huet et ses 3 500 hommes attendent avec confiance l'arrivée des renforts aéroportés.

Mais, le 19 juillet,20 000 Allemands, dont des unités alpines, avec de l'artillerie de montagne, encerclent le Vercors.

Les assiégés sedéfendent avec acharnement.

Hélas, le 21 juillet, une vingtaine de planeurs allemands se posent à Vassieux sur leterrain préparé pour les Alliés.

Ils amènent 400 S.S.

qui écrasent une défense surprise et massacrent la populationdu village voisin.

La situation devient dramatique.

Huet envoie un dernier message : «Nous conserverons l'amertumed'avoir été abandonnés, seuls et sans appui, au moment du combat.» Le 23 juillet, il donne à ses troupes l'ordre dedispersion.

Ce tragique épisode de la Résistance sera à l'origine de remous politiques au sein du gouvernementd'Alger.

Près de Saint-Nizier, un monument «aux 750 combattants et martyrs du Vercors» en perpétue le souvenir.. »